Opinion
Quand Mr Obama et
Mrs Ashton donnent des leçons de
«légitimité»
Louis
Denghien
Sur notre
photo : Obama serrant la main d'un
dirigeant arabe légitime
Jeudi 18 août 2011
Avec une synchronisation qui témoigne
de leur symbiose politico-diplomatique,
les Etats-Unis et l’Union européenne ont
appelé, jeudi 18 août, Bachar al-Assad a
quitter le pouvoir. Pour les Européens,
c’est donc l’anglaise Catherine Ashton,
chef de la diplomatie européenne, qui
s’est chargée de la « sentence » : « L’U.E.
, explique Mrs Ashton,
note que Bachar al-Assad
a perdu toute légitimité aux yeux du
peuple syrien et qu’il est nécessaire
pour lui de quitter le pouvoir« .
Quelques minutes plus tôt – au « boss »
de parler en premier – c’est Barack
Obama qui déclarait : « Nous
avons à maintes reprises expliqué que le
président Assad devait mener une
transition démocratique ou démissionner.
il n’a pas mené (cette transition).
Dans l’intérêt du
peuple syrien, le temps est venu pour le
président Assad de se retirer. »
Que les – vrais – amis de la Syrie
indépendante, laïque et unitaire se
rassurent : Bachar al-Assad n’a pas
l’intention d’obtempérer à cette mise en
demeure, et ni M. Obama ni Mrs Ashton
n’ont, en dépit de leur envergure
internationale, les moyens de l’y
contraindre. C’est donc une
gesticulation diplomatique de plus, la
plus forte parce que la dernière.
En effet, sauf à bombarder Damas, on ne
ne voit pas ce que peuvent dire et
surtout faire ensuite Washington et
Bruxelles.
O certes, M. Obama et ses petites
mains européennes ont prévu des mesures
d’accompagnement à leur « lettre
recommandée », histoire de lui donner un
début de consistance : ainsi, la Maison
Blanche annonce l’interdiction de
l’importation de pétrole et de produits
pétroliers de Syrie aux Etats-Unis,
ainsi que le gel de tous les avoirs que
l’Etat syrien pourrait avoir sur le
territoire américain : la libre
circulation des capitaux et le droit de
propriété ont donc des limites au pays
de Wall Street et de Lehman Brothers,
limites qui ne s’appliquent pas, pour le
moment, aux avoir de l’Etat spoliateur
et répressif israélien, ou à ceux de la
monarchie de droit divin saoudienne.
Obama démission !
Sur le fond de ces condamnations, on
dira qu’il vaut mieux ironiser que se
fâcher : on serait à la place de Bachar
al-Assad, on se fendrait d’une
déclaration appelant aux démissions
simultanées de M. Obama et de Mme Ashton
qui ont, si l’on en croit toutes les
enquêtes disponibles sur les sujets, « perdu
toute légitimité aux yeux des peuples
américain et européen » : en effet,
patron d’un pays en crise et générateur
de crise économique mondiale, qui a
détruit l’Irak sur des motifs mensongers
et s’appuie, notamment au Proche-Orient
sur des Etats répressifs (arabes ou
non), M. Obama est au plus bas dans les
sondages depuis son élection.
Quant à Mme Ashton, patronne d’une
diplomatie européenne qui ne sort du
néant que pour jouer les utilités pour
Washington, en Libye , en Iran et en
Syrie, elle ne représente absolument
rien pour l’ensemble des citoyens
européens, sinon un de ces eurocrates
privilégiés et déconnectés des pays et
peuples réels.
On conclura donc par ce proverbe
arabe bien connu et toujours d’une
brûlante actualité :
« Les
chacals aboient, la caravane passe »
!
Catherine
Ashton : une grande voix (américaine)
pour l'Europe
Publié le 19 août
2011 avec l'aimable autorisation d'Info
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