Rapport
Yatta, un village libre et résistant
CPI
Photo: CPI
Mardi 21 juin 2016
Al-Khalil (Hébron) – CPI
Yatta est un grand village. Au
sud de la ville d’al-Khalil (Hébron),
sur une colline, à la fin des montagnes
d’al-Khalil, le village de Yatta
s’allonge. S’allonge après lui le désert
du Néguev. Et de ses côtés est et sud,
il est entouré par le Désert Jaune.
Sa superficie est de 14,7
hectares. Ses habitants sont au nombre
de 120 mille.
Naissance et
encerclement
Le chercheur Dr Osama al-Achqar
croit que le village de Yatta serait né
à l’époque d’Ottoman, sans pouvoir
donner une date précise. Toutefois,
certains vestiges indiquent une vie bien
ancienne, continue. En plus, ses grottes
sont encore habitées par des familles
palestiniennes qui sont là depuis des
générations et des générations.
Le village de Yatta et ses
alentours sont encerclés de plusieurs
colonies sionistes dont Maoun, Sosia,
Karmaël, Hafat Yaïr. Ces dernières ont
confisqué des milliers de ses terrains.
La nature du village
A Yatta, on remarque un
étonnant mélange entre la verdure, la
pierre, le désert et la montagne. On
voit par exemple les pieds d’un olivier
ancré dans la montagne et la tête
défiant le sable du désert. On voit
aussi des champs verts avec du blé
défiant un climat très coriace.
Cette nature bigarrée, avec des
montagnes ouvertes à un grand désert, a
fait du village de Yatta un refuge
naturel pour des centaines de gens qui
cherchent la sécurité et la liberté. La
zone est pleine de tels gens qui
constituent de nouvelles familles. Une
forte corde de solidarité les rassemble
contre toute éventualité.
Ce climat exceptionnel, reprend
al-Achqar, a fait de ses habitants une
société exceptionnelle. Cette société
est connue pour sa grande générosité.
Mais autant elle ouvre les bras pour
recevoir tout passant, autant elle ouvre
les yeux pour s’assurer que le nouvel
arrivant n’est pas un espion. Tant de
générosité, tant de courage, tant
d’endurance, tant de bon jugement, tant
de qualités exceptionnelles pour un
rassemblement exceptionnel.
Endurance et résistance
Beaucoup de noms venant du
village de Yatta embellissent l’histoire
de la résistance palestinienne. Le
village a donné des centaines de
martyrs, durant la Nakba (la catastrophe
de 1948). Puis le jeune Amjad Hatem al-Jondi,
17 ans, était parmi les premiers martyrs
de l’Intifada d'al-Aqsa. Il a laissé sa
vie dans la colonie de Kryat Jat, le
jour où il a donné l’assaut à la colonie
et a poignardé plusieurs occupants
sionistes.
Et de nos jours, les
combattants Mohammed Ahmed Mokhamra et
l’ingénieur Khaled Mohammed Mokhamra ont
effectué l’opération de Tel Aviv. Ils
ont tué quatre colons et en ont blessé
plusieurs autres. Cette opération vient
pour confirmer la qualité résistante du
village.
L’encerclement de Yatta
Ratib al-Jobour est un militant
contre la colonisation. Il croit que la
violence des colons et leurs agressions,
la confiscation et le vol de terrains
ont créé un fort climat de tension dans
le village et ses environs.
Et ce que les occupants
sionistes pratiquent maintenant, dit-il
au correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI), un
encerclement hermétique, des invasions
de maisons, des arrestations
arbitraires, ne font que renforcer cette
tension.
Pour sa part, Mossa Mokhamra,
président du conseil du village de Yatta,
qualifie la situation de son village de
« catastrophique » : les occupants
sionistes continuent à étouffer 120
mille Palestiniens avec leurs barrages
en sable et en pierres amassés sur
toutes les entrées du village.
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