Actualité - Al-Manar
Syrie: les
manifestations que personne ne veut voir
Mercredi 16 novembre
2011
Les manifestations
millionièmes presque quotidiennes se
poursuivent en Syrie, en soutien au
régime et à ses réformes.
Les
manifestations que l’Occident et ses
alliés arabes et turc ne veulent pas
voir
Pour
la énième fois, des centaines de
milliers de Syriens ont manifesté ce
mercredi dans plusieurs grandes villes
syriennes, pour exprimer leur soutien au
régime syrien et aux réformes qu’il
entreprend. Ces rassemblements
surviennent alors que le gouvernement
syrien a décidé de boycotter la réunion
de la Ligue arabe qui devait se tenir ce
mercredi dans la capitale marocaine.
Selon l’agence de
presse syrienne officielle Sana, qui a
assorti sa dépêche d’images vidéos et de
photographies, ces rassemblements
immenses ont eu lieu dans la capitale
Damas, dans les villes côtières
Lattaquié et Tartous, ainsi que dans les
provinces d’Alep, de Hama.
La
manifestation de la capitale Damas s’est
étendue entre la place des 7 mers (Sabaa
bahrate) et celle des Omeyyades. Les
participants qui manifestaient sous la
pluie ont scandé des slogans de soutien
au président syrien : « le peuple
veut Bachar El Assad » ou encore «
nous nous sacrifierons pour toi Bachar
», ponctuaient-ils. Certains slogans
condamnaient les dernières décisions de
la Ligue arabe de suspendre la
participation de leur pays, et
refusaient toute ingérence étrangère.
Dans la manifestation
de Lattaquié, les manifestants ont
ovationné le serment de fidélité au
président : « Nous jurons par
Dieu, Le Tout-Puissant que nous Syriens,
resterons unis, resterons attachés à ta
voie, sauvegarderont ta politique de
soutien à la résistance, soutiendrons
ton armée glorieuse, et marcherons
derrière le président Bachar ».
Des
manifestations pro Bachar en Tunisie que
personne n'évoque
Sana a révélé
que des dizaines de tunisiens ont
manifesté ce mercredi devant le siège de
la Ligue Arabe à Tunis pour protester
contre sa dernière décision sur la
Syrie. Les manifestants scandaient des
slogans accusant l’instance panarabe
d’être un instrument aux mains de
l’impérialisme et du sionisme, et
qualifiant la Syrie de « bastion
de l’Arabité, de profondeur de la
Palestine et de – de la résistance ».
Quant au parti de l’union démocratique
unifié mettait en garde contre la
décision de la ligue, y voyant
l’amorcement d’une ingérence étrangère
dans les affaires internes syriennes,
pour permettre au plan occidentalo-sioniste
de mettre en place une nouvelle carte
dans la région.
Saisie
d'équipements dont des « made in Israël
», dont personne ne parle
Sana
a rapporté que les services compétents
ont confisqué une grande quantité
d'appareils de communication et de
diffusion satellitaire super
sophistiqués utilisés par « les groupes
terroristes armés et ceux qui avaient
des contacts avec les chaînes
satellitaires tendancieuses ».
Certains de ses équipements permettent
de « capter les fréquences des
appareils de contacts des forces de
sécurité et facilitent « la
communication entre les terroristes pour
organiser leur déploiement suivant le
trajet des forces du maintien de l'ordre
».
De plus, ont été
saisis des portables Surrayya qui
assurent la communication entre les
membres de l’opposition et les chaînes
satellitaires étrangères et permettent
une transmission rapide, via l'Internet,
de fichiers, photos et de séquences
vidéo.
Selon
Sana, des informations enregistrées sur
ces appareils ont révélé des numéros de
téléphone de plusieurs chaînes
satellitaires comme al-Jazeera, al-Arabiya,
BBC, France24 et d'autres, en plus des
numéros de téléphone des personnalités
arabes et étrangères impliquées dans les
événements en Syrie.
A également été confisquée une antenne
spéciale pour la connexion avec les
satellites, fabriquée en Israël. « Cet
appareil fait partie d'un système de
communication satellitaire à part
entière qui opère sur un réseau de
satellites militaires américains »,
précise l’agence. Laquelle fait état de
saisine d’appareils de radios utilisés
par les terroristes pour semer le chaos
et les troubles parmi les gens.
Les
tués de l’armée que les Occidentaux, et
leurs alliés arabes et turcs commencent
à compter
Concernant
la situation sur le terrain, l’agence
Sana a fait état ce mercredi «
d’obsèques de 11 martyrs de l’armée et
des forces de sécurité, tués par des
groupes terroristes armés, à Homs, Idleb,
et Deraa ».
Alors que l’AFP
rapporte à la foi de l’Organisation
syrienne des Droits de l’Homme (OSDH)
qui siège à Londres que 34 soldats et 12
déserteurs ont péri lundi dans la
province de Deraa (sud) lors
d'affrontements armés, et que 3
déserteurs et un civil ont été tués ce
mercredi par les forces de sécurité
syriennes dans la localité de Keferzita
dans la province de Hama (centre), et
que "trois explosions ont secoué le
quartier de Barzeh", dans la capitale,
suivies de "tirs nourris", qui se
poursuivaient dans la matinée de ce
mercredi.
Une
attaque contre un centre des services
secrets syriens mise en exergue par
l’AFP
L’Agence française a
rapporté qu’un centre des services
secrets syriens a été attaqué mercredi
près de Damas par des militaires
dissidents.
Citant la version des
Comités locaux de coordination,
présentée comme étant une organisation
de l'opposition qui coordonne les
manifestations sur le terrain contre le
régime de Bachar al-Assad, il est dit
que cette attaque, la première de ce
type, a été menée à l'aube par "l'Armée
syrienne libre", une force d'opposition
armée dont la création a été annoncée en
juillet par le colonel Riad al-Assad,
qui a déserté et s'est réfugié en
Turquie. Selon les LCC, l’attaque a été
perpétrée par des roquettes et des
grenades RPG contre le quartier général
des services de renseignements aériens
situé à l'entrée de Damas.
Les militants, qui ont joint au texte un plan de l'attaque, ont
indiqué que les prisonniers détenus par
les services secrets "allaient bien",
mais que leur opération n'avait pas
permis leur libération.
"Des explosions ont secoué Zamalke, Hamouriya, Douma, Harasta (des
localités près de Damas, ndlr) et nous
avons des informations confirmées qu'un
centre des services de renseignements à
Harasta a été frappé", a rapporté de son
côté l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne.
Aucune information sur d'éventuelles victimes, tant du côté des
services secrets que des déserteurs,
n'était disponible dans l'immédiat,
signale l’AFP.
Damas
boude les réunions de la Ligue arabe et
ses monarques caduques
Sur
le plan politique, le ministère syrien
des Affaires étrangères a annoncé mardi
soir que la Syrie ne participerait pas à
la réunion de la Ligue, ni à une réunion
arabo-turque également prévue mercredi à
Rabat.
Cette décision est
survenue suite à un durcissement du ton
d’Ankara et de plusieurs monarques
arabes pro américains et dont leur
dynastie perdure depuis des décennies.
Mardi, la Turquie a dit qu’elle allait
arrêter sa coopération avec Damas dans
le domaine de l'exploration de pétrole
et indiqué qu'elle pourrait aussi
réviser ses livraisons d'électricité.
Alors que le roi Abdallah de Jordanie
demandait à ElAssad de démissionner et
que l’ancien ministre saoudien proche de
Washington Turki AlFayçal prévoyait « un
départ inévitable » du président
syrien.
Changement de ton ou faire plier la
Syrie ?
Ce
mercredi, la Turquie et la Ligue arabe
se sont déclaré "contre toute
intervention étrangère en Syrie", dans
un communiqué conjoint, à l'issue du
Forum de coopération turco-arabe tenu à
Rabat.
Ils ont également
appelé à l'adoption de « mesures
urgentes pour protéger les civils de la
répression du régime syrien de Bachar
al-Assad ».
"Le Forum affirme
qu'il est nécessaire d'arrêter
l'effusion de sang, et d'épargner les
citoyens syriens de nouveaux actes de
violence et de tueries, ce qui demande
que des mesures urgentes soient prises
pour assurer la protection des civils",
assure le communiqué.
"Les ministres ont également insisté sur l'importance de la
stabilité et l'unité de la Syrie, et la
nécessité de trouver un règlement à la
crise, sans aucune intervention
étrangère", poursuit le communiqué.
S'exprimant lors
d'une conférence de presse, à l'issue de
ce forum, le ministre turc des affaires
étrangères a pour sa part réaffirmé
qu'il "fallait arrêter l'effusion de
sang en Syrie".
"Nous condamnons toutes les pressions que subit le peuple syrien,
et nous condamnons les attaques contre
les représentations diplomatiques" qui
ont eu lieu en riposte à la décision de
la Ligue arabe d'imposer des sanctions
contre le régime de Damas.
Samedi, plusieurs
représentations en Syrie ont été
attaquées par des manifestants syriens,
après l'annonce par la Ligue arabe de la
suspension de la Syrie aux travaux de
l'instance pan-arabe.
Ce mercredi, l’AFP a indiqué que
l’ambassade du Maroc a été visée. Alors
que la France a rappelé à Paris son
ambassadeur en Syrie, annonce Alain
Juppé
La
Russie, pour la énième visite, toujours
pas convaincue par le CNS
Mardi,
une délégation du Conseil national
syrien, qui regroupe des personnalités
syriennes de l’opposition vivant en
Occident, a essuyé une fin de
non-recevoir de la part de la Russie.
Ayant demandé au chef de la diplomatie
Serguei Lavrov que Moscou soit plus
sévère avec le régime du président
ElAssad, les opposants syriens ont
entendu dire la même réponse: celle
d’amorcer le dialogue avec les autorités
syriennes.
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