Algérie
«Nous constatons une régression en
matière des droits de l'homme»
Noreddine Benissad
Mercredi 25 avril 2012
Le nouveau
président de la Ligue algérienne de
défense des droits de l’homme (Laddh),
Noreddine Benissad, estime que «les
partis politiques n’évoquent pas dans
leur programme les problématiques de
fond», à savoir «la répartition de la
richesse nationale, le phénomène de la
harga et la protection des libertés».
Intervenant lors
d’une conférence de presse animée, hier
à Alger, Me Benissad affirme que «la
démocratie ne se résume pas à
l’organisation d’élections». «Les partis
politiques n’évoquent ni la liberté
d’opinion, ni les libertés individuelles
ou collectives, ni le droit de grève, ni
celui de manifester pacifiquement»,
déplore-t-il. Plus explicite, le
président de la Laddh soutient que
«l’alternance au pouvoir, l’indépendance
de la justice et la répartition des
richesses nationales, ainsi que d’autres
aspects, représentent le socle de la
démocratie».
Il rappelle, dans
ce sens, les lignes fondatrices de la
Ligue. «Nous ne sommes ni l’opposition
ni une organisation de masse.
Nous sommes une
force de proposition. Notre mission
s’articule autour de la protection et la
promotion des droits de l’homme qui sont
universels», précise-t-il. Tout en
procédant à l’installation du bureau
exécutif de la Laddh, Noreddine Benissad
annonce la tenue en 2014 d’«un congrès
de conformité et du congrès national,
suite à l’adoption de la nouvelle loi
sur les associations, approuvée par
l’APN en janvier 2012». Dans la foulée,
il déplore «le contenu des projets de
loi votés en début d’année».
Il constate «une
régression en matière des droits de
l’homme». Pour appuyer ses propos, il
indique que «la loi sur les associations
de 1990 était en avance par rapport à
celles adoptées récemment». Pour
Noreddine Benissad, «l’absence de
mécanismes de régulation laisse penser
qu’il y a une volonté de briser la
société civile». Pourtant, poursuit-il,
«elle demeure un organe
d’intermédiation». Le conférencier
regrette que «malgré la levée de l’état
d’urgence, les mêmes pratiques de
répression sont maintenues». Pour
preuve, renchérit-il, «le militant de la
Laddh, Abdelkader Kherba, a été arrêté
le 18 avril et il est présentement
incarcéré à Serkadji, alors qu’il ne
manifestait que son soutien aux
greffiers en grève».
Par ailleurs,
Noreddine Benissad a tenu à souligner
que «le dossier des disparus ne peut
être fermé». «On ne peut pas faire
l’impasse sur la vérité et la justice.
C’est en connaissant les causes que le
pays peut avancer. Nous sommes contre
l’amnistie», argue-t-il. Poursuivant, il
appelle également à la réouverture du
procès du jeune Mohamed Baba Nedjar :
«Au vu de la tenue des audiences, nous
sommes certains qu’il est innocent.
Aucune preuve ne montre qu’il est
coupable.»
Ce jeune de
Ghardaïa croupit en prison depuis
plusieurs années. En 2005, il a été
accusé du meurtre de Bazine Brahim,
ancien militant du FFS dans la région de
Ghardaïa. «Nous continuerons à dire
qu’il a été poursuivi uniquement pour
ses opinions politiques», affirme le
président de la Laddh.
MonitOring des
médias pour observer les élections :
La Laddh et l’Arab
Working Groupe for Medias Monitiring ont
lancé, le 15 avril, une opération
d’observation des médias. S’étalant
jusqu’au 8 mai prochain, cette opération
consiste à «observer la couverture de la
campagne électorale pour les
législatives du 10 mai par les médias»,
indique la Laddh dans un communiqué.
Mehdi Bsikri
EW 25 04 2012
Noreddine
Benissad, président de la LADDH
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Publié le 26 avril avec l'aimable
autorisation de DZactiviste
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