Opinion
Syrie : elle est
belle la démocratie à l'occidentale...
Gilles Munier
Gilles
Munier
Jeudi 5 septembre 2013
Les deux tiers des
Français sont contre une intervention
militaire en Syrie, 3 Français sur 4
sont pour un vote au Parlement, François
Hollande s’en moque. Il veut SA guerre.
Vladimir Poutine a
raison : si les Etats-Unis et la France
ont des preuves que l’armée syrienne a
gazé les habitants de la banlieue de
Damas, pourquoi ne les présentent-ils
pas ? Parce que Barack Obama, et plus
encore François Hollande, veulent la
guerre.
Comme George W.
Bush l’a fait lorsqu’il a décidé
d’envahir l’Irak, l’ONU -
portée au pinacle lorsqu’elle sert à
couvrir certaines interventions
occidentales - est mise de côté.
Vladimir Poutine a une nouvelle fois
raison de dire que des frappes
occidentales sur la Syrie
« en dehors du cadre de l’ONU »
constitueraient une
« agression ». C’est ce qu'on peut
lire dans la Charte de Nations unies.
Pour l’instant, la
Commission des Affaires étrangères du
Sénat américain a autorisé Obama à
bombarder la Syrie pendant 60 jours,
voir un mois de plus. Une agression se
profile donc, sauf si le Congrès –
comme la Chambre des Communes –
refuse de donner son feu vert. Aux
Etats-Unis, l’opinion publique est
défavorable -
à
presque 2/3 - à une intervention
militaire.
La guerre de Syrie ne fait que commencer
Si Obama est
désavoué par le Congrès ou par une des
chambres, d’autres prétextes seront
trouvés pour attaquer la Syrie et
redessiner la carte de la région et du
monde arabe dans les mois et années à
venir. En Irak, Bill Clinton et George
W. Bush avaient tiré des tomawaks
pendant plus de 10 ans, tué beaucoup de
civils avant d’envahir le pays.
La guerre de Syrie
est dans la droite file de cette
invasion et elle ne fait que commencer.
Le Hezbollah libanais est d’ors et déjà
dans la ligne de mire. Demain, ce sera
au tour l’Iran.
S’opposer à des
tirs de missiles sur la Syrie ne veut
pas dire que l’on soutient le régime de
Bachar al-Assad -
au contraire - mais tout simplement
que l’on est contre les ingérences dans
les affaires des autres peuples et que
l’on est persuadé que le chaos n’est pas
constructif. En outre, des frappes
seraient contre-productives.
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 5 septembre 2013 avec
l'aimable autorisation de Gilles Munier
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