Opinion
Procès « Pétrole
contre nourriture »:
le bout du tunnel ?
Gilles
Munier
Gilles
Munier
Vendredi 22 février
2013 Ces quatre
dernières semaines, la vingtaine de
personnalités qui se sont succédées à la
barre du tribunal correctionnel de
Paris, étaient toutes accusées d’
«
avoir violé une résolution de l’ONU ».
Le fait qu’elles aient allégé –
quelles que soient leurs motivations
- les souffrances du peuple irakien, n’a
pas été pris en considération. Le
jugement sera rendu le 8 juillet
prochain.
Je ne vais pas me plaindre sur mon sort.
Quand on mène un combat politique, il
faut s’attendre à des déboires. Mais, je
suis déçu. Il y a huit ans, j'espérais
que le procès
«Pétrole contre nourriture» serait
celui de l'embargo:
c'est raté! Alors qu’à son lancement
l’affaire avait fait la Une des médias,
sa conclusion -
et le sort du peuple irakien - ne
parviennent plus à retenir l’attention
des médias.
Arrêter et juger les criminels de guerre
américains
En 2005, il était
facile au juge Philippe Courroye
d’entrer dans le jeu des
néo-conservateurs américains en
instruisant -
uniquement à charge – l’affaire
«
Pétrole contre nourriture ». Mais
depuis, ses amis ont quitté le devant de
la scène internationale et les troupes
américaines sont parties d’Irak
«
la queue entre les jambes ». Ce
n’est pas moi qui vais plaindre Courroye
aujourd’hui quand il se dit
«
victime
d’un lynchage médiatique » ! Il
goutte un peu de ce qu’il a fait subir à
d’autres.
Il reste à espérer
maintenant qu'un juge français courageux
fasse un jour arrêter un des criminels
de guerre américains passant par Paris.
Fin octobre 2007, Donald Rumsfeld l’a
échappé bel lorsqu’un collectif
d’avocats parisiens a demandé au
Procureur de la République
«
de prendre toutes mesures conservatoires
aux fins d’assurer la détention de cette
personne ou sa présence sur le
territoire français » (1). Il a pu
s’échapper, mais il ne passera peut-être
pas toujours à travers les mailles du
filet.
Il faut continuer
de réclamer le jugement de George Bush
et consorts pour crimes contre
l’humanité et crimes de guerre, ainsi
que celui de Madeleine Albright –
ancienne secrétaire d’Etat de Bill
Clinton - qui a déclaré que
«
la mort de plus de 1,5 million d'enfants
irakiens était le prix à payer pour
renverser le régime ». Alors -
et alors seulement - les peuples
sauront que la justice est de ce monde,
et que le règne de la démocratie promis
à chaque guerre interventionniste par la
soi-disant communauté internationale est
autre chose qu’un tissu de mensonges
camouflant la rapacité des pays
occidentaux.
(1)
Une plainte pour « torture » déposée en
France contre Donald Rumsfeld
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article7976
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 22 février 2013 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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