Jeudi 11 décembre 2008
Richard Falk, un expert
des Nations unies sur les droits de l'homme dans les
territoires palestiniens, a qualifié la politique israélienne
vis-à-vis des Palestiniens de “crime contre l'humanité”.
Dénonçant le “siège
maintenu dans toute sa sauvagerie par Israël contre Gaza, qui
laisse à peine passer de la nourriture et du carburant en
quantité suffisante pour éviter une famine massive et les
maladies”, l’expert onusien sur les droits de l'homme dans les
territoires palestiniens, Richard Falk, a appelé mardi
l’Organisation des Nations unies à “mettre en œuvre la norme
reconnue de ‘la responsabilité de protéger’ une population
civile qui est punie collectivement par des politiques qui
s'assimilent à un crime contre l'humanité”. Poursuivant sa
plaidoirie, le haut fonctionnaire de l’ONU a ajouté : “Dans le
même sens, il semble que c'est le mandat de la Cour pénale
internationale d'enquêter sur la situation, et de déterminer si
les dirigeants politiques israéliens et les chefs militaires
responsables du siège de Gaza doivent être inculpés et
poursuivis pour violations du droit pénal international.” Selon
lui, Israël est la cible d'un “flot de critiques de la part de
responsables de l'ONU, d'ordinaire prudents, sans précédent
depuis l'époque de l'apartheid en Afrique du Sud”. Par
ailleurs, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté,
mardi, un rapport sur la situation en Israël qui accuse les
autorités israéliennes d'infliger des “tortures physiques et
mentales” à des détenus arabes. Le document adopté appelle
Israël à mettre “fin aux tortures physiques et mentales” et à
“toutes les formes de traitement ou de punition cruelles,
inhumaines et dégradantes”. En dépit du fait que les Occidentaux
aient jugé le rapport très critique sur la situation dans les
territoires palestiniens, et sur le blocus de la bande de Gaza
en particulier, il a toutefois été jugé “trop favorable à
Israël” par les groupes arabe et non-aligné au sein du
Conseil, qui n'ont pas approuvé le chapitre saluant la
coopération du gouvernement israélien dans le cadre de l'examen
périodique universel (EPU).
Le Conseil a également demandé à Israël de reconnaître la
compétence du Comité anti-torture de l'ONU (CAT) et à incorporer
“aussi vite que possible” dans sa législation les éléments de
cette même Convention contre la torture, et à ratifier le
Protocole additionnel de la Convention internationale contre la
torture. Pour rappel, Israël a renforcé le 5 novembre le blocus
imposé à Gaza depuis la prise de pouvoir par le mouvement Hamas
en juin 2007, en fermant tous les points de passage du
territoire.
Ce n’est que mardi qu’Israël a autorisé le transfert de denrées
alimentaires et de carburants à la bande de Gaza, où les
journalistes étrangers ont de nouveau été autorisés à pénétrer.
Régissant aux accusations de l’expert des Nations unies, l’État
hébreu les a rejetés en bloc hier.
Enfin, il y a lieu de signaler qu’une réunion ministérielle du
Quartette pour le Proche-Orient aura lieu le 15 décembre au
siège des Nations unies à New York. L’annonce a été faite mardi
par la porte-parole de l'ONU, Michèle Montas. Les ministres des
Affaires étrangères du Quartette, composé des États-Unis, de LA
Russie, de l’ONU, et de l’Union européenne, “se réuniront le 15
décembre au siège des Nations Unies”, a-t-elle déclaré lors d'un
point de presse.
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Publié le 11 décembre 2008 avec l'aimable autorisation de Liberté.