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George Mitchell, le
négociateur américain pour le Proche-Orient, sollicite
Bouteflika
Visite surprise de l'émissaire d'Obama à
Alger
Merzak Tigrine
Photo: Liberté Algérie
Mercredi 15 avril 2009
Si l’escale de
l'émissaire spécial des États-Unis, George Mitchell, à Rabat,
s’explique par le fait que le souverain chérifien n’est autre
que le président du “comité al-Quds”, son arrivée à
Alger hier trouverait son explication dans les excellents
rapports de l’Algérie avec l’Autorité palestinienne et le Hamas,
qui pourraient être très utiles pour le missionnaire américain.
Contre toute
attente, George Mitchell a débarqué, hier, dans la capitale
algérienne dans le cadre de sa seconde tournée dans la région.
Même s’il ne fait aucun doute que cette visite était programmée
de longue date, parce que ce genre de déplacement ne s’improvise
pas, il n’en demeure pas moins qu’elle intervient à un moment où
notre pays vient à peine de sortir d’un scrutin présidentiel qui
n’a pas laissé Washington de marbre.
Ceci étant, il y a lieu de s’interroger sur les motifs de la
venue de l'émissaire spécial américain pour le
Proche-Orient en raison de l’absence de liens directs entre
l’Algérie et le processus de paix israélo-palestinien.
Généralement, ce sont les pays limitrophes, comme l’Égypte, la
Jordanie ou l’Arabie Saoudite
qui sont le plus consultés sur la question. Le Maroc est
également concerné, pour le simple fait que le souverain
alaouite préside le comité al-Quds, une instance qui relève de
l'Organisation de la conférence islamique (OCI), d’où l’escale
de George Mitchell à Rabat, où il était arrivé lundi avant de
rallier Alger hier. L’explication de ce séjour algérien se
trouverait dans les excellentes relations qu’entretiennent les
autorités algériennes avec les Palestiniens de manière générale.
En effet, outre les rapports traditionnels avec l’Autorité
palestinienne officielle et l’Organisation de libération de la
Palestine (OLP), l’Algérie possède aussi des liens étroits avec
le Hamas, en témoignent les déplacements dans notre pays de son
leader Khaled Mechaal. Il ne faut pas oublier, par ailleurs, que
le parti FLN version Abdelaziz Belkhadem et le mouvement MSP
d’Abou Djerra Soltani soutiennent fermement le Hamas
palestinien. Ainsi, l’Algérie est l’un des rares pays arabes,
qui ne se trouve pas dans une position fâcheuse vis-à-vis d’un
des deux antagonistes palestiniens. En effet, la plupart des
capitales arabes sont alignées soit sur l’Autorité palestinienne
et le Fatah, soit sur le Hamas. Cette position algérienne
pourrait intéresser fortement l’administration Obama, qui semble
déterminée à concrétiser une paix au Proche-Orient sur la base
de deux États, israélien et palestinien. Les États-Unis ne
verraient pas d’un mauvais œil un coup de pouce algérien pour la
réussite de leur entreprise proche-orientale. Il n’est pas exclu
que les Américains sollicitent une médiation ou une assistance
algérienne pour mieux cerner la question palestinienne et
aboutir plus rapidement à un règlement de ce conflit, qui a
transformé le Moyen-Orient en véritable poudrière. Une chose est
sûre, en décidant de passer par Alger, George Mitchell s’attend
sans nul doute à en tirer des enseignements utiles pour sa
mission. C’est dire que cette visite est loin d’être fortuite.
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Publié le 16 avril 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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