Depuis 1967, Israël a arrêté près de 700.000
Palestiniens : rapport du ministère palestinien
M. Abdel Nasir Ferwana, directeur du département des
statistiques du ministère palestinien aux affaires des
prisonniers, a présenté son dernier rapport sur la situation
des prisonniers palestiniens et arabes.
Il a réaffirmé la nécessité de se mobiliser pour la libération
immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers, comme préalable
à toute trêve avec l'occupation, insistant sur le fait que les
prisonniers ont été très durement touchés lors des
affrontements fratricides qui ont eu lieu à Gaza. Il a réclamé
des autorités palestiniennes la mise en place d'une campagne
internationale pour la libération des prisonniers palestiniens
et arabes.
La récente étude du département montre que:
700.000 Palestiniens ont été arrêtés depuis 1967, ce qui
représente le quart de la population palestinienne de la
Cisjordanie, d'al-Quds et de la bande de Gaza, occupés dès
cette période.
Près de 60.000 Palestiniens ont été arrêtés au cours de
l'Intifada al-Aqsa, soit depuis septembre 2000.
Le nombre de prisonniers actuels détenus dans les prisons israéliennes
s'élève à 10.500 prisonniers, répartis entre :
8938 prisonniers de la Cisjordanie, soit 85,1%,
840 prisonniers de la bande de Gaza, soit 8%,
520 prisonniers de la ville d'al-Quds soit 5%
140 prisonniers de la Palestine 48 soit 1,3% et près de 62
prisonniers arabes.
Ces prisonniers sont répartis sur 30 prisons et centres de détention.
365 prisonniers sont détenus depuis plus de 10 ans, soit avant
les accords d'Oslo, dont 144 de Cisjordanie, le plus ancien étant
le prisonnier Saïd Atabeh -56 ans- et détenu depuis le 29
juillet 1977,
et 139 prisonniers de la bande de Gaza, le plus ancien étant
Salim Kayyal - 55 ans - détenu dpuis le 30 mai 1983.
51 prisonniers parmi les plus anciens sont de la ville d'al-Quds,
le plus ancien étant Fuad Razim, détenu depuis le 30 janvier
1981, et 22 anciens prisonniers de la Palestine occupée en
1948, le plus ancien et le plus âgé étant Sami Khalid Yunis,
marié et détenu depuis l 15 janvier 1983. Il est actuellement
âgé de plus de 70 ans,
Et parmi les plus anciens, figurent 9 prisonniers arabes, le
plus ancien étant le prisonnier Samir Kintar, détenu depuis le
22 avril 1979.
La plupart des prisonniers furent arrêtés pendant l'Intifada
al-Aqsa, sauf 551 prisonniers qui étaient déjà détenus et
qui le sont toujours.
Enfants détenus
Près de 6000 enfants ont été détenus depuis le début de l'Intifada
al-Aqsa, 310 sont toujours en détention et représentent 3% de
l'ensemble des détenus.
Parmi les enfants détenus, 4 enfants sont des détenus
administratifs, ce qui signifie qu'ils ne sont accusés de rien,
et 168 enfants sont arrêtés en attente de passer devant un
tribunal militair, 138 enfants sont condamnés.
98 enfants prisonniers sont malades et leur état nécessite des
soins urgents.
99% des enfants qui ont été arrêtés ont subi des sévices
corporels, et notamment leur étouffement par des sacs, le
shabeh et les coups.
500 prisonniers furent arrêtés alors qu'ils étaient enfants
et ont eu 18 ans à l'intérieur de la prison.
Prisonnières palestiniennes
600 femmes ont été arrêtés au cours de l'Intifada al-Aqsa,
et 116 sont toujours détenues, ce qui représente 1,1% de
l'ensemble des prisonniers. Pami les prisonnières, 4 sont
mineures.
Trois femmes ont accouché en prison, au cours de l'Intifada
al-Aqsa : Mirvet Taha, Manal Ghanim qui ont été libérées
depuis, et Samar Sbaih, qui se trouve toujours détenue avec son enfant
Barrâ', le plus jeune prisonnier dans le monde.
En février dernier, la direction carcérale israélienne a
accepté que le bébé Ghada Jasir Zitawi, âgé de 7 mois,
soit remis à sa mère détenue, Khawla Muhammad Zitawi. Ghada
est la plus jeune prisonnière dans la monde.
La loi israélienne autorise les mères de famille à garder
auprès d'elles, en prison, leurs enfants, âgés de moins
de deux ans.
Concernant les martyrs parmi les prisonniers palestiniens, le
rapport établit que 188 prisonniers sont décédés en détention,
à cause de la torture, de la négligence médicale et de l'exécution
après arrestation. Parmi les martyrs tombés, 43 sont décédés
à cause de la négligence médicale, 70 à cause de la torture
et 75 par leur exécution après arrestation. Le martyr Yousif
Qarâwî, 34 ans, de la ville d'al-Quds, est décédé le 9 mars
2007: il avait été arrêté par les garde-frontières, gardé
en détention au centre de la police dans la rue Salaheddine
dans la ville d'al-Quds. Il fut torturé jusqu'à la mort.
Mais il faut rappeler que des centaines de prisonniers succombèrent
après leur libération des suites des mauvais traitements et de
leur état de santé qui s'était dégradé en prison.
Enlèvements massifs dans les territoires occupés
Le jeudi 24 mai, les autorités de l'occupation ont enlevé des
dizaines de Palestiniens, y compris le ministre de
l'enseignement, Naser Dine Shâ'er, à Nablus, et deux députés
de Nablus, sheikh Hamed Bitawi et Dawud Abu Sir.
Les forces de l'occupation ont également enlevé le directeur général
au ministère des Travaux publics, Farid Ziyade.
A Tulkarm, le député Abdel Rahman Zaydan a été enlevé.
Plusieurs membres de différents conseils municipaux ont été
enlevés à la même date, dont Sheikh Wajih Qawwas, qui avait
été récemment libéré, et le maire de Nablus, Adli Ayyash,
le maire de Beita, au sud de Nablus, Arab Sharfa et 'Umar
Ashtiye, Ramadan Shatat ainsi que Mazin Rimawi, Muhammad Huda
al-Asmar, membres du conseil municipal de Bani Zayd, au nord de
Ramallah.
A Al-Khalil, sheikh Sufyân Jamjum et à Nablus, sheikh Muhammad
Fayyad furent également enlevés.
Le 18/5, le directeur du département de l'éducation dans la
province de Silfit est enlevé, Samir Samih al-Atrash. Deux étudiants
furent enlevés également, Uthman Khalil Umran, 21 ans et Anas
Zir, 22 ans, tous les deux étudiants à l'université ouverte
d'al-Quds.
Le 18/5, l'occupation enlève de nouveau Walid Khalid Harb et
son frère, dans le village Iskaka, à l'est de Silfit. Walid
Khalid Harb est un ancien détenu, ayant passé 12 ans en
prison. Il avait été récemment libéré. Il était le
prisonnier qui avait passé la plus longue période de détention
administrative.
Le même jour, les autorités de l'occupation ont enlevé Rami
Issam Sulayman, du village Marda, au nord de Silfit, après
avoir saccagé le contenu de sa maison.
Une famille palestinienne lance un appel pour sauver ses enfants
détenus dans les prisons de l'occupation
17/5/2007
Les deux frères de la famille Turkman sont détenus dans des
conditions extrêmement difficiles, alors qu'ils sont malades.
La direction de la prison refuse de les faire soigner. Le troisième
frère vient d'être libéré après avoir passé deux ans et
demi dans la prison de Shatta.
Il a déclaré que ses frères sont privés de tous les droits
et a lancé un appel aux organisations humanitaires de faire
pression sur les autorités sionistes pour les faire libérer
immédiatement, à cause de leur état de santé qui s'est dégradé
dangereusement en prison.
16/5
Le tribunal militaire sioniste a reporté le procès du député
palestinien enlevé, Muhammad Multaq Abu Jhayshe, jusqu'au 16
juin prochain. Le bureau des députés d ela ville d'al-Khalil a
protesté contre ce report et a réclamé la libération immédiate
de tous les députés et ministres enlevés par l'occupant, et
notamment dr. Abdul Aziz Dweik, président du conseil législatif
palestinien.
13/5
La direction carcérale de l'occupation sioniste humilie le
député et ancien ministre des finances, dr. Umar Abdel
Raziq, en le déplaçant intentionnellement et régulièrement
d'une prison à l'autre, en l'enchaînant par les pieds et les
mains.
Plusieurs prisonniers de Meggiddo ont fait état de la volonté
des responsables de la prison d'humilier l'ancien ministre en
l'enchaînant et le traînant d'une prison à l'autre et de la
prison au tribunal.
24 mai 2007
Les prisonnières détenues à Telmond protestent contre
leurs conditions de détention.
Dans une lettre qu'elles ont réussi à faire parvenir à leurs
familles, les prisonnières du camp de Balata expliquent les
conditions difficiles vécues dans la prison de Telmond. Elles décrivent
l'état ignoble des cellules, les mauvais traitements des geôlières
et comment l'administration pénitentiaire leur vole l'argent de
la cantine, en faisant pleuvoir les amendes répressives sur
elles.
Elles réclament la venue d'avocats, seul lien possible entre
elles et leurs familles. Pour les prisonnières, trois mois sont
passés sans qu'aucun avocat ne les ait visitées.
120 prisonnières palestiniennes sont détenues dans la prison
de Telmond.
Les prisonniers de la prison du Naqab menacent d'une grève de
la faim
Ils sont 2200 prisonniers palestiniens détenus dans la prison
du Naqab. Ils menacent de déclencher un grève de la faim pour
protester contre les mauvais traitements et les conditions
inhumaines dans lesquels ils sont enfermés. Ils réclament
aussi que 70 de leurs frères, isolés et réprimés, reviennent
parmi eux et de cesser toutes les formes de répression
collective à leur encontre.
L'occupation envahit le centre Nafha pour les prisonniers à Jénine
Le 23 mai, les forces de l'occupation ont investi le centre
Nafha, centre de soutien aux prisonniers et à leurs familles,
dans la ville de Jénine. Le communiqué du centre affirme que
cette agression contre l'association juridique Nafha, qui
apporte son soutien aux prisonniers et à leurs familles, est
une violation des droits, des lois et des conventions
internationales qui protègent les associations de défense des
prisonniers. Il s'agit d'une agression sur les 11 000
prisonniers palestiniens dont les conditions de détention sont
inhumaines. L'association Nafha a demandé à l'Autorité
Palestinienne de protester et de faire cesser ces actes de
piraterie et de brigandage menés par les forces de l'occupation
contre les institutions juridiques et humanitaires. Au cours de
cette agression, les forces de l'occupation ont pillé le
centre.
La condamnation du résistant palestinien Yousef Samir
Mahmoud Sh'aiybi de Deir Ghassane
Le tribunal militaire de Ofer a condamné le jeune résistant
Yousef Samir Mahmoud Sh'aiybi à la prison à perpétuité,
l'accusant d'avoir planifier pour tuer un colon dans
la province de Ramallah et Bireh.
Le prisonnier Sh'aiybi se trouve dans la prison de Ofer depuis
son arrestation le 20/8/ 2004, et fait partie des Brigades des
martyrs d'al-Aqsa, branche militaire du Fath.
Le tribunal militaire de Ofer a condamné le prisonnier Nabil
Ahmad Ubaidat, frère du martyr Atef Ubaydat, dirigeant des
martyrs d'al-Aqsa, à onze ans de prison. Son autre frère,
Nidal Ubaydat, est également détenu.
La prisonnière Faten Daraghmeh est gravement malade
L'association Nafha pour la défense des prisonniers a déclaré
que l'état de santé de la prisonnière Faten Daraghmeh est très
préoccupant. Faten est détenue dans la prison de Hasharon dont
la direction refuse d'apporter des soins à la prisonnière.
L'avocat de l'association, Sanaa Dweik, a visité la prison de
Hasharon et rencontré plusieurs prisonnières, dont Qahira
Saadi, Atef Alayan, Samar Sbih et Faten Daraghmeh.
L'avocat a ajouté que la direction de la prison a isolé les
prisonnières Ahlam Tamimi, Sanaa Shhadé et Taghrid Saadi, dans
la prison de Jalame en vue d'accentuer la répression contre les
prisonnières, de déstabiliser leur état moral et confisquer
leurs droits garantis par les conventions internationales.
L'association Nafha lance un appel à toutes les institutions
juridiques et de soutien aux femmes pour sauver les prisonnières
palestiniennes et faire pression sur la direction des prisons,
pour permettre à des médecins spécialistes d'ausculter les
prisonnières malades et de les faire soigner, tel que le réclament
les conventions internationales.
Répression accrue dans la prison du Naqab
Les forces de l'occupation ont lancé une offensive contre les
prisonniers du Naqab, le 20 mai dernier. Plusieurs prisonniers
ont été mis en isolement. M. Tha'ir Abu Bakr, responsable du département
information du ministère palestinien chargé des prisonniers,
dans la province de Jénine, a déclaré que le département a
reçu des appels téléphoniques des prisonniers du Naqab,
faisant état de la répression contre plusieurs prisonniers,
qui ont été frappés avec des matraques et des crosses de
fusil, et des dizaines ont été isolés.
M. Tha'ir Abu Bakr a ajouté que la direction de la prison a
fait appel aux unités des Nahashon spécialisées dans la répression
des prisonniers pour lancer cette offensive.L Les soldats de
cette unité se sont vengés sur les prisonniers en déchirant
leurs vêtements, en détruisant les aliments et en confisquant
des effets personnels. Les prisonniers ont lancé un appel réclamant
l'intervention rapide de la communauté internationale pour
faire cesser ces pratiques inhumaines et barbares et
l'application des conventions internationales relatives aux
prisonniers.
Les prisonniers ont rapporté que depuis plusieurs mois, la
direction de la prison du Naqab fait subir aux prisonniers de
mauvais traitments, tout en les provoquant en leur retirant des
acquis obtenus au cours des grèves et des luttes, et mène des
campagnes pour les humilier et humilier leurs parents qui
viennent les visiter.
Et récemment, la Croix Rouge internationale a informé le
ministère palestinien que la direction des prisons a supprimé
les visites familiales des provinces de Jénine et Toubas vers
la prison du Naqab.
Le prisonnier libéré Fawaz Maali : les prisonniers déplorent et
souffrent des conflits fratricides.
22 Mai 2007 - Silfit
Il a 38 ans. Il avait été enlevé le 12 juillet 2001 en pleine
nuit pour être jeté en prison. Au cours de six années de détention,
il fera le tour des prisons de l'occupation : Ofer, Naqab,
Meggido. Libéré le 16 mai dernier.
"Les prisonniers que j'ai abandonnés en prison souffrent
de l'état de guerre fratricide, ils sont entièrement démoralisés
par cette situation et réclament la cessation définitive des
combats fratricides".
"Le 12 juillet 2001, à deux heures du matin, notre maison
fut assaillie par un grand nombre de soldats israéliens. Ils
m'ont fait sortir de la maison, ainsi que les membres de la
famille, mon père, ma mère et mon petit frère. Ils ont fouillé
la maison avant de m'emmener. Je fus transféré d'une prison à
l'autre, et d'un interrogatoire à l'autre. Au début, je fus
emmené au centre Huwwara, puis à Ofer, où j'ai été condamné
à six mois de détention administrative. Et peu après, je fus
interrogé et ma détention administrative fut renouvelée quatre
fois, en violation des traités internationaux et les
conventions de Genève. L'occupant s'appuie uniquement sur la
loi d'urgence qui avait cours à l'époque britannique.
Dans les prisons, les conditions sont difficiles. Il devient de
plus en plus difficile, par exemple, de faire la liaison entre
les différentes sections des prisons, les prisonniers sont de
plus en plus isolés. Les prisonniers sont constamment provoqués
par les geôliers qui exercent des pressions psychologiques pour
détruire le moral des prisonniers.
Les prisonniers réclament et souhaitent que le dossier d'échanges
des prisonniers soit mené avec un grand sens de responsabilité
et par des spécialistes. Il faut prendre conseil du Hizbullah,
mais aussi de Ahmad Gibril, pour que les négociations soient
bien menées, car les prisonniers ont le sentiment, d'après les
différentes déclarations, parfois contradictoires, que la
question de l'échange n'est pas tenue fermement. Ils souhaitent
que l'échange se fasse avec succès.
Traduit par : Centre
d'Information sur la Résistance en
Palestine