Israël demande à l’ONU de stopper le projet de cargo libyen pour Gaza

Quand Kadhafi fait peur à Tel-Aviv
Merzak Tigrine

Mouammar al-Kadhafi

Dimanche 11 juillet 2010

L’État hébreu, qui n’avait pas hésité à commettre un carnage sur un des bateaux de la “Flottille de la liberté” turque le 31 mai dernier, demande cette fois-ci à l’ONU d’intervenir pour empêcher un projet de cargo d'aide libyen  désirant briser le blocus israélien de la bande de Gaza depuis la Grèce.

Kadhafi fait-il peur à Israël ? La question mérite d’être posée quand on voit l’empressement des responsables israéliens à demander à l'ONU d'intervenir pour stopper un projet de cargo d'aide libyen qui doit tenter de briser le blocus israélien de la bande de Gaza depuis la Grèce.
En effet, selon le site internet du quotidien Haaretz, l’ambassadrice d'Israël aux Nations unies, Gabriela Shalev, a envoyé une lettre au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, demandant une intervention de la communauté internationale pour empêcher le navire d'approcher le petit territoire palestinien. Le quotidien israélien indique que la représentante de l’État hébreux aux Nations unies a écrit qu’“Israël appelle la communauté internationale à exercer son influence sur le gouvernement de la Libye, à faire preuve de responsabilité et à empêcher le navire de partir pour la bande de Gaza”. La diplomate a prévenu qu’“Israël se réservait le droit, dans le cadre des lois internationales, d'empêcher ce navire de briser le blocus”.
Pour rappel, vendredi, une organisation caritative dirigée par Seif El-Islam Kadhafi, le fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, a déclaré qu'elle allait faire partir samedi un cargo de Grèce vers Gaza. Basée à Tripoli, la Fondation Kadhafi pour le développement a annoncé que le cargo était “chargé d'environ 2 000 tonnes d'aide humanitaire sous forme de denrées alimentaires et de médicaments”. Un communiqué de la même source a indiqué également que le bateau transportera également “des personnes qui souhaitent exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien qui souffre du blocus imposé à Gaza”.
Le cargo devait quitter le port de Lavrio, à 60 km au sud-est d'Athènes, selon l'ambassade de Libye. Faut-il croire que les retombées négatives, condamnations internationales généralisées du raid sanglant de l’armée israélienne le 31 mai dernier contre une flottille internationale pro-palestinienne transportant du matériel humanitaire à destination de Gaza et qui avait été arraisonnée par la marine israélienne dans une opération au cours de laquelle neuf Turcs ont été tués, a poussé Israël à faire preuve de davantage de retenue ? Cela étant, après le tollé suscité par ce raid meurtrier, Israël a assoupli le strict blocus imposé à Gaza depuis juin 2007. Reste à savoir maintenant quel sort sera réservé par l’armée israélienne au bateau libyen, si jamais il poursuit sa route vers Gaza ?