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L'EXPRESSIONDZ.COM
TOURNÉE
DU PRÉSIDENT AMÉRICAIN AU PROCHE-ORIENT
Bush veut contenir «l’ambition agressive»
de l’Iran
Karim Mohsen
Mahmoud Abbas et George Bush
9
janvier
2008 Présenté comme étant
une tournée pour la paix entre Palestiniens et Israéliens, le périple
de Bush risque fort de se focaliser sur l’Iran. De
fait, avant même de prendre l’avion pour Jérusalem, le chef de
la Maison-Blanche avait annoncé la couleur en centrant son propos
hebdomadaire du samedi sur l’Iran dont il veut contenir «les
ambitions agressives». Le président Bush a ainsi déclaré
à propos du Proche-Orient que «c’est une région d’une
grande importance stratégique pour les Etats-Unis, et j’attends
avec impatience cette visite». M.Bush qui visitera également
le Koweït, le Bahreïn, l’Arabie Saoudite, les Emirats et l’Egypte,
a indiqué qu’il discuterait «de l’importance de
s’opposer aux ambitions agressives de l’Iran» et de
souligner, «et je les assurerai du fait que l’engagement de
l’Amérique en faveur de la sécurité de nos amis dans la région
est fort et durable». A l’adresse des dirigeants
moyen-orientaux, le président Bush ajoute: «L’Amérique
restera engagée dans la région», non sans ajouter une pique
à l’encontre des leaders de la région lorsqu’il affirme que
le Proche-Orient était confronté à un «moment décisif»
selon lui dans la bataille entre «réformateurs démocrates»
et «extrémistes». En mettant plus l’accent sur le
problème que constituerait, selon les stratèges américains, le
cas de l’Iran, que sur la volonté de trouver une solution
globale et durable au contentieux israélo-palestinien, le président
George W.Bush fait valoir ses priorités, qui sont la «maîtrise»
et le «contenment» de la République islamique. Aussi,
l’Iran accapare tellement la pensée du dirigeant américain
qu’il faillit en oublier la raison première de son voyage
proche-oriental qui consiste à aider les Palestiniens et les Israéliens
à travailler ensemble pour la mise en oeuvre des plans de paix
pour la région qui ont été remis sur les rails par la conférence
d’Annapolis (Etats-Unis) du 27 novembre dernier. Mais la problématique
iranienne, à défaut d’éclipser totalement la question
palestino-israélienne demeure néanmoins en pole position et les
stratèges américains ont plus tendance à focaliser sur l’Iran
que réellement vouloir s’engager à fond dans un contentieux
israélo-palestinien où leur marge de manoeuvre est pour ainsi
dire limitée, Washington s’étant délibérant privé de leur
indépendance de décision en prenant fait et cause pour une des
parties belligérantes: Israël. D’autre part, «l’incident»
entre marines iranienne et américaine (voir article ci-dessous)
dans le détroit d’Ormuz, artificiellement grossi par le
Pentagone, donne quelque peu le là, à une visite qui a perdu de
sa tonalité initiale. D’autant que c’est la toute première
visite du président américain -depuis son investiture en 2001-
en Israël et dans les territoires occupés palestiniens. Il était
beaucoup attendu de cette visite officielle du président Bush
dans la région, notamment celle de faire pression sur Israël
dont l’appétit expansionniste ne se dément pas allant à
l’encontre des efforts de paix déployés pour parvenir à une
solution. Or, Israël a entrepris la construction de logements
coloniaux dans la ville arabe de Jérusalem-Est et dans les
colonies juives de Cisjordanie, mettant fortement en doute sa
disponibilité à réunir les conditions pour la paix. Dès lors
quel crédit peut être accordé à la volonté de paix d’Israël
qui semble autant vouloir la paix que peu désireux de céder les
territoires? C’est sur cette question qu’il aurait été
opportun que le «parrain» américain du processus de paix
clarifie la position américaine et dise clairement que la ligne
verte du cessez-le-feu d’avant juin 1967 demeurait la ligne de démarcation
entre l’entité juive et les territoires palestiniens et que
tout ce qui a été entrepris par l’occupant israélien au-delà
de cette ligne est nul, car n’entrant pas en phase avec les résolutions
de l’ONU, notamment les résolutions 242 et 338 qui exigent de
l’Etat hébreu son retrait sur les lignes d’armistice entre
Israël et les territoires palestiniens occupés. Certes, le problème
est effectivement difficile et Israël s’est attaché ces dernières
années à brouiller davantage les cartes en reprenant d’une
main ce qu’il donne l’impression d’avoir cédé, de
l’autre. Ce jeu ne peut continuer, surtout quand Israël met à
profit les accalmies avec les Palestiniens pour élargir son
expansion et «charcuter» les territoires palestiniens
occupés, rendant hypothétique la création d’un Etat
palestinien indépendant doté de tous les attributs de la
souveraineté. De fait, il a été constaté un recul sur cette
question de la part de M.Bush qui n’a pas renouvelé dans ses
dernières déclarations sa «vision» de deux Etats (Israël
et Palestine) vivant côte à côte en paix. Aussi, la question
qui se pose est la suivante: George W.Bush, qui quitte dans un an
la Maison-Blanche, peut-il conclure en ce laps de temps ce qu’il
ne put faire durant ses deux mandats à la tête de la Fédération
américaine, alors que sa «vision» de deux Etats -qui
date de près de cinq ans- est restée lettre morte et n’a pas
eu la suite attendue, la création de l’Etat palestinien? Droits de
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Publié le 9 janvier 2008 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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