Après son article “injurieux” publié
dans “Le Point”
BHL essuie les
critiques de Zohra Drif-Bitat
Farid
Abdeladim
Mercredi 11 avril
2012
“Quelle
haine !” regrette Mme Drif-Bitat,
avocate de métier, qui qualifie
d’“extrêmement graves” les ”injures” de
BHL proférées envers les chouhada, les
anciens combattants et tout le peuple
algérien.
Décidément, le cinquantenaire de
l’indépendance de l’Algérie est bien
parti pour raviver la “haine” qui
alimente à ce jour des nostalgiques,
notamment du côté français. Le
porte-voix de ces derniers n’est autre
que Bernard Henry Levy, (BHL), dont les
attaques contre l’Algérie qu’il
“regrette d’avoir perdue” continuent,
après sa première sortie à l’occasion du
colloque organisé dernièrement à
Marseille, à l’initiative du quotidien
algérien El Khabar et de l’hebdomadaire
français Mariane. BHL a récidivé,
avant-hier, à travers un article de
presse publié par l’hebdomadaire
français Le Point.
En Algérie, la réplique à ses attaques
émanera de Mme Zohra Drif-Bitat, héroïne
de la guerre de Libération nationale.
Après sa première réplique “en live”
lors du face-à-face qui l’avait opposée
au même BHL à Marseille, la moudjahida
est revenue sur le même sujet, hier,
lors d’une conférence-débat à la salle
Atlas d’Alger. Pour Mme Zohra Drif-Bitat,
la sortie de BHL exprime “le dépit et le
désespoir de quelqu’un qui n’arrive pas
à accepter de perdre l’Algérie et de
voir ce qu’elle est devenue après 50 ans
d’Indépendance seulement”. “Quelle haine
!” regrette la moudjahida, avocate de
métier, qui qualifie d’“extrêmement
graves” les “injures” de BHL proférées
envers les chouhada, les anciens
combattants et tout le peuple algérien.
“Il le fait en qualité de quoi ?”,
s’interroge-t-elle en substance, même si
elle a auparavant trouvé la réponse à
cette question dans le fait que “si BHL
cherche toujours à délégitimer tous les
mouvements légitimes des peuples,
notamment celui du peuple palestinien,
c’est parce qu’il est avant tout juif”.
Chose que BHL, lui-même, reconnaît.
Pourquoi ce “révisionnisme” de la guerre
de Libération, cinquante ans après
l’Indépendance de l’Algérie ? Dans sa
réponse, Mme Zohra Drif-Bitat expliquera
que ce qui se passe aujourd’hui dans le
monde arabe, communément désigné par le
Printemps arabe, et notamment dans le
nord de l’Afrique, exprime clairement la
volonté de l’Occident de revenir dans
cette région pour “une colonisation sous
une autre forme”.
Pour elle, l’exemple de la Libye est
édifiant : “Vous savez bien ce qu’était
le prétexte de protéger les civils dans
ce pays, avancé par les Occidentaux dont
le régime de Kadhafi n’arrangeait plus
les intérêts, quand bien même il a servi
durant une quarantaine d’années”. À
l’occasion, Mme Zohra Drif-Bitat n’a pas
pu cacher son inquiétude pour l’Algérie.
“Nous sommes en train de vivre un moment
crucial où l’Occident revient à ses
mêmes anciennes méthodes ; curieusement,
50 ans après l’Indépendance de notre
pays, les termes utilisés par les
Occidentaux n’ont pas du tout changé,
sinon qu’ils sont actualisés”,
commente-elle, non sans réitérer sa
fierté de voir tout de même l’Algérie
recouvrer sa souveraineté et “réaliser
des progrès énormes en 50 ans
d’Indépendance”.
Dans la foulée, la moudjahida estime
incongru de voir des Algériens “aller
discuter des problèmes de leur pays, des
affaires internes à l’étranger”. Ce
reproche étant fait, se pose alors la
question : les Algériens tournent-ils le
dos délibérément aux tribunes
algériennes ou recourent-ils à des pays
étrangers par manque de canaux
d’expression ? “Les Algériens ont
largement la possibilité de s’exprimer
ici à travers les nombreux organes de
presse ouverts à tous”. Tel est l’avis
de Mme Zohra Drif-Bitat.
F A
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