Découvrez comment
Sarkozy et Hollande
s'adressent au lobby israélien Hicham
Hamza
Lundi 3 juin 2013
Surenchère. Oumma vous propose
de visionner l’intégralité des récents
discours édifiants de Nicolas Sarkozy et
François Hollande à destination de la
mouvance sioniste.
La semaine
dernière, Oumma vous
relatait les dernières péripéties de
l’ex- « lobby tunisien », groupe
auto-dissous de personnalités
hexagonales qui firent preuve de la plus
grande indulgence envers le régime
despotique de Ben Ali. Aujourd’hui,
retour sur ce qu’il est convenu de
dénommer le « lobby israélien »
à travers deux illustrations
d’actualité.
Par un concours de circonstances,
deux éminentes figures de la vie
politique française viennent de se
succéder pour courtiser, de manière
particulièrement déférente, les
partisans inconditionnels d’Israël.
Oumma a repéré les vidéos intégrales
-récemment mises en ligne- de discours
tenus par Nicolas Sarkozy et François
Hollande. En 2003, les deux hommes
s’étaient
déjà réunis pour soutenir le régime
de Tel-Aviv en butte à la critique
internationale.
Dix ans plus tard,
les rôles sont différents. L’ancien chef
de l’Etat s’exprimait -le 22 mai- depuis
la ville israélienne de Netanya à
l’occasion de la
remise d’un diplôme
honorifique. Quant à l’actuel
président de la République, c’est depuis
le
second congrès des communautés
juives de France, organisé
hier à Paris, qu’il fit connaître
ses déclarations. Cet événement s’est
tenu en présence de l’ambassadeur
d’Israël et
sous les auspices de Joël Mergui,
président du Consistoire. Fin 2011, lors
d’une
rencontre avec Benyamin Netanyahu,
Joël Mergui, partageant la tradition
appliquée par
l’actuelle direction du CRIF,
déclarait vouloir « accentuer
les liens de la communauté juive avec
Israël ». A l’instar de l’organisme
dirigé par
l’impétueux Richard Prasquier (et
bientôt
Roger Cukierman, moins
ouvertement pro-israélien),
le Consistoire s’inscrit, par les
déclarations de son président et au-delà
de son rôle strictement religieux, dans
la mouvance constituée des groupes de
pression axés sur la défense et la
consolidation de l’idéologie sioniste.
Une demi-heure chacun
Voici le discours -ou plutôt
l’étonnante déclaration d’amour- de
Nicolas Sarkozy à destination des
Israéliens et des Français résidant en
Israël. La vidéo a été mise en ligne
jeudi dernier par
Stéphane Aknin, membre de la
« Team Sarkozy » (un groupe
qui prône le retour de leur héros pour
2017).
Comme en réponse au discours lyrique de
l’ancien chef de l’Etat, François
Hollande a effectué une prestation
également déférente -mais plus sobre
dans le ton- à l’attention des
défenseurs d’Israël, diabolisant la
politique nucléaire de l’Iran et
exprimant, à nouveau et avec emphase,
son émotion à propos de la tuerie du
collège-lycée juif de Toulouse. En
l’espace de quatre mois, il s’agit là du
quatrième discours du président de la
République -cette année- sur les thèmes
de l’antisémitisme et de la sécurité
d’Israël.
François
Hollande remet la Légion d’honneur à
Ronald Lauder, 06.02.13
Méconnu du public,
celui qu’on peut aisément qualifier, par
une formule courte mais étayée par les
faits- de « parrain du Mossad »
est notamment
celui qui a favorisé, de
par ses
anciennes fonctions
politiques, la
privatisation -au printemps/été
2001- des tours jumelles du World Trade
Center qui seront alors rapidement
acquises par deux proches d’Ariel Sharon
et vis-à-vis desquelles des
centaines de spécialistes envisagent
désormais -en
relation aux attentats du 11-Septembre-
l’hypothèse d’une démolition contrôlée
(et non d’un « effondrement »).
Le
troisième discours de François
Hollande -sur le même registre- fut,
quant à lui, prononcé le 20 mars, lors
du dîner du CRIF.
Le zèle du chef d’un Etat -supposé
souverain et laïc- envers une nation
étrangère et une communauté religieuse
particulière est ici manifeste : en
quelques semaines, le président de la
République a répété quatre fois la même
performance, dramatisant la
hausse relative de l’antisémitisme
-en exploitant sans cesse la
ténébreuse affaire Merah- et faisant
allégeance à la faction belliciste
d’Israël.
Il faut également souligner ici la
sémantique employée -dimanche matin- par
François Hollande, un moment troublé (à
5’45) -une
nouvelle fois- en évoquant le drame
de Toulouse : celui-ci se dit «
interpellé » par les dirigeants de
la communauté juive américaine (à 7’20)
, se reproche (à 6’50) de « ne pas
être encore assez attentif » sur
les actes antisémites et, comble de
l’ironie, promet (à 16’38) de «
prendre conscience »-lors d’un
prochain voyage en Israël- de la
prétendue menace iranienne auprès du
va-t-en-guerre Benyamin Netanyahu.
Difficile d’imaginer alors le président
de la République rappeler au Premier
ministre israélien son
embarras durant le chant
nationaliste
entonné par celui-ci lors de la
cérémonie dédiée aux victimes de
Toulouse et Montauban.
Les générations
futures ne manqueront probablement pas
de s’interroger, plus ouvertement que
nos contemporains, sur les causes
profondes de ce traitement de faveur,
exprimé successivement par l’ancien et
l’actuel chef de l’Etat. Quant aux
conséquences d’une telle attitude, sur
la scène internationale et dans l’espace
hexagonal, il n’est à craindre qu’elles
auront, dans l’échéance, déjà provoqué
leurs ravages au regard des principes
républicains que sont la souveraineté
nationale et l’égalité entre les
citoyens.
D’ici là, quelqu’un attend de
reprendre le flambeau de Nicolas Sarkozy
et François Hollande : il s’agit de
Manuel Valls, l’homme présent -de
par ses fonctions de ministre chargé des
cultes- lors de ces discours flattant le
communautarisme juif et la cause
sioniste.
Manuel
Valls et François Hollande face aux
représentants de la communauté juive
américaine, 06.02.13
Ce
n’est sans doute pas un hasard si
« l’ambitieux » prétendant
à l’Elysée a suscité, hier matin, des
applaudissements impromptus (à 9’) lors
de l’évocation de son nom par François
Hollande. L’élu de la Nation -qui adopte
régulièrement un discours
offensif sur la laïcité
dès lors qu’il s’agit de l’islam-
n’avait pas eu peur, en 2011, de se
déclarer publiquement« lié, de
manière éternelle, à la communauté juive
et à Israël ». Manuel Valls, adepte
récurrent de
l’amalgame frauduleux entre
antisémitisme et antisionisme,
incarne, d’ores et déjà, le stade ultime
de l’allégeance.
Publié le 4 juin
2013 avec l'aimable autorisation
d'Oumma.com
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