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Un rapport de l'ONU confirme
l'existence d'un centre secret d'interrogatoire
«L'installation 1 391» où Israël
torture les Palestiniens
Merzak Tigrine
Lundi 4 mai 2009
Désormais, les preuves
sont là, selon le Comité antitorture des Nations, qui affirme
que le service général de sécurité israélien utilise un centre
dénommé “installation 1391” pour torturer les détenus
palestiniens. Dix experts onusiens ont demandé des explications
à des responsables de l’État hébreu.
Ce qui était dénoncé
depuis de longues années par les Palestiniens, à savoir la
torture des prisonniers palestiniens, l’est également part le
Comité antitorture de l'ONU, qui a dénoncé, lundi, l'utilisation
par le Service général de sécurité israélien d'un centre secret
de détention et d'interrogatoires.
Cela s’est passé lors de l'examen de la situation en Israël par
dix experts indépendants du Comité antitorture (CAT). Ces
derniers ont interrogé, hier, les représentants de l'État
israélien sur cette “installation 1391” située dans un
“lieu indéterminé d'Israël et inaccessible pour le Comité
international de la Croix-Rouge (CICR) et pour les avocats et
les proches des détenus”.
C’est sur la base “des plaintes sur des tortures, des mauvais
traitements et des conditions de détention déficientes dans ces
installations” qu’il a reçu que le comité onusien a demandé à ce
que le CICR puisse avoir accès à tous les détenus de
“l'installation 1391”. D’après des informations parvenues à la
structure onusienne (CAT), il s’avère que “certains officiers
israéliens de la sécurité soumettent les détenus palestiniens à
des actes qui violent la Convention (contre la torture) avant,
pendant et après les interrogatoires”. Les faits rapportés vont
de passages à tabac à l'imposition de postures douloureuses et
prolongées en passant par des menottes serrées excessivement,
des secousses violentes ou des torsions brutales de la tête.
Le comité s'est étonné que le recours à la “détention
administrative” soit qualifié “d'exceptionnel” par les autorités
israéliennes, alors que “neuf cents Palestiniens ont été
maintenus en détention administrative en 2007 et que certains,
dont d'anciens ministres du Hamas, semble avoir été retenus en
vue de faire pression sur le Hamas pour la libération du soldat
israélien Gilad Shalit”. Dans le même ordre d’idées, les experts
des Nations unies ont critiqué une ordonnance militaire
s'appliquant à la Cisjordanie qui permet la détention, durant
huit jours, d'enfants âgés de douze ans ou plus, “accusés ou non
de délits contre la sécurité”, sans être présentés à un juge
militaire. Le Rapporteur spécial de l'ONU sur la protection des
droits de l'Homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme
affirme que “sept cents mineurs palestiniens ont ainsi été
placés en détention en 2006, dont vingt-cinq restent privés de
liberté en vertu d'ordres de détention administrative”. La même
ordonnance militaire “permet que les détenus soient maintenus
jusqu'à quatre-vingt-dix jours sans accès à un avocat, et
jusqu'à cent quatre-vingt-huit jours sans être inculpés”, a
insisté le CAT.
Les experts du comité ont demandé à l'État israélien “quelles
mesures ont été adoptées pour répondre à l'appel de la
Haut-Commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme de mettre
fin immédiatement au blocus israélien de Gaza, qui prive par la
force un million et demi de Palestiniens des droits de l'Homme
les plus élémentaires”. Réuni hier, le comité onusien doit
entendre les réponses des représentants d'Israël et rendra son
rapport à l'issue de sa session, le 15 mai prochain.
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Publié le 6 mai 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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