Actualité
Les voies d'une
nouvelle Révolution Française
Alain
Benajam
Prise de
la Bastille le 14 juillet 1789
Samedi 16 mars
2013 Pourquoi
évoquer l’éventualité d’une nouvelle
Révolution française ?
Notre pays
est-il à ce point bloqué dans
l’évolution de son économie et de ses
institutions pour qu’il soit nécessaire
de penser à des transformations
radicales, voire révolutionnaires ?
Faut-il venir
puiser dans une tradition bien française
pour obtenir les changements nécessaires
?
- Tout Français peut aisément
constater la dégradation rapide de
sa situation économique.
- Tout Français possède
aujourd’hui un ressenti d’inquiétude
quand à son avenir et à celui de ses
enfants. Jadis puissance économique
prospère édifiée sur son industrie,
notre pays se trouve confronté à une
hémorragie d’emplois industriels à
une extension du chômage et de la
précarité.
- Tout Français peut constater
avec amertume que l’alternance au
pouvoir des partis de gauche avec
des partis de droite n’amène aucun
changement. La désindustrialisation
de la France se perpétue et
s’aggrave tandis que la pauvreté
progresse.
- Tout Français est également en
droit de se demander à quoi peut
bien servir cette « démocratie
» si elle est incapable d’améliorer
sa vie, si aucune autre alternative
ne lui est proposée.
- Tout Français est également en
droit de se poser des questions sur
la représentation nationale, quand
en 2005 les électeurs ont
majoritairement rejeté par
référendum la constitution
européenne et qu’ensuite les députés
dans leur immense majorité ont
contredit ce vote populaire en
ratifiant le traité de Lisbonne,
reprise à peine modifiée de ce
projet de constitution.
- Tout Français peut s’apercevoir
qu’une caste de politiciens et de
journalistes accapare le pouvoir,
caste ayant une vision dogmatique et
totalitaire de la société prétendant
que mondialisation et dérégulation
sont des bienfaits alors que chacun
peut constater l’exacte contraire.
- Tout Français peut aisément
s’apercevoir que le système de
représentation nationale renforce en
fait cette caste politico-médiatique
au pouvoir, que les partis
politiques font écran entre le
pouvoir législatif et le citoyen,
que la séparation des pouvoirs,
fondement de notre République,
notamment entre pouvoir législatif
et exécutif n’existe plus. Le
pouvoir exécutif a toujours
l’ascendant et fabrique des lois
votées par des députés «
godillots » craignant pour leur
siège, bien que la plupart des lois
appliquées chez nous viennent du
pouvoir supranational de l’Union
européenne et sont souvent décrétées
par des non élus.
Notre pays est devenu
une véritable monarchie élective mais
où, quelque soit le « roi » élu,
rien ne change puisque tous les
candidats suivent les mêmes dogmes
économiques. Les médias omnipotents
n’adoubent que des candidats possédant
ces fameux dogmes et les Français
dégoûtés et insatisfaits se réfugient
ainsi de plus en plus dans l’abstention.
D’ores et déjà, si on cumule citoyens
non inscrits, vote blanc/nul et
abstention des inscrits, la barre des
50% des Français n’exprimant pas de vote
est régulièrement atteinte.
La République ne fonctionne plus,
rien ne va. Les Français sont très
mécontents de la politique qui est
menée, mécontents du fonctionnement des
institutions, mécontents de la caste
politico-médiatique détenant le pouvoir.
Un récent sondage donne ces chiffres
désastreux.
- 56% des Français craignent le
chômage,
- 61% estiment que la
mondialisation est une menace,
- 65% estiment qu’il faut
renforcer le pouvoir de décision de
la France,
- 62% estiment que les politiciens
sont corrompus,
- 72% estiment que le système
démocratique fonctionne mal,
- 82 % estiment que les
politiciens n’agissent que dans leur
propre intérêt,
- 58% estiment que les médias font
mal leur travail,
- 72% estiment que les
journalistes ne parlent pas des
vrais problèmes des Français,
- 73% estiment que les
journalistes ne sont pas
indépendants.
Comme il n’existe aucune volonté, ni
de droite ni de gauche, pour modifier
les causes de ce mécontentement, il y a
tout lieu de penser que la colère des
Français contre les dirigeants, les
institutions et les médias ne peut que
grandir.
La colère et l’indignation, chères à
Stéphane Hessel ne suffisent pourtant
pas : il faut, désormais, pour retrouver
la voie du progrès économique et social,
il faut que les règles changent
radicalement. Si les institutions
actuelles ne permettent pas de retrouver
cette voie de prospérité jadis acquise
alors il est du devoir de chaque citoyen
de les changer par tous moyens.
Ce changement radical nécessaire sera
bien une révolution, une nouvelle
Révolution française pour déverrouiller
ce qui est bloqué.
Si les citoyens français ont pour
désir de promouvoir d’autres règles et
d’autres institutions plus
démocratiquement efficaces, il leur faut
analyser correctement ce qui s’oppose à
leurs intérêts.
Cette compréhension du monde est loin
d’être aisée, tant les médias et les
politiciens s’efforcent de brouiller les
analyses. Puis, certains – sous couvert
d’opposition déclarée au système –
cherchent à détourner le peuple sur des
voies sans issues ou n’offrant qu’une
compréhension partielle du système,
n’osant pas ou ne voulant pas aller
jusqu’au terme de l’analyse, notamment
sur le rôle de l’impérialisme.
Le Réseau Voltaire est
aujourd’hui la seule organisation
politique en France et dans le monde à
présenter une analyse exhaustive de la
situation et à désigner clairement la
cible pour mobiliser les peuples contre
elle.
Contrairement à certains qui se
prétendent opposés au système, le
Réseau Voltaire ne désigne pas des
catégories d’individus qui seraient à
elles seules responsables des malheurs
des peuples ; le Réseau Voltaire
désigne un système qu’il combat ainsi
que les idées politiques qui le
justifient.
Les juifs, les francs-maçons, les
musulmans, les noirs, les banquiers,
etc. sont tour à tour, et selon
différentes organisations politiques,
désignés à la vindicte publique, suivant
en cela une méthode ancestrale de
désignation de boucs émissaires et de
division du peuple pour mieux régner.
Ces groupes politiques mettant en avant
des phobies sont clairement les ennemis
de la Nation et ne peuvent prétendre la
conduire vers des changement véritables.
Ceci nous rappelle l’avènement du
fascisme en Europe après la Révolution
bolchevique en Russie, au début du 20ème
siècle. Ce fascisme faisait un discours
démagogique, antiploutocratie, mais il
protégeait en fait le grand capitalisme
et, surtout, il s’en prenait aux
communistes, aux juifs et aux
francs-maçons, afin de canaliser et
détourner la colère du peuple sur eux.
Le système que le Réseau Voltaire
désigne clairement comme étant
responsable de nos malheurs est
l’impérialisme. Cet impérialisme doit
être combattu et abattu si nous,
citoyens français, voulons retrouver
cette fameuse voie du progrès.
L’impérialisme.
J’ai maintes fois montré dans de
nombreux articles ce qu’est
l’impérialisme, pourquoi il existe et
comment il fonctionne.
L’invention du terme revient à
Lénine. Dans son ouvrage
L’impérialisme stade suprême du
capitalisme, Lénine nous dit,
déjà, en 1916 :
« L’impérialisme est le
capitalisme arrivé à un stade de
développement où s’est affirmée la
domination des monopoles et du
capital financier, où l’exportation
des capitaux a acquis une importance
de premier plan, où le partage du
monde a commencé entre les trusts
internationaux et où s’est achevé le
partage de tout le territoire du
globe entre les plus grands pays
capitalistes. »
Cet impérialisme, ainsi analysé par
Lénine il y a presque 100 ans, a évolué
depuis pour passer de son stade suprême
à son stade ultime. Cette évolution est
venue avec
la transformation même du capitalisme
dont deux natures différentes partagent
la planète.
Capitalisme financier dans la
zone OTAN.
Dans les pays sous domination
états-unienne, en gros les pays dévolus
à la coalition anglo-saxonne en 1945
lors de la rencontre de Yalta, le
capitalisme – qui est l’action
d’accumuler du capital – ne s’exerce
plus avec l’industrie, devenue
insuffisamment rentable. Il s’exerce par
contre au moyen de la spéculation sur
les matières premières, à l’aide de
capitaux issus des intérêts
des dettes dont sont criblés les peuples,
hier riches et prospères de l’Amérique
du Nord, de l’Europe occidentale et du
Japon.
Ces peuples les plus riches, mais en
voie de paupérisation, sont doublement
exploités, d’un côté par le paiement
d’intérêts de la dette (en France,
environ 3 000 € par individu et par an)
et de l’autre côté par le
renchérissement continu du prix des
matières premières parmi lesquelles, au
premier chef, le pétrole.
Ce capitalisme prédateur, non
industriel, ne créant aucune
marchandise, aucune richesse, est
organisé selon un axe, la City de
Londres et Wall Street à New York, avec
un certain nombre d’institutions
financières extrêmement opaques dont les
banques les plus connues ne représentent
que la pointe visible d’un iceberg.
Cette organisation financière est
liée étroitement aux Etats anglo-saxons,
principalement le Royaume-Uni et les
Etats-Unis, Etats qui fournissent la
force armée nécessaire à l’imposition de
ce système prédateur. Ce système est
imposé d’abord aux Etats de l’Europe
occidentale, dont évidemment la France,
puis au monde.
La France a du subir continuellement des
reculs de souveraineté au bénéfice de
l’impérialisme états-unien depuis la fin
de la guerre 39-45, reculs qui se sont
accélérés depuis 30 ans.
Il faut bien préciser que ce système
impérialiste n’épargne nullement les
peuples anglo-saxons, qui sont soumis au
même régime que les autres peuples
dépendants. Ce système correspond à la
description qu’en faisait Lénine en
1916, à ceci près qu’il n’existe plus
d’impérialismes nationaux comparables à
cette époque, quand la France, le
Royaume-Uni et les Etats-Unis se
chamaillaient pour le partage du monde
et pour les dépouilles des autres
impérialismes, par exemple les
impérialismes espagnol, allemand et
turc.
L’impérialisme spéculateur mobilisant
des capitaux de toutes origines est
devenu transnational, bien que la
principale force armée qui l’impose soit
celle des Etats-Unis.
L’impérialisme est devenu aujourd’hui
unique, à domination financière anglaise
et à domination militaire états-unienne.
L’impérialisme français a disparu et
le terme de « France-Afrique », qui
revêtait encore une signification dans
les années 1960-1970, ne présente plus
aujourd’hui de réalité, l’ancienne
influence française en Afrique étant en
voie de dissolution dans une influence
impérialiste « occidentale » à
domination états-unienne.
Capitalisme industriel hors
de la zone OTAN.
L’autre nature du capitalisme est
celle – à présent archaïque – qui
procède à l’accumulation du capital par
la fabrication de marchandises
industrielles, comme cela se faisait
jadis en Europe occidentale et en
Amérique du Nord. Ce type de capitalisme
s’exerce essentiellement en Asie et en
Amérique latine, la puissance
capitaliste industrielle la plus
importante étant aujourd’hui la
Chine communiste.
Pourquoi le capitalisme industriel
occidental a-t-il massivement émigré en
Chine communiste faisant de ce pays la
première puissance industrielle mondiale
?
L’accumulation du capital par
l’industrie est frappée d’une dure loi
économique, celle de la baisse
tendancielle du taux de profit, comme
l’a signalé Marx. Par le jeux de la
concurrence, la valeur des marchandises
diminue tandis que la mécanisation
induisant cette baisse de valeur
augmente. Il faut donc toujours plus de
moyens de production onéreux pour
produire des marchandises de moindre
valeur. La plus-value gagnée par la
marchandise a donc tendance à diminuer
jusqu’à tendre vers zéro. Pour retrouver
une marge de profit appréciable, les
industriels se doivent de rechercher les
coûts de main d’œuvre les plus bas
possibles.
Mais les hauts salaires occidentaux
et les lois sociales grèvent lourdement
cette plus-value industrielle. Les très
bas salaires chinois et l’absence de
lois sociales due à l’éradication des
syndicats ouvriers par le régime
stalinien ont été une divine surprise
pour les industriels du monde, qui se
sont empressés à déplacer leurs usines
en Chine « communiste ».
En délocalisant la fabrication de
marchandises en Chine et en Asie, les
industriels ont apporté à ces pays un
savoir-faire qu’ils ne possédaient pas
et ont voué leurs propres concitoyens au
chômage et à la pauvreté. Force est de
constater que l’organisation communiste,
stalinienne de l’Etat chinois n’a
nullement gêné les investisseurs
industriels. Ceci nous montre bien que
le capitalisme se soucie peu des
idéologies philosophiques et politiques.
Chaque investisseur ne prend en compte
que ses propres intérêts immédiats et
n’a que faire de la nature des systèmes
politiques et de ses desseins, avec
lesquels il se doit de composer.
D’ailleurs tout dessein politique est
incompatible avec la gestion d’une
entreprise. L’impérialisme par nature ne
peut posséder d’autre volonté que la
facilitation de l’exploitation
capitaliste. Dans ce sens, il ne peut se
soumettre à une quelconque philosophie
de type nationale ou religieuse. On en
tire également la conclusion que
l’impérialisme ne peut en aucun cas
former un empire. Un empire est composé
d’un Etat despotique justifié par une
idéologie nationale impériale et animé
par un dessein propre d’extension de son
territoire.
L’impérialisme transnational à
domination états-unienne n’a jamais pu
empêcher quiconque de faire de la Chine
communiste la première puissance
industrielle mondiale, en dépit de
l’opposition politique affichée et
bruyante des Etats-Unis au communisme.
Cette idéologie officielle états-unienne
anticommuniste a pesé de très peu de
poids face à l’intérêt suscité par les
très bas salaires.
L’impérialisme,
État, idéologie et contradictions.
L’impérialisme financier prédateur de
matières premières a bien entendu besoin
d’une force militaire pour imposer sa
loi, la dette obligatoire, la libre
circulation des capitaux et des hommes à
exploiter. Il a donc besoin d’un Etat
puissant. L’idée que l’impérialisme
serait libéral et opposé à l’Etat est
l’idée la plus fausse émise par ceux qui
se prétendent opposés au système.
Mais cet impérialisme a aussi besoin
de dérégulation et il lui faut donc
briser la résistance des peuples et des
Etats-nations qui, avec leurs
différentes lois, lui compliquent la
tâche et minimisent ses profits. En
effet, pour exploiter au mieux les
matières premières, il convient que
l’Etat où se déroule cette exploitation
soit inexistant ou faible car, dans ce
cas, les redevances à accorder sont
minimes. La meilleure solution cet
impérialisme est donc l’absence totale
de structures étatiques dans des zones
où l’anarchie règne sous la coupe de
mafias, comme dans l’Est congolais, le
Kivu. Cette région est riche en minerai
de coltan, un mélange de cobalt et de
tantale très utilisé dans l’industrie
électronique. Et le coltan y est
exploité par des mercenaires à la solde
du Rwanda voisin, maintenant sous la
coupe de l’impérialisme anglo-saxon,
lesquels ne rétrocèdent rien à l’Etat
congolais.
L’Etat puissant de l’impérialisme va
donc essayer de briser les Etats-nations
historiques légaux existants afin
d’imposer d’autres formes étatiques
tyranniques, qui peuvent être
supranationales – comme l’Union
européenne – ou ethnico-religieuses –
comme dans le monde arabo-musulman.
Si le capitalisme n’a aucunement
besoin d’idéologie, l’Etat impérialiste
états-unien va promouvoir et
instrumenter un certain nombre
d’idéologies, souvent contradictoires en
fonction de ses besoins locaux, pour
briser les nations légales et les
remplacer par de fausses nations
ethniques.
L’Etat impérialiste états-unien peut
autant promouvoir des idéologies de
destruction morale et nationale, rôle
dévolu par exemple à l’Open Society
de Georges Soros, que promouvoir un
ordre moral stricte, comme un islam
radical mais antinational, par
l’intermédiaire de ses « amis »
d’Arabie saoudite et du Qatar qui font
la promotion du salafisme et du
djihadisme terroriste pour déstabiliser
et renverser les derniers régimes arabes
nationaux.
Si l’impérialisme ne peut mettre en
œuvre de véritables desseins politiques,
contrairement à ce que ferait un empire,
il entretient de nombreux « think
tank » qui vont tenter, en
accaparant l’Etat, de promouvoir telle
ou telle politique ou idéologie. Ainsi
les néoconservateurs ont détenu le
pouvoir aux Etats-Unis durant les deux
mandats de Georges W. Bush et aussi
pendant le premier mandat de Barack
Obama. La politique de guerre
généralisée promue en 2000 par le «
think tank » Project For a New
American Century a été un échec
cuisant. Une nouvelle politique promue
par le deuxième mandat d’Obama semble
vouloir prendre le contre-pied de la
politique néoconservatrice.
L’observation attentive de la
politique états-unienne nous permet de
percevoir en elle nombre de
tiraillements et de contradictions
reflétant des divergences d’intérêts
entre différents groupes, qui se
chamaillent entre eux pour s’emparer de
l’Etat avec l’utilisation de ses moyens.
Il existe deux groupes principaux aux
Etats-Unis. Un groupe dit
militaro-industriel, dénoncé en son
temps par Eisenhower. Ce groupe est
particulièrement lié aux
néoconservateurs et pense que la guerre
est le levier le plus propre à conforter
ses intérêts. L’autre groupe,
militaro-financier, pense quant à lui
qu’il est préférable d’exploiter les
peuples en les plongeant dans le chaos
sans forcément aller jusqu’à la guerre
totale : ce groupe est plus
représentatif de l’axe City-Wall Street
et des bailleurs de fonds d’Obama ; il
détient actuellement le pouvoir aux
Etats-Unis.
L’Europe et la France.
Nous comprenons bien qu’Européens et
Français sont soumis à cette évolution
tragique de mondialisation et de
financiarisation du capitalisme mué en
impérialisme d’origine états-unienne.
Les industries sont délocalisées vers
des pays où les salaires sont bas et les
lois sociales inexistantes, le prix des
matières premières nécessaires à la vie
courante – comme les carburants –
augmente sans cesse par l’effet de la
spéculation tandis que le paiement de
l’intérêt d’une dette inique grève le
budget de chacun.
Pour les Français – et les
Occidentaux en général – il y a de moins
en moins de travail et de plus en plus
de taxes et d’impôts, avec un coût de la
vie en constante augmentation.
Face au mécontentement grandissant
des peuples, de puissantes barrières ont
été érigées pour empêcher que ce
mécontentement ne se transforme en
changements politiques radicaux.
La République française a été vidée de
son contenu, la démocratie est
devenue inexistante. Politiciens et
médias forment maintenant un groupe
cohérent, une aristocratie chargée de
faire écran entre le peuple et
l’impérialisme en désinformant la
population ou en la conduisant sur de
mauvaises voies, sans issues.
Les institutions françaises de la
Cinquième République, taillées sur
mesure pour le général de Gaulle, qui en
fit bon usage, sont devenues
particulièrement iniques dans des mains
malveillantes. Ces institutions
favorisent le rassemblement autour de
deux grands partis politiques, qui sont
en fait d’accord sur l’essentiel, tandis
que les autres partis se trouvent dans
l’obligation de se soumettre aux deux
premiers pour obtenir des désistements
au deuxième tour des élections et avoir
un minimum de députés, ainsi que les
revenus qui vont avec.
Les partis politiques sont devenus de
fait des affaires commerciales juteuses,
au frais des contribuables, ainsi que
des cibles de corruption de la part de
l’impérialisme.
Nous voyons que tous les partis
politiques, de droite comme de gauche,
ainsi que tous les médias partagent un
avis favorable à cet impérialisme et le
soutiennent dans ses guerres. C’est le
cas, par exemple, des deux dernières
guerres déclenchées contra la Libye et
contra la Syrie, pour ne citer que les
plus récentes.
Ces partis soutiennent quasi
unanimement aussi le même avis sur la
nécessité de l’Union européenne, de
l’euro et de l’OTAN, autant
d’instruments du pouvoir impérialiste
états-unien sur les nations européennes.
La société française se trouve
complètement bloquée. Nul espoir de
changement ne se fait jour dans le cadre
des institutions actuelles.
Le rejet de la caste politico-médiatique
grandit chez les Français, rejet
d’autant plus vif que cette caste va
sans cesse plus loin dans sa politique,
à la fois de mensonge médiatique et de
soumission total à l’impérialisme.
Seule une révolution pourra redonner
le pouvoir au peuple français et le
conduire à nouveau dans la voie du
progrès social et économique.
Une révolution pour
atteindre
quels objectifs ?
L’objectif est, en premier lieu, de
recouvrer l’indépendance nationale
afin que le peuple français puisse
décider en toute liberté du chemin qu’il
désire suivre. A cet effet, la première
chose à entreprendre est la sortie de
l’OTAN, de l’Union européenne et de la
zone euro.
Puis, il s’agit de remettre en place
de véritables institutions
républicaines. Pour ceci, il faut une
Assemblée constituante représentant non
pas les partis politiques mais les
Français directement. Il faut donc
adopter un mode de scrutin qui le
permette. Un scrutin de listes
régionales, à la proportionnelle, à un
seul tour, afin d’éviter les «
combinazione » entre gredins
politiques au deuxième tour, serait plus
efficace pour la démocratie que le
système actuel.
Dans une révolution, dans la
paix ou la violence, quel rôle pour
l’armée française ?
L’armée
française devrait garantir
l’indépendance nationale Aujourd’hui, rien
ne pourrait se réaliser démocratiquement
sans qu’un référendum ne soit organisé
pour demander aux Français s’ils
désirent se doter d’autres institutions.
Dans ce cas, il serait juste et
nécessaire que tout un chacun puisse
avoir accès aux médias sans que ceux-ci
ne soient monopolisés, comme d’habitude,
par les grands partis au service de
l’impérialisme.
Est-il sensé de penser que le pouvoir
actuel, soumis à cet impérialisme,
puisse organiser un tel référendum et
amorcer ainsi des changements
fondamentaux ? Il paraît difficile de le
croire. Alors... ?
L’armée est, ou plutôt devrait être,
la garante de l’indépendance nationale,
rôle qu’elle ne peux plus jouer
actuellement dans la mesure où son
commandement est intégré dans l’OTAN et
elle se trouve de fait sous commandement
étasunien. Une Nation sans armée jouant
son rôle de défenseur de cette nation ne
peut absolument pas survivre.
Nous avons sous les yeux l’exemple de
la Syrie. Ce pays gravement agressé par
l’impérialisme arrive à résister grâce à
la vaillance de son armée ; celle-ci est
une armée de conscription, c’est à dire
qu’il s’agit du peuple en armes.
Concernant la France, l’impérialisme
et ses représentants politiques sur
notre sol ont bien pris soin de réduire
l’armée française à une portion congrue,
tout juste utile pour servir de
supplétive aux actions coloniales des
Etats-Unis.
Dernièrement, un groupe de
jeunes officiers du mouvement Marc Bloch
a publié un manifeste protestant contre
le déclin en moyens de l’armée
française. On comprend la lucidité et
l’inquiétude de ce groupe car pour
dominer une nation, il convient d’abord
d’affaiblir son armée. Le général de
Gaulle avait bien vu qu’une nation
voulant conserver son indépendance
devait pouvoir s’en donner les moyens, à
la fois militaires et en industrie de
défense ; il avait donc doté la France
de ces moyens. Après sa mort,
l’industrie de défense française,
fleuron de technologies, fut rapidement
bradée à l’étranger ; la conscription
obligatoire, cœur de la défense du
territoire et creuset de l’identité
nationale, fut abandonnée. L’armée
française sous-équipée, manquant
d’effectifs, aurait bien du mal
aujourd’hui à repousser une agression
étrangère.
Or il faut bien comprendre que toute
volonté d’indépendance du peuple
français serait rapidement contrée par
l’impérialisme, qui ne pourrait accepter
cette défection sans réagir. C’est une
évidence.
L’impérialisme réagirait alors avec
tous les moyens dont il dispose. Et nous
avons sous les yeux maints exemples de
ce dont il est capable pour briser la
volonté d’indépendance des peuples.
L’impérialisme agit par la guerre
ouverte, directement ou indirectement –
comme il l’a fait contre la Libye ou
contre la Syrie –, ou par la subversion,
en finançant des groupes antinationaux –
comme il le fait en Russie, en Iran, en
Chine, ou au Venezuela.
Une armée
du peuple pour défendre le peuple comme
à Valmy Toute volonté de
changement démocratique en France, pour
rétablir l’indépendance nationale, se
retrouvera fatalement en confrontation
avec l’impérialisme. Et, dans ce cas,
notre armée et notre police seront nos
meilleurs recours.
Notre armée doit maintenant prendre
ses responsabilités, dans les traditions
républicaines et de résistance de notre
peuple face à l’envahisseur, en suivant
ainsi l’exemple des soldats de Valmy,
commandés par les généraux patriotes
Kellerman et Dumourier, puis de nos plus
récents héros : Jean Moulin, le général
de Gaulle, le général Leclerc, le
colonel Fabien et bien d’autres.
Nos héros
sur notre drapeau Notre pays ne peut
s’en sortir seul. Les nations encore
indépendantes, comme celles cherchant à
acquérir cette indépendance, ont toutes
le même ennemi. Chacune, confrontée à
cet impérialisme, peut contribuer à
l’affaiblir.
Mais l’impérialisme va mal. Une crise
systémique due aux excès de la
financiarisation l’affecte lourdement.
Après sa victoire sur la Libye, il peine
à détruire la Syrie. Il n’ose s’opposer
militairement à une coalition militaire
formée par la Russie, la Chine et
l’Iran. L’impérialisme prendra-t-il la
responsabilité de déclencher une guerre
mondiale au risque de tout perdre ?
Le peuple français doit
nécessairement être solidaire avec les
nations en butte à l’impérialisme, et
aujourd’hui principalement avec la
nation syrienne, c’est son intérêt et
devoir.
Un peuple,
une armée du peuple Que serait
aujourd’hui la Syrie sans son armée ? La
proie du terrorisme, comme la Lybie.
Vouloir opérer de profonds
changements en France sans cette
nécessaire solidarité avec d’autres
nations est vain et stupide.
Aujourd’hui, le Réseau Voltaire
fait partie des rares mouvements
capables de procéder à une analyse
exhaustive de la situation de la France
et de situer son devenir dans un
contexte international. Et le Réseau
Voltaire possède en même temps de
solides connexions avec les autres
Nations agressées par ce même
impérialisme qui nous opprime.
Et seul le Réseau Voltaire est
présent sur place, au plus près des
confrontations militaires avec
l’impérialisme, hier en Libye,
aujourd’hui en Syrie. Seul le Réseau
Voltaire discute avec les chefs
d’Etat des Nations combattantes et est
ainsi pris au sérieux par ceux-ci.
Il est donc aisé de comprendre que le
Réseau Voltaire
soit la
principale cible de la caste
politico-médiatique au pouvoir en France.
Les élections italiennes ont montré
que l’outil internet est utile,
nécessaire mais insuffisant.
Le
Réseau Voltaire France en
appelle à tous les citoyens de notre
pays pour qu’ils commencent à se
mobiliser et à prendre, sans attendre,
l’initiative de former des comités
patriotiques locaux.
Chaque adhérent du Réseau Voltaire
France doit aujourd’hui prendre
l’initiative de former son comité local
patriotique en rassemblant les citoyens
patriotes de toutes obédiences. Si les
dirigeants des partis et des
organisation se prétendant opposés au
système passent leur temps à se
déchirer, nous constatons que leurs
militants ont peu de divergences et
souhaitent travailler ensemble.
Citoyens, pour se mettre sur la voie
d’une nouvelle Révolution française,
commençons donc par nous unir !
Être membre du Réseau Voltaire
France c’est être à l’avant-garde du
combat pour la libération nationale !
Alain Benajam
Chef d’entreprise.
Président de Réseau Voltaire France.
Article sous licence creative commons
Vous pouvez
reproduire librement les articles du
Réseau Voltaire à condition de citer la
source et de ne pas les modifier ni les
utiliser à des fins commerciales
(licence
CC BY-NC-ND).
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