Rapport
Le cheikh Abou Aymen nous quitte
après une longue vie de djihad
CPI
Photo: CPI
Lundi 17 novembre 2014
Gaza – CPI
Mohammed Saleh Taha,
appelé Abou Aymen, est un des chefs
fondateurs du mouvement de la résistance
islamique Hamas. Il nous quitta pour
aller rejoindre les martyrs, auprès de
leur Seigneur.
C’est au soir du
mardi 11 novembre 2014 que le chef
fondateur rendit l’âme, après une longue
maladie, après soixante-dix-sept ans de
lutte et de sacrifices.
Naissance et immigration
Cheikh Abou Aymen
naquit en 1937, dans le village de Yabna,
dans les territoires occupés en 1948. Et
c’était dans ce village qu’il entama ses
études primaires. Mais la terreur
pratiquée par les bandits sionistes
l’obligea à quitter son école, son
village, sa région natale. Il arriva,
avec sa famille, dans la bande de Gaza
pour s’installer dans le camp d’Al-Baridj,
au milieu de la Bande.
Dans les écoles de
l’UNRWA de ce camp, il continua et
termina ses études. Puis, dans ces mêmes
écoles, il devint enseignant. Au fil de
quelque trente-deux ans, il éduqua
plusieurs générations d’enfants et
d’adolescents.
Etudes et éducateur
Cheikh Abou Aymen
grandit dans un climat islamique. Jeune,
il rejoignit le groupe des Frères
Musulmans. Il rejoignit la première
génération du groupe en Palestine. Il
rejoignit Cheikh Ahmed Yassine, Cheikh
Hamad Al-Hassanat, Cheikh Abdou Al-Fattah
Dokhan, Hadj Mohammed An-Nadjar, Dr.
Ibrahim Al-Moqadima, Dr. Abdou Al-Aziz
Ar-Rantissi, entre autres.
Cheikh Mohammed Saleh
Taha obtint un diplôme lui permettant de
travailler comme enseignant, mais pas
seulement. Il rejoignit l’Université
Islamique de Gaza où il obtint un
diplôme universitaire en législation
islamique. En plus de son travail
d’enseignant, il assuma la
responsabilité de la mosquée d’Al-Taqwa
du camp d’Al-Baridj. Prédicateur, il ne
se mettait aucun obstacle pour dire la
vérité. Médiateur, il ne se mettait
aucune limite pour appliquer le droit
divin.
Avec le mouvement du Hamas
Cheikh Taha était un
de six fondateurs du mouvement de la
résistance islamique Hamas, sous l’égide
du cheikh Ahmed Yassine, mouvement fondé
le premier décembre 1987.
Pour son engagement,
Cheikh Mohammed Saleh Taha fut à
plusieurs reprises emprisonné par les
occupants sionistes. Huit ans de sa vie,
il les passa dans les prisons de
l’occupation. Et en 1992, il fut expulsé
vers le Sud du Liban, avec d’autres
chefs.
L’autorité
palestinienne de Ramallah le détint
aussi à sept reprises et le tortura sans
aucun respect pour son âge et sa
position.
Durant l’Intifada
d’Al-Aqsa, le chef Abou Aymen et ses
garçons étaient au premier rang des
résistants. En mars 2003, les forces
sionistes d'occupation envahirent le
camp d’Al-Baridj, arrêtèrent le chef et
trois de ses garçons et démolirent sa
maison. En juin de la même année, il
perdit son fils Yasser et sa femme
enceinte, leur voiture fut bombardée par
les occupants sionistes.
Une
histoire bien riche
Le cheikh Mohammed
Saleh Taha écrivit plusieurs livres sur
sa vision concernant le travail
islamique et sur ses expériences.
Il profita des
périodes d’enfermement pour travailler
avec les détenus. L’écrivain Mostapha
As-Sawwaf dit que le cheikh était son
premier éducateur. C’est avec lui qu’il
apprit à réciter le saint Coran
correctement.
Le cheikh Mohammed
Saleh Taha était un repère, un étendard
de la Palestine, de la nation arabe, de
la nation islamique, dit Ismaël Haniyeh,
vice-président du bureau politique du
mouvement du Hamas, dans son mot
d’adieu.
Finalement, beaucoup
de leaders du mouvement du Hamas
apprirent du cheikh défunt, insista à
dire Ismaël Haniyeh.
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