|
La tension monte entre Israël
et les Etats Unis sur la colonisation
Vers un clash entre Netanyahu et
Obama ?
Merzak Tigrine
Photo Al Manar
Lundi 1er juin 2009
Alors que le
président américain semble déterminé à concrétiser l’option de
deux États, Israël et Palestine, le Premier ministre israélien
refuse catégoriquement de cesser la colonisation, condition sine
qua non pour la réussite du processus de paix.
Décidément le chef du
gouvernement israélien n’est guère disposé à faciliter un
règlement du conflit du Proche Orient.
C’est ce qui ressort des déclarations hier de son ministre des
Transports, Israël Katz, à propos de l’arrêt de la colonisation
en Cisjordanie, une des conditions de la relance du processus de
paix. “Je veux dire de façon très claire que le gouvernement
israélien actuel n'acceptera en aucune façon que la colonisation
légale soit gelée en Judée-Samarie (Cisjordanie)”, a-t-il
affirmé à la presse. Il s’agit d’une réponse indirecte de
Benjamin Netanyahu aux pressions exercées par le président Obama
pour obtenir un gel total de la colonisation.
Cela induit inévitablement une hausse de la tension entre Israël
et les Etats-Unis à propos du sujet sensible la colonisation en
Cisjordanie que le gouvernement de Benjamin Netanyahu refuse de
geler comme le réclame le président Barack Obama. La seule
concession du Premier ministre israélien est d’évacuer des
colonies sauvages établies par des colons extrémistes, tout en
continuant toutefois à construire dans les 120 colonies, qu’il
qualifie de “légales” pour faire face à la “croissance
naturelle” de leur population.
Cette distinction est rejetée par Barack Obama, ainsi que toute
la communauté internationale, qui refusent d'entériner cette
distinction entre les différentes colonies. Pour justifier ces
propos, Israël Katz, qui est connu pour être un proche de
Netanyahu, a reproché au président des États-Unis de refuser de
respecter les engagements pris par son prédécesseur, George W.
Bush, dans une lettre adressée en 2004 à l'ancien Premier
ministre israélien Ariel Sharon. “Cette administration (Obama)
n'a pas encore reconnu les arrangements conclus entre le
gouvernement israélien et l'administration Bush. Cela ne peut
que susciter des inquiétudes sur des arrangements futurs”,
a-t-il dit. Dans cette missive, l'ex-président américain
indiquait, selon les responsables israéliens, que le tracé d'un
futur État palestinien devrait tenir compte des blocs
d'implantations. Israël entend annexer ces blocs en Cisjordanie,
où vivent la grande majorité des 280 000 colons. Par ailleurs,
un autre haut responsable israélien, qui a requis l'anonymat, a
pour sa part regretté que les “Américains n'exigent pratiquement
rien des Palestiniens alors qu'ils demandent à Israël de prendre
des mesures qui équivalent à un véritable sacrifice”. Selon lui,
“les Palestiniens ont adopté une approche passive. Mahmoud Abbas
souhaite que les Américains fassent tout le travail”.
Hier, la majorité des journaux israéliens faisaient leurs gros
titres sur la crise qui pointe avec le grand allié américain.
Le quotidien Haaretz, citant des responsables politiques,
titrait en une “Israël critique durement les États-Unis :
arrêtez de favoriser les Palestiniens”. Son concurrent Maariv,
faisait parler le Premier ministre avec un “Netanyahu à
l'administration Obama : que voulez-vous de moi ? La chute de
mon gouvernement ?”. Pour le Jérusalem Post, les dirigeants
israéliens sont “furieux des tentatives de Mahmoud Abbas
d'affaiblir le Premier ministre lors de sa visite à Washington”.
Il n’en demeure pas moins qu’un récent rapport donne des
arguments aux États-Unis contre la colonisation. En effet, le
mouvement israélien anti-colonisation “la Paix Maintenant”,
affirme que 44% des terres sur lesquelles ont été construites
des colonies sauvages en Cisjordanie appartiennent à des
propriétaires palestiniens.
Copyright © 1998-2008 Tous droits réservés LIBERTE.
Publié le 1er juin 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
|