Mercredi 28 avril 2010
Palestine.
Les Etats-Unis
reprennent
leurs efforts pour ressusciter le processus de paix. L’émissaire
Georges Mitchell
est à
nouveau attendu la semaine
prochaine après une mission aux résultats
modestes.
« Productifs
et positifs ». Ce sont les adjectifs utilisés par l'émissaire
américain Georges Mitchell pour qualifier les entretiens qu'il a
eus séparément avec les responsables palestiniens et israéliens
au cours de sa mission qui s'est achevée dimanche dernier. Aucun
détail supplémentaire n'a été donné par M. Mitchell. En effet,
la mission de trois jours de ce dernier s'est achevée sans
progrès significatifs en vue d'une reprise des négociations de
paix entre Israéliens et Palestiniens. Peut-être faudra-t-il
attendre sa prochaine mission, début mai, ou encore la visite du
président palestinien Mahmoud Abbass à Washington le mois
prochain pour voir du concret.
Car, pour l'heure, rien n'augure
d'une prochaine reprise des négociations de paix. Pour
M. Mitchell, il s'agit de poursuivre les efforts « afin
d'améliorer le climat ambiant en faveur de la paix et pour
instaurer des discussions de proximité », expression qualifiant
des négociations indirectes sous médiation américaine. Mais
l'émissaire américain, qui tente d'obtenir de Netanyahu des
mesures d'établissement de la confiance réclamées par le
président américain Barack Obama pour faciliter l'ouverture de
« discussions de proximité », dans l'espoir qu'elles débouchent
ultérieurement sur des négociations directes entre les deux
parties, n'a rien obtenu de concret de la part des Israéliens.
Israël tergiverse
Le premier ministre israélien Benyamin
Netanyahu n'a donné aucun signe visible de céder aux exigences
palestiniennes et américaines d'arrêter la construction de
colonies juives à Jérusalem-Est. En même temps, le premier
ministre israélien a tenu à passer pour celui qui cherche à
reprendre le processus de paix, jetant d'avance la
responsabilité de tout échec sur les Palestiniens. « Nous
voulons enclencher immédiatement le processus de paix. Les
Etats-Unis le veulent aussi. J'espère que les Palestiniens le
veulent tout autant, a déclaré M. Netanyahu. Nous saurons dans
les prochains jours si ce processus est en route ». Il laisse
ainsi entendre que la réponse palestinienne est déterminante,
ignorant totalement la question de la colonisation, principal
obstacle à la reprise des pourparlers.
Côté palestinien, c'est
plutôt la prudence qui règne vu l'intransigeance israélienne sur
cette question. « En dépit du fait que nous continuons à
discuter avec les Américains, nous ne nous attendons pas à ce
que les discussions indirectes commencent dans les prochains
jours », a averti le principal négociateur palestinien Saëb
Erakat. « Nous parviendrons au point où les négociations
pourront être lancées immédiatement quand la colonisation aura
cessé à Jérusalem-Est et en Cisjordanie », a-t-il réitéré, tout
en accusant Israël de vouloir « convaincre la communauté
internationale qu'il a accepté des négociations » alors qu'« en
réalité, ce sont le gouvernement israélien et ses actions qui
entravent les pourparlers ».
Samedi dernier, le président
palestinien Mahmoud Abbass avait appelé Barack Obama pour
imposer une solution au conflit proche-oriental prévoyant la
création d'un Etat indépendant pour les Palestiniens. Mais sur
le fond, après 17 années de négociations infructueuses, le fossé
paraît toujours aussi insurmontable entre les deux parties,
compte tenu des divergences sur les dossiers clefs.
Contrairement à ses prédécesseurs, l'actuel gouvernement de
droite israélien écarte tout compromis sur Jérusalem-Est,
annexée par Israël en juin 1967 et dont les Palestiniens veulent
faire la capitale d'un futur Etat.
Et comme signe de
provocation, alors que l'émissaire américain était encore sur
place, des militants juifs d'extrême droite ont défilé dans le
quartier arabe de Silwan, à Jérusalem-Est, sous haute protection
policière, pour « affirmer la souveraineté juive sur toute la
ville ». Une manifestation qui a provoqué la colère des
Palestiniens et qui a donné lieu à des affrontements entre
jeunes Palestiniens et forces de sécurité israéliennes.