Opinion
Campagnes
christianophobes en Israël
Gilles Munier
Gilles
Munier
Lundi 17 septembre
2012
Dans les
territoires occupés par Israël,
notamment à Jérusalem, des extrémistes
juifs s’en prennent aux Palestiniens
chrétiens et aux congrégations
religieuses étrangères. Les décisions de
l’Unesco en octobre 2011 d’accepter en
son sein l’Etat palestinien, puis
d’inscrire en juin dernier -
en urgence - la Basilique de la
Nativité à Bethléem au Patrimoine
mondial de l’Humanité ont rendu furieux
Benyamin Netanyahou et les tenants des
lobbies pro-israéliens dans le monde.
Dans les deux cas, les Etats-Unis ont
voté contre. En France, Richard
Prasquier, président du CRIF, est monté
au créneau en parlant d’opération «
visant à lutter contre la légitimité ou
la légalité de l’Etat d’Israël » (1)
! Rappelons que la ville est située dans
les territoires occupés en juin 1967,
appelés « Judée-Samarie »par les
Israéliens… Pour son maire, Victor
Batarseh, Israël n’acceptera d’évacuer
les colonies installées dans la région
et les résolutions de l’ONU que
contraint par un «
boycott à la fois commercial, culturel
et sportif » (2).
« Jésus est un singe »
A Jérusalem, en
février 2012, après avoir vandalisé un
cimetière chrétien sur le Mont Sion, des
fanatiques ont tagué les murs du
monastère de la Croix
(grec-orthodoxe) de graffitis du
genre : «
Mort aux chrétiens »,
«
Jésus est un singe »,
«
Nous allons vous crucifier »,
«
Marie était une prostituée ». Ils
s’en sont pris ensuite à l’église
baptiste de la rue Narkis, puis ont
incendié, le 4 septembre, la porte du
monastère catholique de Latroun, connu
pour son vignoble. Les évêques de Terre
sainte ont demandé, sans résultat, aux
autorités israéliennes de mettre fin aux
«
actes odieux et hostiles » et
d’enseigner le respect dans les écoles.
L’Autorité palestinienne voudrait que
les incendiaires soient traduits en
justice… La police dit enquêter, mais
les vandales ne sont jamais trouvés. Ils
signent pourtant leurs forfaits :
«
Le prix à payer », une organisation
clandestine composée, notamment, de
membres de la colonie sauvage de Migron
qui se vengent sur les Palestiniens,
musulmans et chrétiens, d’une décision
de la Cour suprême d’Israël – prise il y
a dix ans et finalement appliquée -
d’évacuer les terres agricoles qu’ils
occupaient.
Les pages de l’Evangile déchirées
Pour les prêtres
chrétiens, sortir dans Jérusalem est un
enfer. Ils se font cracher dessus par
les juifs orthodoxes. Selon le
professeur Israël Shahak, ancien
président de la Ligue israélienne des
droits de l’homme - décédé en 2001 –
pour les juifs extrémistes,
«
déshonorer des symboles religieux
chrétiens est un devoir religieux »
depuis le 2ème siècle de
l’ère chrétienne
(3). En 2008, les ultra-sionistes
avaient organisé un autodafé public du
Nouveau Testament à Or Yehuda, dans la
banlieue de Tel Aviv. Ils ont remis ça
en juillet dernier avec Michael Ben-Ari,
député du groupuscule
Ihoud Leoumi (Union nationale),
proche des milieux colons, qui s’est
fait photographier déchirant les pages
de l’Evangile
(4). On comprend pourquoi Benjamin
Netanyahou, qui chouchoute les rabbins
fanatiques et leur électorat raciste,
ferme les yeux sur les attaques
d’églises et sur les humiliations dont
les prêtres sont victimes.
(1)
Grand entretien avec Richard Prasqier
(JSS News -
19/9/12)
(2)
Victor Batarseh :
« Le dossier
Bethléem peut aller vite »,
entretien réalisé par F. G.-R.
(L’Humanité –
23/12/11)
(3)
Cité par Gilad Atzmon,
« Unis contre les
crachats »
(Palestine
Solidarité – 30/11/09)
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Gilad_Atzmon.301109.htm
(4)
Un député d'extrême droite déchire le
Nouveau Testament
http://www.lematin.ch/monde/faits-divers/Un-depute-d-extreme-droite-dechire-le-Nouveau-Testament/story/28245589
© G. Munier/X.
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Publié le 18 septembre avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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