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Le prix lui a été attribué
hier
Surprenant Nobel de la paix pour Barack
Obama ?
Merzak Tigrine
Barack Obama
Samedi 10 octobre 2009
En neuf mois de
présence à la Maison-Blanche, le président Barack Obama s’est,
certes, fait remarquer par un discours prônant la paix, mais
rien de concret n’a été perçu sur le terrain, comme c’est le cas
pour le Proche- Orient où Israéliens et Palestiniens sont plus
loin que jamais d’un accord.
Contre toute attente, le prix Nobel de la paix a été attribué
hier au président américain Barack Obama “pour ses efforts
extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale
et la coopération entre les peuples”. Selon le président le du
comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland : “Le comité a
attaché beaucoup d'importance à la vision et aux efforts d'Obama
en vue d'un monde sans armes nucléaires.”
Il y a eu par le passé des attributions contestables du prix
Nobel de la paix, mais cette-fois-ci c’est la totale parce que
le lauréat, Barack Obama, n’a rien fait de palpable, qui puisse
justifier cette décision, en dehors de nombreux discours prônant
effectivement la paix. Nul ne trouvera à redire que toutes ses
déclarations vont à l’encontre de celles de son prédécesseur,
George W. Bush, connu pour être un “va-t-en guerre”. Ceci étant,
qu’est ce qu’a réalisé le nouveau locataire du bureau ovale
depuis sa prise de fonctions le 20 janvier 2009 ? À part des
discours pompeux, comme celui de juin au Caire qu’il a adressé
au monde musulman, on en est toujours au stade des paroles, pour
ne pas dires des promesses non tenues.
Au Proche-Orient, son approche a eu pour effet de raidir
davantage la position israélienne avec l’arrivée de Benjamin
Netanyahu et son chef de la diplomatie Avigdor Lieberman, qui
refusent de céder sur les questions essentielles pour les
Palestiniens, telles que la décolonisation, le statut de
Jérusalem-Est ou le droit au retour des réfugiés palestiniens.
En d’autres termes, et si on prend en compte le refus de Mahmoud
Abbas de reprendre les négociations avec le gouvernement
israélien tant que la colonisation n’est pas gelée, on peut
affirmer que la paix s’est éloignée davantage. Pour en revenir
au discours mielleux adressé à la communauté musulmane, il n’a
été suivi d’aucune action sur le terrain. Là-aussi on en est
encore au stade des promesses. Le retrait des troupes
américaines d’Irak, promis déjà dans les déclarations de la
campagne électorale américaine, n’arrive pas à trouver un
terrain de concrétisation tant la situation sécuritaire dans le
pays de Nouri al-Maliki n’est guère rassurante, comme l’indique
le nombre de soldats US, qui n’a pas point diminué en 2009.
En Afghanistan, il est question maintenant de renforts
militaires pour espérer venir à bout des talibans, qui menacent
sérieusement le régime de Hamid Karzaï. Barack Obama s’attelle à
convaincre le Congrès pour envoyer près de 40 000 soldats à
Kaboul, comme le recommande le général Mac Chrystal, pour
pacifier le pays. Washington recourt toujours à la force pour
arracher la paix. C’est en opposition avec le discours de paix
de la nouvelle administration américaine. L’autre annonce pour
la paix, mais pas encore suivie d’actions concrètes, concerne
l’éventuelle annulation du projet de bouclier antimissile en
Europe de l’Est de George Bush.
En effet, c’est un bon signe, mais il faut attendre les faits
pour juger. Tout cela pour dire que l’attribution du prix Nobel
de la paix à Barack Obama constitue un empressement à faire de
lui un homme de paix, alors qu’il n’a fait part pour l’instant
que de son intention d’atteindre cet objectif. Il aurait,
peut-être, fallu attendre un peu plus pour voir les résultats
sur le terrain. Certes, l’intention est bonne, mais il n’y a pas
mieux que les résultats palpables.
Il n’en demeure pas moins que le prix sera remis à Oslo le 10
décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur,
l'industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel. Il consiste
en une médaille, un diplôme et un chèque de 10 millions de
couronnes suédoises, l’équivalent de près d'un million d'euros.
Barack Obama est le troisième président américain en exercice à
remporter le prix Nobel de la paix. Theodore Roosevelt avait été
récompensé en 1906 et Woodrow Wilson en 1919. L'ancien locataire
de la Maison-Blanche Jimmy Carter l'a obtenu en 2002.
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Publié le 10 octobre 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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