Actualité
Inculpation du blogueur Abdelghani Aloui
:
vague d’indignation sur les réseaux
sociaux
Bsikri Mehdi
Dimanche 13 octobre 2013
L’arrestation et l’inculpation
du blogueur de Tlemcen Abdelghani Aloui,
24 ans, suscitent des réactions sur les
réseaux sociaux.
Il est détenu depuis le 25 septembre
2013 à la prison Serkadji pour «atteinte
à la personne du président de la
République, outrage à corps constitués
et apologie du terrorisme». Des
blogueurs, en signe de solidarité,
publient depuis hier des contenus
critiques à l’égard du pouvoir.
Différents activistes expriment leur
indignation. Pour Kader Affak,
«l’arrestation du blogueur traduit
l’instrumentalisation des institutions».
«Le système se croit encouragé à prendre
les devants pour profiter de
l’insuffisance et de l’éparpillement des
premières réactions face aux précédentes
atteintes aux droits et libertés. Il
pense conjurer une reprise d’initiative
du camp démocratique en poussant à la
soumission immédiate. Et de justifier
des enchaînements supplémentaires qui
lui permettront d’assurer un contrôle
encore plus strict de la société. C’est
l’argument de la diffamation que
pourront utiliser les voleurs et les
égorgeurs qui se retrouvent protégés au
moment où c’est la société et le
mouvement démocratique qu’il faut
préserver», observe Affak.
Selon Younès Sabeur Chérif, animateur
de la page «Envoyés spéciaux algériens»,
«les autorités doivent comprendre qu’on
ne vit plus dans une époque stalinienne.
Elles feraient mieux de s’ouvrir et
d’accepter les changements au sein de
notre société, et arrêter tout forme de
répressions». Cependant, l’animateur du
blog «Dz Militant», Meziane Abane,
partage un autre avis : «Il est évident
que si nous nous référons au code pénal
algérien, l’acte commis par Abdelghani
Aloui est condamnable et les autorités
ont le droit de l’arrêter car il est
passible de poursuites
judiciaires.».Toutefois, précise Meziane
Abane, «du point de vue des droits
humains, toute personne a le droit de
s’exprimer librement sans être
inquiétée, à condition que cette liberté
ne soit pas utilisée pour offenser les
autres».
Dans la foulée, Meziane Abane estime
que «l’image reste le moyen le plus
expressif pour nos jeunes… Des jeunes,
comme Abdelghani Aloui, sont nombreux et
ils sont dans leur droit en voulant
s’exprimer librement, à condition de ne
pas entrer dans la diffamation et la
calomnie».
La militante Nassima Guettal est pour sa
part inquiète quant à la suite des
événements : «Je pense qu’après les
poursuites judiciaires et répressions de
militants au cours d’actions de rue,
c’est le tour des blogueurs. Le régime
réprime toute forme de liberté
d’expression, qu’elle soit en réel ou
sur le virtuel. A l’avenir, ils pourront
attaquer directement les blogs et
pirater les comptes.»
Sur le plan juridique, le président
du bureau d’Alger de la LADDH, Salah
Dabouz, rappelle que «l’article 41 de la
Constitution algérienne stipule que ‘les
libertés d’expression, d’association et
de réunion sont garanties au citoyen’».
Enfin, l’avocat Sid Ali Boudiaf souligne
que «dans le droit algérien, il existe
un flou concernant l’accusation
d’’apologie du terrorisme’».
Publié sur
El Watan le 12 octobre 2013
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Publié le 13 octobre 2013 avec l'aimable
autorisation de DZactiviste
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