En direct de Gaza
80 jours de grève de la faim
du prisonnier palestinien Maher al-Akhras
Ziad Medoukh
Mardi 13 octobre 2020
80 jours de grève de la faim du
prisonnier palestinien Maher al-Akhras
Quand le monde qui se dit libre va se
réveiller ?
Liberté pour
Maher al-Akhras et pour tous les
prisonniers palestiniens
Maher al-Akhras, 49
ans, originaire de Jenine, au nord de la
Cisjordanie occupée, détenu dans les
prisons israéliennes depuis juillet
2020, poursuit sa grève de la faim
depuis 80 jours, pour protester contre
sa détention administrative arbitraire,
c’est à dire sans la moindre
inculpation, ni procès.
Malgré
l’affaiblissement de Maher et la gravité
de son état de santé- il a perdu plus de
30 kilos- et il est incapable de marcher
-son état est critique-. le tribunal
militaire israélien a
rejeté son appel de ne pas renouveler sa
détention.
Maher al-Akhras, ne
sait pas pourquoi il est détenu par les
autorités israéliennes, ni quand cet
emprisonnement illégal prendra fin.
Il n’a cessé d’être
transféré, en toute illégalité, d’une
prison israélienne à l’autre et d’un
hôpital à l’autre en pleine épidémie,
pour lui faire payer sa résistance par
le biais de sa grève de la faim.
Emprisonné depuis
juillet dernier, Maher al-Akhras, père
de 6 enfants, a déjà passé plusieurs
années dans les geôles israéliennes,
comme de nombreux Palestiniens.
Par sa grève de la
faim, ce courageux prisonnier , proteste
contre le régime de détention"
administrative", et contre les
conditions infâmantes de détention des
prisonniers palestiniens qui sont privés
de leurs droits les plus essentiels.
Les Palestiniens
ont organisé plusieurs manifestations et
rassemblements partout dans les
territoires palestiniens notamment
devant les sièges de la Croix Rouge
Internationale pour soutenir la grève de
Maher et exiger sa libération.
Il y a environ 370
Palestiniens maintenus en détention
administrative, sur un total d’environ 5
00 prisonniers politiques palestiniens
détenus dans les prisons israéliennes.
Ces ordres de détention, introduits en
Palestine par le mandat colonial
britannique et adoptés par les autorités
israéliennes, sont émis pour une durée
maximale de 6 mois mais indéfiniment
renouvelables sur la base de « preuves
secrètes ». Les Palestiniens peuvent
être emprisonnés pendant des années à la
fois en raison des ordres de détention
indéfiniment renouvelables.
Cet état
d’apartheid continue sa politique
agressive contre ces prisonniers, comme
contre toute notre population civile. Il
poursuit ses crimes contre des
prisonniers isolés qui sont de plus en
plus abandonnés à l’arbitraire et à
l’acharnement criminel des autorités
pénitentiaires, sans suivi médical, ni
visites.
Dans ces prisons,
leur situation se dégrade jour après
jour, et les autorités israéliennes
aggravent encore leur souffrance par des
mesures illégales et des provocations
permanentes. Une mort lente attend les
six mille prisonniers qui sont toujours
derrière les barreaux israéliens.
Personne ne bouge
pour réagir devant le sort réservé à ces
prisonniers ? Pourquoi ?
Vont-ils continuer
longtemps à souffrir ?
Où sont donc les
organisations des droits de l’homme ?
Où donc est le
monde qui se dit libre ?
Quand y aura-t-il
une réelle pression sur les autorités
israéliennes d’occupation ?
Les cris des
estomacs vides de nos prisonniers
vont-ils être entendus ?
Déjà l’arrestation,
la détention et le jugement de nos 5000
prisonniers toujours derrière les
barreaux israéliens sont illégitimes,
car ils sont les prisonniers de la
liberté.
Quelle honte pour
l’humanité la poursuite de la souffrance
de nos prisonniers ?
Et quelle honte
pour l’humanité la poursuite de
l’occupation israélienne de nos
territoires palestiniens ?
Nos prisonniers de
liberté vont poursuivre leur résistance
remarquable. Ils continuent de donner
une leçon de courage et de
détermination, pas seulement aux forces
de l’occupation israélienne, mais au
monde entier. Ils sont un exemple de
patience et de persévérance.
...mais le combat
de nos prisonniers continue jusqu’à la
liberté, et pour la justice.
Honte à
l’occupation et à toutes ses mesures
dirigées contre eux !
Honte au monde dit
libre qui ne bouge pas pour arrêter leur
souffrance !
Vive la solidarité
associative et populaire nationale et
internationale avec la lutte de nos
prisonniers !
Vive le combat
légitime de nos prisonniers et de tout
notre peuple pour la liberté !
En attendant,
derrière les prisonniers palestiniens,
tout notre peuple va poursuivre le
combat, jusqu’à la conquête de ses
droits légitimes et jusqu’à la sortie du
dernier détenu des prisons et des
ghettos israéliens.
Les analyses et poèmes de Ziad Medoukh
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