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Il a appelé les Palestiniens à
résister à la tentation terroriste
Le pape assimile la lutte pour la
liberté au terrorisme
Merzak Tigrine
Photo Liberté
Jeudi 14 mai 2009
La polémique provoquée
par ses propos, dans lesquels il avait établi un parallèle entre
l’Islam et la violence le 15 septembre 2006 à l’université de
Rastibonne en Allemagne, n’a pas encore été oubliée, voilà que
le pape Benoît XVI assimile les Palestiniens à des terroristes
en les appelant à “résister à la tentation de la violence et du
terrorisme”.
Contrairement à son
prédécesseur, le pape Jean-Paul II, qui n’avait jamais tout au
long de son pontificat d’un quart de siècle suscité la moindre
polémique avec les musulmans, Benoît XVI ne cesse, lui,
depuis son arrivée au Vatican en 2005, de provoquer l’ire de la
communauté musulmane par ses déclarations hostiles à l’Islam.
Hier, dans un discours à Bethléem en présence du président
palestinien, Mahmoud Abbas, il a appelé les Palestiniens à
résister à la tentation du terrorisme. “Ayez le courage de
résister à toutes les tentations que vous pourriez ressentir de
vous livrer à des actes de violence ou de terrorisme. Au
contraire, permettez que ce que vous avez vécu renouvelle votre
détermination à construire la paix”, a-t-il lancé en direction
des Palestiniens de manière générale, sans faire référence à
leur appartenance politique ou à leur obédience religieuse.
Est-ce là une façon d’assimiler tout un peuple qui lutte pour
recouvrer son indépendance à un peuple de terroristes, comme le
fait Israël et ses alliés occidentaux ? Pourquoi faire
référence au terrorisme, dans le cas du peuple palestinien qui
vit l’oppression depuis maintenant plus de soixante ans, et qui
a le droit de lutter par tous les moyens, à l’instar de tout le
peuple du monde, pour disposer d’un État souverain ? Assimiler
son combat à du terrorisme et se taire devant le véritable
terrorisme d’État auquel a recours l’armée israélienne pour
massacrer les Palestiniens par milliers, comme ce fut le cas
lors de la dernière agression contre Gaza, constitue une
violation de la légalité internationale et une injustice
vis-à-vis de l’histoire.
Même s’il a apporté dans son discours son soutien à
l'établissement d'“une patrie palestinienne souveraine”, le pape
ne peut parler de terrorisme pour évoquer la lutte de ce peuple
meurtri, car il s’agit d’un combat pour la liberté. “Monsieur le
Président, le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à
une patrie palestinienne souveraine sur la terre de ses
ancêtres, sûre et en paix avec ses voisins, à l'intérieur de
frontières reconnues au niveau international”, a dit Benoît XVI
au président palestinien Mahmoud Abbas. Toutefois, il demandera
aux Palestiniens de faire encore preuve de patience, le cas
échéant, en ajoutant : “Mais si, à l'heure actuelle, cet
objectif semble loin d'être atteint, je vous encourage
fortement, vous et votre peuple, à garder vivante la flamme de
l'espérance, l'espérance qu'un moyen pourra être trouvé pour
satisfaire les légitimes aspirations, tant des Israéliens que
des Palestiniens, à la paix et à la stabilité.” Comment peut-on
demander à ce peuple de patienter encore après six décennies
passées sous les canons des fusils et des chars israéliens, sans
oublier les bombes à sous-munitions, au phosphore, etc. En dépit
de ce discours pro-israélien, de nombreuses voix critiques en
Israël lui reprochant de ne pas avoir exprimé de manière
suffisamment claire ses remords pour la Shoah.
Pis, il a suscité de nombreuses critiques en Israël, où ses
discours ont été jugé insuffisants pour dissiper le malaise lié
à l'affaire du Pape Pie XII, voire au propre passé de Benoît XVI
dans les jeunesses hitlériennes et l'armée allemande.
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Publié le 14 mai 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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