Opinion
Des islamistes
libyens en Syrie pour «aider» la
révolution
Daniel Iriarte
Daniel Iriarte
Lundi 19 décembre
2011 Un journaliste
rencontre des “rebelles” Libyens en
Syrie Daniel Iriarte,
envoyé spécial du journal espagnol ABC
en Syrie a fait une curieuse rencontre :
des Libyens venus se rendre compte des
besoins des forces qui s’opposent au
régime baathiste.
Ce ne sont pas
exactement n’importe quels Libyens, mais
des cadres «rebelles». C’est-à-dire des
agents dûment stipendiés par les
services secrets américains et
britanniques et qui n’agissent que dans
les limites que leur fixent leurs
maîtres. Ils sont pourtant venus de leur
propre chef sans avoir reçu d’ordre de
qui que ce soit!.
Les trois Libyens
rencontrés par le journaliste d’ABC ne
sont pas venus pour combattre. Ce qui
n’est sans doute pas le cas de dizaines
d’autres qui sont, selon eux, présents
actuellement en Syrie.
Djazaïri
ABC s’est entretenu avec des Libyens
liés à l’ex djihadiste Belhadj qui se
sont rendus en Syrie pour «évaluer» les
moyens de soutenir l’insurrection.
Par Daniel Iriarte, ABC (Espagne) 17
décembre 2011 traduit de l’espagnol par
Djazaïri
Le milicien Brahim est soucieux, « Il
y a un contrôle de l’armée à l’entrée de
l’autoroute, » lui dit la paysanne, ce
qui signifie que les routes pour sortir
de Djebel Zawi sont fermées. Nous
craignions quelque chose de ce genre,
parce que les très rares journalistes
étrangers que nous sommes, avons décidé
de quitter la Syrie pour éviter de
rester coincés. Mais il parait que nous
arrivons un peu tard. Finalement, à la
tombée de la nuit, Brahim trouve une
solution. Il mobilise trois voitures
qui, en roulant de nuit, s’efforcent de
trouver une route alternative. Après
trois heures d’attente, ils réussissent
à nous faire traverser les lignes
ennemies par un autre point de passage.
Brahim rit, satisfait : l’Armée Syrienne
Libre a trouvé une sortie ! » dit-il.
Le convoi nous emmène dans une ferme
où nous attend un autre groupe qui va
être évacué avec nous. C’est alors
qu’arrive la surprise : ce sont trois
Libyens qyi, selon leurs propres termes,
ne sont pas venus pour combattre mais
pour «évaluer les besoins des frères
révolutionnaires Syriens.» Les Libyens
n’essayent pas de cacher leurs
identités. Ce sont des hommes proches
d’Abdelhakim Belhadj, actuel gouverneur
militaire de Tripoli et ancien
djihadiste lié autrefois à al Qaïda.
L’un d’entre eux s’avère être une
vieille connaissance des journalistes
qui ont couvert la guerre en Libye :
Mehdi al-Harati, ex commandant de la
brigade de Tripoli qui a joué un rôle
fondamental dans la prise de la capitale
et la chute de Kadhafi. Le deuxième,
Adem Kikli, dit travailler pour Belhadj
et a passé presque une vingtaine
d’années en exil au Royaume Uni. Le
troisième, Fouad, semble être un garde
du corps. « Nous sommes ici de notre
propre initiative et à titre personnel,
pas sur ordre de qui que ce soit,»
assure Adem. Et il souligne que Harati a
renoncé publiquement à son poste à
Tripoli le 11 octobre dernier. Adem
affirme en outre qu’il était avec
d’autres Libyens, «quelques dizaines»,
qui sont venus en Libye de leur propre
chef pour aider les insurgés.
Harati es, sans aucun doute, un homme
d’action. Ce personnage est entré en
lice en participant à la Flottille pour
Gaza au printemps 2010. « j’ai été
blessé pendant l’assaut contre le Mavi
Marmara et je suis resté neuf jours dans
une prison de Tel Aviv.» nous dit-il. En
février, harati, qui réside à Dublin et
possède un passeport irlandais, a laissé
femme et enfants et, avec d’autres
exilés Libyens en Irlande, s’est rendu
en Libye. Là-bas, il a créé la brigade
de Tripoli, un groupe de combattants
d’élite, entraîné par ces conseillers
Qataris, qui ont combattu avec férocité
dans la bataille finale pour la
capitale.
ABC a, de plus, constaté son passage
récent dans des endroits comme Bahreïn,
le Soudan et Ankara, dont on ignore les
objectifs. Il y a peu, Harati a été
impliqué dans un épisode étrange quand,
selon ses propres dires, une bande de
voleurs a pénétré à son domicile,
s’emparant d’une grande quantité de
bijoux et de 200 000£ (environ 238
000€). Harati a déclaré à la police que
beaucoup d’argent lui avait été donné
par un agent de la CIA pour financer la
lutte de son organisation contre kadhafi.
Le combattant avait laissé ces 200 000£
à sa femme au cas où il lui arriverait
quelque chose, et avait emporté le reste
en Libye.
Pendant notre fuite vers la
frontière, les Libyens nous ont donné
quelques indications sur leur présence
en Syrie. « Si ce n’était que de nous,
nous enverrions des armes aux Syriens
dès demain. Nous n’en avons plus besoin
», explique harati. « mais il faudrait
les faire passer par la Turquie, et les
Turcs ne peuvent pas le permettre parce
qu’il n’y a pas de consensus à
l’intérieur de l’OTAN, » assure-t-il A
l’arrivée à la frontière, les trois
Libyens disent qu’ils rentrent dans leur
pays. C’est du moins ce qu’ils nous
assurent.
Article original:
http://www.abc.es/...
Le
dossier Syrie
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