Opinion
Cynisme
génocidaire (première partie)
Fidel
Castro Ruz
Fidel
Castro - Photo: RIA Novosti
Samedi 12 novembre
2011
Aucune personne sensée, surtout parmi
celles qui ont eu accès aux
connaissances élémentaires qu’on
acquiert à l’école primaire, ne peut
accepter que notre espèce, en
particulier les enfants, les adolescents
et les jeunes, soit privée aujourd’hui,
demain et pour toujours, du droit à la
vie. Les humains n’ont jamais vécu, tout
au long de leur existence hasardeuse
comme êtres intelligents, une telle
expérience.
Je me sens le devoir de transmettre à
ceux qui prendront la peine de lire ces
Réflexions l’idée suivante : nous avons
tous l’obligation, sans exception, de
faire prendre conscience à l’humanité
des risques de catastrophe définitive et
totale qu’elle court à cause des
décisions irresponsables de politiciens
aux mains desquels le hasard, plus que
les talents ou les mérites, a fait
tomber son sort.
Qu’il soit croyant ou sceptique, aucun
citoyen sensé d’aucun pays ne peut
accepter que ses enfants ou ses proches
périssent d’une façon instantanée
ou victimes de souffrances et de
tortures atroces.
Après avoir assisté aux crimes
répugnants que l’Organisation du traité
de l’Atlantique-Nord commet de plus en
plus fréquemment sous l’égide des
États-Unis et des pays les plus riches
d’Europe, le monde a centré son
attention sur le Sommet du G-20, réuni
pour débattre de la profonde crise
économique qui frappe maintenant toutes
les nations et dont les graves retombées
sociales, voire climatiques, menacent
tous les habitants de la planète. Il
était aussi en jeu à ce Sommet la
possibilité que l’euro continue d’être
la monnaie commune de la plupart des
pays européens, voire que certains pays
se maintiennent dans cette union.
L’opinion internationale, en particulier
européenne, attendait des réponses.
Ce Sommet n’a pourtant apporté ni
réponse ni solution aux problèmes les
plus sérieux de l’économie mondiale,
malgré les efforts réalisés par la
Chine, la Russie, l’Indonésie, l’Afrique
du Sud, le Brésil, l’Argentine et
d’autres pays à économie émergente pour
coopérer avec le reste du monde à la
recherche de solutions.
Par ailleurs, après que l’OTAN a eu
considéré comme conclue son opération en
Libye – à la suite d’une attaque
aérienne qui a blessé le chef
constitutionnel de ce pays, a détruit
son véhicule et l’a livré à la merci des
mercenaires de l’Empire qui l’ont
assassiné et qui ont exhibé son corps
comme un trophée de guerre, outrageant
par là les us et coutumes musulmanes –
il est tout à fait insolite que l’AIEA,
une institution spécialisée des Nations
Unis censée être au service de la paix
mondiale, ait divulgué au sujet de
l’Iran un rapport politique tarifé et
sectaire qui met le monde au bord de la
guerre nucléaire que l’Empire yankee
prépare minutieusement contre ce pays en
alliance avec la Grande-Bretagne et
Israël.
Après qu’un haut personnage a eu
paraphrasé le fameux « Veni, vidi, vici »
prononcé par un empereur romain voilà
plus de deux mille ans en un « Je suis
venu, j’ai vu et il est mort », transmis
à l’opinion publique par une grande
chaîne de télévision comme réaction à
l’annonce de la mort de Kadhafi, on ne
sait trop quel qualificatif accoler à la
politique des États-Unis.
L’important, de nos jours, c’est de
faire prendre clairement conscience aux
peuples de l’abyme où l’on est en train
de pousser l’humanité. Notre Révolution
a connu à deux reprises des risques
dramatiques : en octobre 1962, le plus
critique, quand l’humanité a frôlé
l’hécatombe nucléaire ; à la mi-1987,
quand nos forces affrontaient les
troupes racistes sud-africaines équipées
d’armes atomiques que les Israéliens les
avaient aidé à mettre au point.
Le shah d’Iran avait aussi collaboré aux
côtés d’Israël avec le régime raciste et
fasciste d’Afrique du Sud.
Ce sont les États-Unis qui impulsèrent
la création des Nations Unies dès avant
la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Très à l’écart des théâtres de guerre,
ils s’étaient énormément enrichis au
point de monopoliser 80 p. 100 de l’or
mondial, et avaient entrepris, sous la
direction de Roosevelt, un antifasciste
sincère, de mettre au point une arme
atomique que son successeur, Truman, un
oligarque médiocre, n’hésita pas à
utiliser contre les villes civiles
d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945.
Leur monopole de l’or mondial et le
prestige de Roosevelt avaient permis aux
États-Unis de convoquer la Conférence de
Bretton Woods qui, entre autres mesures,
leur assigna le rôle de frapper le
dollar comme la seule devise du commerce
mondial à partir de l’étalon-or.
Ils étaient aussi, à la fin de la
guerre, les seuls à posséder l’arme
atomique, un privilège qu’ils
n’hésitèrent pas à transmettre à leurs
alliés et membres du Conseil de sécurité
de l’ONU : la Grande-Bretagne et la
France, les deux plus importantes
puissances coloniales de l’époque.
Truman n’informa absolument pas l’URSS
de l’existence de la bombe atomique ni
de son intention de l’utiliser. Quant à
la Chine, gouvernée par Chiang Kai-shek,
un général nationaliste, oligarque et à
la botte des USA, elle ne pouvait être
exclue du Conseil de sécurité.
L’URSS, durement touchée par la guerre,
les destructions et la mort de plus de
vingt millions de personnes durant
l’invasion nazie, consacra de grosses
ressources économiques, scientifiques et
humaines à atteindre la parité atomique
avec les USA : quatre ans après, en
1949, elle testa sa première arme
atomique ; en 1953, celle à hydrogène,
et elle atteignit sa première mégatonne
en 1955. La France, elle, disposa de sa
première bombe atomique en 1960.
Il n’existait que trois pays nucléaire
en 1957 quand l’ONU, sous égide yankee,
créa l’Agence internationale de
l’énergie atomique (AIEA). Quelqu’un
croit-il que cet instrument des
États-Unis fit quoi que ce soit pour
avertir le monde des terribles dangers
auxquels il était exposé dès lors
qu’Israël, allié inconditionnel des USA
et de l’OTAN, enclavé au cœur même des
plus importantes réserves mondiales de
pétrole et de gaz, allait se constituer
à son tour en une puissance atomique
aventurière et agressive ?
Israël, en coopération avec les troupes
coloniales anglaises et françaises,
attaqua Port-Saïd, quand Abdel Nasser
nationalisa le Canal de Suez, propriété
de la France, ce qui obligea le Premier
ministre soviétique à exiger la fin de
cette agression et à lancer un ultimatum
auxquels les alliés européens des USA
furent contraints de se plier.
À suivre demain.
Fidel Castro Ruz
Le 12 novembre 2011
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