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Il a remis sa démission à Barak Obama
George Mitchell victime de l'obstination d'Israël
Merzak Tigrine
Dimanche 15 mai 2011
Un peu plus de deux années après sa désignation en janvier
2009 par Barack Obama, l’émissaire américain pour le
Proche-Orient, George Mitchell, a fini par
rendre le tablier en se rendant compte qu’il ne pouvait
concrétiser la paix entre Palestiniens et Israéliens,
tant ces derniers bloquaient le processus malgré toutes
les concessions de Mahmoud Abbas.
George
Mitchell, dont la nomination en qualité de médiateur
pour le conflit israélo-palestinien par Barack Obama
avait fait naître un immense espoir de voir la paix
instaurée au Proche-Orient, a démissionné vendredi,
parce qu’il lui était impossible d’atteindre cette
objectif. En effet, en dépit de toutes les concessions
palestiniennes, il ne parvenait pas à convaincre la
partie israélienne, pas d’en faire de même, mais
seulement d’accepter la création d’un État palestinien
souverain.
En effet, jusqu’à preuve du contraire, l’État hébreux ne
veut pas entendre parler d’une telle possibilité, mais
s’obstine à poser des conditions draconiennes, dont le
but est d’aboutir à un semblant d’État palestinien
démilitarisé, qui serait entièrement à sa merci. Et
comme les négociateurs palestiniens avaient des limites
à ne pas dépasser en matière de concessions, il devenait
impossible que le processus de paix aboutisse à accord,
car cela serait au détriment des droits inaliénables du
peuple palestinien.
Voyant que se efforts n’avaient aucun répondant du côté
de Tel-Aviv, notamment depuis l’arrivée de Benjamin
Netanyahu à la tête d’Israël, l’émissaire américain pour
le Proche-Orient, George Mitchell, a compromis qu’il
n’avait plus d’alternatives que la démission, bien que
les États-Unis affirmaient préparer une nouvelle phase
de leurs efforts pour raviver le processus de paix
enlisé entre Israël et les Palestiniens.
La dernière tentative, lancée à Washington en septembre
2010, avait échoué moins d'un mois plus tard sur le
refus d'Israël de prolonger un moratoire sur la
colonisation juive en Cisjordanie. Cette décision de
Netanyahu de reprendre la colonisation aura été le coup
de grâce aux efforts américains et de la communauté
internationale pour rapprocher les deux positions.
L’Autorité palestinienne a fini par comprendre qu’à
travers la reprise des travaux dans les chantiers des
colonies et le lancement d’autres, Israël a clairement
affiché son refus de conclure un accord de paix avec
elle.
C’est aussi la conclusion à laquelle à abouti George
Mitchell, qui a fait valoir dans sa démission qu’il
s'était engagé pour deux ans quand il a accepté la
mission en janvier 2009, à l'âge de 75 ans.
En dépit des incessantes navettes du négociateur dans la
région, les efforts américains se sont brisés contre le
mur du refus israélien de faire des concessions pouvant
conduire à un compromis en mesure de relancer dans un
premier temps le dialogue direct entre les deux parties.
Devant cette situation de blocage israélien,
l’administration Obama, qui avait maintenu malgré tout
son objectif officiel d'aboutir à “une solution à deux
États” à la fin de l'été 2011, a fini par se rendre à
l’évidence que c’était un objectif irréalisable.
L’emploi du temps nettement allégé depuis le début de
l'année de George Mitchell était un signe révélateur du
renoncement. Le départ de George Mitchell survient
paradoxalement à moins d’une semaine du discours que
prononcera Obama le 19 mai au département d'État sur les
révoltes dans le monde arabe.
Le 20 mai, au lendemain de son discours, M. Obama
recevra le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu, à qui des médias ont prêté l'intention de
proposer son propre plan de paix.
Pendant ce temps, les Palestiniens recherchent désormais
activement la reconnaissance de leur État par
l'Assemblée générale de l'ONU. Selon le New York Times,
la Maison-Blanche comptait proposer un État palestinien
dans les frontières de 1967, et que Jérusalem devienne
la capitale commune à Israël et au futur État de
Palestine. De même source, Washington écarterait
l'option d'un “droit au retour” des réfugiés
palestiniens.
Cette démission de George Mitchell accule Barack Obama
dans ses derniers retranchements et pourrait le pousser
à “prendre en charge personnellement la politique
américaine de paix au Proche-Orient”, comme l’a souligné
Ori Nir, le porte-parole d'Americans for Peace Now, une
organisation juive américaine qui milite pour la
solution à deux États.
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Publié le 15 mai 2011 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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