Actualités du droit
Israël : Le
scandale de la détention administrative
Gilles
Devers

Lundi 29 avril 2013
L’Etat d’Israël pratique la détention
administrative : le pouvoir militaire se
réserve d’arrêter des Palestiniens, et
de les retenir en détention, sans
accusation ni jugement. C’est
l’arbitraire total, et cette pratique
est là-bas bien connu.
La détention est ordonnée par les
autorités militaires, par périodes de
six mois renouvelables, sans motif ni
recours. Les « preuves » sont tenues
secrètes, et ne sont accessibles ni à la
personne détenue ni à son avocat !
Actuellement, 160 Palestiniens subissent
ce régime.
Ce jeudi 25,
Amnesty International
a lancé une campagne pour obtenir la
libération de Ahmad Qatamesh, un
universitaire âgé de 63 ans, en
détention administrative depuis deux
ans.
Ahmad Qatamesh (On
peut aussi écrire Qatamish) a été arrêté
le 21 avril 2011, à Ramallah, par les
forces militaires israéliennes. Depuis ?
Rien, aucune inculpation, et aucun
jugement. La détention a été à nouveau
prolongée mercredi de quatre mois, et
c’est la sixième prolongation. A
l’illégalité, les autorités ajoute la
cruauté de cette incertitude.
Ahmad Qatamesh a fait
ses études en sciences politiques
jusqu’au doctorat, par correspondance
avec une université néerlandaise, car
les autorités militaires israéliennes
lui interdisent de voyager. Il est
directeur de recherche et, depuis 2010,
il enseigne à la Faculté de Lettres de
l'université d'Al-Quds.
Ses amis ont
identifié sa faute : il a pris position
pour la création d'un État unique comme
solution au conflit israélo-palestinien.
C’est du pur délit d’opinion.
Pour Ann Harrison,
la directrice adjointe du programme
Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty
International,
cette détention est destinée à
décourager les activités politiques
d'autres militants de gauche : « Ahmed
Qatamesh est un prisonnier d'opinion,
détenu uniquement pour avoir exprimé ses
convictions politiques de manière non
violente ».
Ahmad Qatamesh connait bien la détention
administrative. Au cours des années 90,
il avait été soumis à ce régime pendant
5 ans, sa libération, il avait raconté
son expérience, y compris les actes de
torture et les mauvais traitements dans
un livre intitulé I Shall Not Wear
Your Tarboosh.
"Je ne porterai
pas votre tarbouche".
Courage Ahmad… Tu as
toute notre considération et notre
amitié.
Vous avez ci-dessous
la fiche établie par la très respectée
association de défense des droits
prisonniers ADDAMEER, avec les adresses
pour écrire à Ahmad et adresser des
courriers de protestation aux autorités
d’occupation.
http://www.addameer.org/etemplate.php?id=156

Ahmad Qatamesh
et
Suha Barghouti, son épouse
Le sommaire de Gilles Devers
Les dernières mises à jour

|