Opinion
"Crif" : Hollande et Sarkozy
représentent l’aile pro-israélienne,
dans leur camp respectif
IRIB
Jeudi 22 décembre
2011
IRIB- Contribution de Denis Charbit,
Professeur de Sciences politiques, à
l’Université Ouverte d’Israël, lors de
la Convention du "CRIF", dimanche 20
novembre 2011.
Au lendemain de sa Convention Nationale
«Demain, les Juifs de France», le "CRIF"
vous propose de découvrir les
contributions écrites des intervenants
qui ont bien voulu nous en proposer une
version écrite. Se présentant, sous la
forme d’un verbatim, d’un texte
synthétique, ou d’une tribune, en
fonction du choix de leurs auteurs,
elles sont publiées, sur la newsletter,
au rythme d’une par jour. Vous pouvez,
aussi, retrouver en vidéo, l’intégralité
de ces interventions, sur le site de
notre partenaire AKADEM. Bonne lecture !
Plutôt que d’essayer de reconstituer mon
propos, il me paraît plus judicieux de
le livrer, sous forme de points, et d’y
intégrer les questions qui m’ont été
posées.
1) Actuellement, ce sont toujours les
Etats-Unis et l’Union Européenne, qui
dominent l’arène internationale. D’un
côté, ils nous reprochent les violations
du droit international et notre
réticence à régler le conflit
israélo-palestinien, une fois pour
toutes, mais de l’autre, ils sont les
seuls à tenir compte, dans la
formulation de leur politique étrangère,
la mémoire de la Shoah. Demain, ce sera,
nous dit-on, le tour de la Chine, du
Brésil, de l’Inde et de la Russie à
dominer le monde. Il faut pour cela
qu’ils se décident à avoir une réelle
politique étrangère, qui pèse sur le
monde, et pas que sur leur région. La
Russie de Poutine a, déjà, commencé.
Pour ces pays, il n’y a que l’intérêt et
la force qui primeront et les droits de
l’Homme seront le cadet de leurs soucis.
Israël sera, donc, bien vu à leur table,
jusqu’au jour où Israël ne correspondra
plus à leur intérêt, et alors, leur
indifférence à la Shoah explique qu’ils
n’hésiteront pas à nous lâcher.
2) Ni l’Europe, ni les USA ne feront,
actuellement et dans les années à venir,
de pression sur Israël. Leur effort a
peu de chances d’être couronné de
succès. Autrement dit, l’avenir des
territoires est l’affaire d’Israël et
des Israéliens On pourra poursuivre la
colonisation, mais le prix à payer est
une dégradation progressive d’Israël,
dans l’opinion publique internationale,
et la délégitimation qui ira, en
s’aggravant. On peut rester, dans les
territoires, mais n’attendons guère, de
surcroît, qu’ils nous aiment.
(Attention, ce n’est pas pour qu’ils
nous aiment, qu’il faut se retirer de
tous les territoires).
3) Pas d’accord de paix possible avec
les Palestiniens, si on y inclut des
affaires de mémoire et d’histoire, qui
est coupable ? Qui a commencé quel est
le but du Sionisme ? Etc... Le traité
doit rester technique ou il ne sera pas
;
4) Concernant l’exigence adressée aux
Palestiniens de reconnaître Israël,
comme Etat du peuple juif, je vois bien
de quel fond venu de notre histoire
tragique, nous puisons cette demande.
Mais il faut, également, nous avouer à
nous-mêmes que notre soif de
reconnaissance restera toujours
inassouvie : les Palestiniens
reconnaîtraient-ils Israël, ainsi que
nous le demandons, qu’aussitôt nous leur
présenterions une nouvelle exigence -
soit par cynisme (reculer l’échéance
pour ne jamais avoir à céder un pouce de
territoire), soit par méfiance qu’aucune
concession de leur part n’entamera
jamais. La seule raison d’être de cette
revendication, c’est qu’en la retirant
du traité de paix, on réclame,
également, le retrait de la
reconnaissance du droit au retour des
Palestiniens.
5) Retour sur l’Hexagone : Pas de
vote juif, aux prochaines
présidentielles, autour du rapport à
Israël, car Hollande et Sarkozy
représentent l’aile pro-israélienne,
dans leur camp respectif. Il en eut été
autrement, si Aubry avait affronté
Sarkozy ou encore si Hollande avait eu
en face de lui Juppé (ou de Villepin).
Copyright © 2011
Radio Francophone. Tous droits réservés
Reçu de l'IRIB le 22 décembre 2011 pour
publication
Le
sommaire des analyses de l'IRIB
Les dernières mises à jour
|