Opinion
Israël : si tu ne
veux pas la paix, prépare ouvertement la
guerre !
Guy Delorme
5 juin 2011 : Tsahal "testant" les
réactions syriennes sur des manifestants
palestiniens à la frontière du Golan
Mercredi 17 août 2011
Il ne manquait plus que lui, dans la
préparation d’un climat de pré-guerre
autour de la Syrie : après les
Etats-Unis, la France, l’Europe et la
Turquie, l’Etat d’Israël s’efforce à son
tour d’accréditer l’idée de l’imminence
d’un conflit, meilleure façon de rendre
celui-ci possible. En effet,
l’état-major de Tsahal a fait procéder
ces jours-ci à la pose de mines
anti-personnel le long des barbelés et
de la clôture électrifiée séparant le
plateau annexé du Golan du territoire
syrien, tandis que, nous assure le
quotidien américano-sioniste
Le Figaro, des
unités subiraient un « entraînement
spécial » pour faire face à
d’éventuelles attaques syriennes. Et les
militaires – et politiques – hébreux
d’expliquer bien fort que ces mesures
sont rendues nécessaires par la
situation politique de Bachar al-Assad,
qui, selon eux, pourrait être tenté de
trouver une échappatoire à ses problèmes
intérieurs en attaquant Israël.
Tiens donc ! Le régime de Bachar al-Assad,
mis au ban par une moitié du monde, et
confronté à une crise intérieure,
délicate bien qu’en cours de résorbtion,
n’aurait pas de meilleure idée que de se
lancer dans une aventure vouée à l’échec
contre la plus puissante armée du
Proche-Orient et l’allié privilégié des
Etats-Unis, lesquels sont à l’affût du
moindre prétexte pour intervenir – ou
faire intervenir – militairement contre
Damas, par Européens, Saoudiens ou Turcs
interposés ? A ce stade ce n’est plus du
machiavélisme, c’est « suicide mode
d’emploi » !
Puisque l’opposition n’est
pas assez performante…
Mais la vraisemblance du schéma
importe peu en l’espèce : l’important
n’est-il pas, de Washington à Tel Aviv
en passant par Bruxelles et Ankara, de
fragiliser au maximum la position
internationale de Bachar al-Assad pour
l’affaiblir intérieurement ? Faire
croire qu’il est « aux
abois » – comme l’écrit
Le Figaro qui
prend vraiment ses rêves atlantistes
pour des réalités syriennes – et donc
prêt à faire n’importe quoi, y compris
plonger la région dans la guerre, c’est
le seul moyen qui reste – la
« révolution »‘ intérieure marquant
décidément le pas – à la coalition de
fait euro-israélo-américaine de
l’asphyxier internationalement, et de le
faire lâcher par les Russes, les Chinois
ou les Indiens, ces empêcheurs de
« s’ingérer en rond ».
Une fois de plus on constate
que ce sont les pyromanes qui crient
« au feu ! » Car qui, en
soutenant les franges radicales et
armées de l’opposition, en jouant sur
les clivages religieux – comme en Irak
-, en tentant d’asphyxier par diverses
mesures d’embargo l’économie, en
poussant la Turquie ou certaine faction
libanaise à mettre leur grain de sel,
qui donc, sinon les Américains, les
« Européens », quelques Arabes et
aujourd’hui les Israéliens, sème le vent
de la guerre en Syrie et,
ipso facto,
chez ses voisins immédiats ?
Reste qu’il y a dans tout cela,
jusqu’à plus ample informé, plus de
poker menteur que de résolution
farouche.
Publié le 17 août
2011 avec l'aimable autorisation d'Info
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