Rapport
Le gardien du « Cimetière des Anglais »,
un témoin vivant de l'Histoire
CPI
Photo: CPI
Jeudi 29 décembre 2016
Gaza – CPI
Depuis trente ans, Mohammed Awadja, 56
ans, travaille comme gardien du «
Cimetière des Anglais ». Ce lieu, qui
appartient au comité du Commonwealth
pour les cimetières de la guerre, est
installé sur l’entrée du village d’az-Zawadia,
sur la route de Saladin, au milieu de la
bande de Gaza.
Le cimetière abrite 733 corps de ces
soldats des forces de la coalition
supervisées par la Grande Bretagne
durant la première guerre mondiale
(1914-1918). Ces corps appartiennent à
plusieurs nationalités, notamment
britannique, australienne, indienne,
algérienne, et à certains juifs.
Le cimetière est divisé en trois
parties. Les tombes sont en lignes et
rangées par ordre alphabétique, rendant
facile la mission des visiteurs
étrangers dont le nombre est en baisse
depuis le début du blocus imposé contre
la bande de Gaza, depuis une décennie.
Quelques visiteurs, souvent
britanniques, viennent tout de même
mettre des fleurs sur les tombes de
leurs proches.
Travail et habitation
Awadja travaille dans le cimetière, le
soigne, le garde et y habite. Une petite
maison lui est consacrée, à lui et ses
huit enfants. Il le soigne avec son
tapis vert, ses belles fleurs. Le
cimetière, sa pelouse et ses fleurs
attirent les visiteurs, les voyages
scientifiques et scolaires.
S’adressant au correspondant de notre
Centre Palestinien d’Information, Awadja
parle de son travail et du cimetière. Le
cimetière est installé sur un terrain de
deux hectares. Awadja engage parfois
quelques ouvriers pour le nettoyer et
prendre soin de ses monuments.
Awadja y commence son travail à partir
de six heures et demi du matin et
continue jusqu’à trois heures de
l’après-midi, hormi les jeudis et les
vendredis. Le comité du Commonwealth lui
fournit tout ce dont il a besoin pour
son travail.
Les pierres tombales
Awadja connaît par cœur les détails des
pierres tombales, dont la hauteur est de
110 centimètres. Il connaît le nom de
chaque soldat, son âge, sa nationalité,
le nom de son unité. Toutes les pierres
tombales portent les noms des soldats,
sauf six considérés comme des soldats
inconnus.
Il exprime sa joie :
« Ici, je me sens bien et je profite du
calme régnant. Les visiteurs expriment
leur joie devant la beauté du lieu.
Souvent, je reçois des représentants du
comité du Commonwealth qui viennent voir
mon travail. »
Un médecin britannique est venu dans la
bande de Gaza, avec des solidaires de la
cause palestinienne pour une mission
médicale. Il a visité le cimetière et
découvert la tombe d’un soldat dont il
connaît la famille. Plusieurs mois plus
tard, il est revenu avec un mot de
gratification et une carte de visite de
la famille du soldat.
Le gardien Awadja a sorti d’un sac
plusieurs décorations et médailles
portant l’insigne de la marine
australienne et de l’armée britannique.
Il les a eues ces dernières années pour
ses bons et loyaux services.
Le cimetière garde enfin un livre d’or
dans lequel les visiteurs notent leurs
noms, adresses et impressions.
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