Opinion
Viens vivre avec
nous, sinon, ferme-la !
Abderrahamane Zakad
Vendredi 19 juillet 2013
Boualem Sansal a écrit un texte sur l'International
Herald Tribune, texte repris par
Le Monde du 13 juillet 2013.
Quelle aubaine, ce n'est pas n'importe
qui qui accède à ces journaux. Voilà que
ce texte circule sur le web. Ouach
? Sansal arjaâ rab ? Tu es
minable et sans envergure au sens de la
rejla. Tu devrais mieux te
contenir à écrire des romans au lieu de
te lancer dans des considérations
politiques qui te dépassent, en plus
invérifiables autant par toi que par
nous. A moins que tu pointes aux
officines ou chez Enrico Macias, un
autre embobineur chez qui certains
artistes algériens vont faire une
ziara sous couvert de malouf. Quel
Algérien ne sait pas que nous avons des
problèmes, que nos institutions boitent,
que la justice n'est pas efficace ou
sous les ordres et que le doute
s'installe ? Pourquoi ce tollé sur la
corruption sans cesse rabâchée alors
qu'il n'existe aucun tollé pour la
combattre ? Qu’est-ce ces répétitions
sur les généraux alors que la plupart
sont décédés et que la nouvelle
génération de colonels et de généraux
sortent tous de l'Enita ou de Cherchell
en plus qu'ils sont tous nés après 1970
! Vis ton époque, celle d'aujourd'hui au
lieu de nous chanter la même
antienne. Aide-nous, ya si
Boualem Sansal, à régler nos problèmes
au lieu de t’atteler à toujours nous
insulter de Paris. Mimouni, notre ami
commun, n'aurait pas agi comme toi.
C’est un f’hel ! Ou étais-tu
avant, pendant et après les années du
terrorisme. Qu'as-tu fais d'utile pour
ce pays hormis percevoir ton salaire de
directeur ? Laisse tomber les généraux,
le DRS, Mediène, Saïd Bouteflika, ça te
dépasse et tu n'as aucun élément
crédible à nous fournir, ce qui crée la
suspicion et la confusion. Viens vivre
avec ton peuple pour lui donner de
l'instruction et de la culture, toi qui
est écrivain. C'est ce qu'ont fait
Feraoun, Mammeri, Boudjedra, et que font
Maissa Bey, Mohamed Sari et d'autres
écrivains vivant avec leur peuple. Viens
dans mon association, rue Driss
Hamidouche, dans La Casbah, pour aider
les pauvres et les attardés. C'est le
rôle d'un homme de culture d'aider les
autres au lieu de leur taper dessus à
coup d'hypothèses. Quel Algérien
également ne sait pas que notre pays est
en danger avec ce qui se passe à nos
frontières et elles sont immenses ? Quel
Algérien ne sent-il pas qu'il se
concocte quelque chose venant des
Américains et des Occidentaux – surtout
de la part de la France qui nous connaît
bien – pour nous déstabiliser afin que
nous rentrions dans le rang pour le
«grand projet du Moyen-Orient/Maghreb
islamique». Les Occidentaux tiennent à
ce projet parce qu'il y va de leur
survie à eux pour les 50 ans à venir.
Nous les «sous-dév», on est habitués à
la faim, on s'adapte, et avec le soleil
et la sardine on s'en sortira toujours.
Mais eux, les Occidentaux, ne peuvent
maintenir leur niveau de vie dans un
consumérisme effréné et dans un
développement sans fin avec de surcroît
la perte de la foi : ils ne croient ni
en Dieu ni en la nature. Leurs dieux, ce
sont le dollar, l'euro et les vacances !
Kadhafi n'a pas été assassiné pour rien,
lui qui voulait instituer une monnaie
africaine et un satellite africain pour
sortir de la dépendance occidentale qui
sera pour longtemps encore machiavélique
et impérialiste (les manipulations de
BHL et Fabius en Syrie). Au détriment de
son peuple, Kadhafi a mis tout l'argent
de la Libye pour libérer l'Afrique. Il
faut s'en débarrasser, on le
tue. Aujourd'hui, tout le monde
reconnaît que l'affaire de l'Irak et de
la Libye sont des coups montés au même
titre que les événements de Syrie et
d'Egypte. Cela ne disculpe pas le
comportement de leurs dirigeants. Et la
prochaine proie ça sera l'Algérie, c'est
inscrit dans leurs plans. C'est de cela
qu'il convient de parler, toi qui veut
monter sur la scène.
Notre président est malade, un point
c'est tout. Qu'il se soigne à Paris,
c'est son problème. Personnellement, je
ne suis pas d'accord que notre président
aille se soigner à Paris ou ailleurs,
mais je n'en fais pas une tempête.
L'Algérie est stable (visiblement) et
ses institutions ont fonctionné avec ou
sans président. C'est cela qui importe
et de cela dont il faut parler :
«Miracle, l'Algérie fonctionne sans
président», ce qui prouve que les
institutions ont tenu. N'est-ce pas là
un bon exemple d'un pays stable alors
que ça bouge de partout, que ça gronde
en Tunisie, au Mali, au Niger. Avec le
Maroc ça ne sera jamais réglé car tel
est le bon vouloir des Occidentaux. Mais
il n'y aura jamais de guerre entre les
deux pays pour la simple raison que nous
sommes un seul peuple depuis les Lebous
et bien avant le voyage d'Hannon au
VIIIe siècle avant J.-C. Voilà de quoi
il faudrait parler. Mais ayant trop tété
à la mamelle de la littérature
coloniale, ton esprit est embué par les
métastases de la colonisation dont parle
Frantz Fanon. De notre avenir, de notre
jeunesse dynamique et entreprenante, de
notre beau et immense pays convoité, de
nos problèmes économiques tu n'en parles
pas. Tu te confines à la maladie d'un
homme, dut-il être roi ou de Saïd
Bouteflika qui «paraît-il, réside à
l'hôtel St-Georges à Paris». On s'en
fout.
De la part de Boualem Sansal, on aurait
souhaité une argumentation plus solide
sur l’Algérie et ses institutions, et
aussi sur les Algériens au lieu de
rester figé sur un homme, le président
et sur l'éternel DRS. Boualem Sansal,
sait-il que personne ne le lit en
Algérie et que les Algériens s'en
foutent de ce qu'il puisse dire ou
écrire puisqu'ils le vivent au
quotidien, eux ! Ils savent ce qui se
passe et sages qu'ils sont, ils ne
veulent pas mettre en danger un pays
déjà fragile. C'est cela maturité
politique. Les Algériens sont patients,
réalistes et sauront agir le moment
venu. Pas dans le désordre que tu veux
leur imposer mais dans l'intelligence et
par le respect des institutions et des
lois. C'est leur intérêt. Ton texte,
ya si Boualem, est absurde,
inconsistant et d'une pauvreté
intellectuelle qui montre que tu es
complètement détaché du pays. Dénigrer
ton pays c'est ton gagne-pain dans le
champ littéraire parisien. En plus, tu
es d'un ego aussi gros que le baobab
sous lequel tu n'as pas la chance d'être
abrité jusqu'au jour où tu seras foutu à
la porte par tes commanditaires – s'ils
existent, ne serait-ce que dans les bars
– qui t'imposeront un positionnement :
insulter l'Algérie à travers son
président, ou le DRS ou le pétrole ou
n'importe quoi. Pourvu que tu insultes
l'Algérie ! Tes pages sont tortueuses,
inconsistantes, insultantes, surtout
pour quelqu'un qui a été directeur dans
un grand ministère et qui a participé à
la construction de l'Algérie (les deux
plans quadriennaux et la suite). Je t’ai
connu lors de certaines réunions dans
les années 1970 : minable, sans opinion,
toujours en retrait, incapable de
décision ou de mener des hommes. Pour
terminer : ras-le-bol de tous ces gens
qui résident à l'étranger avec la double
nationalité et qui dénigrent l'Algérie
qui n'est plus leur pays. Si tu veux
parler ou écrire viens ici, petit !
Viens vivre avec nous où tu peux dire ce
que tu veux, sinon, boucle-la !
Abderrahamane Zakad, urbaniste
(*) Le titre est de la rédaction
Le dossier
Algérie
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