Rapport du CPI
A Tulkarem, les usines
de l’occupation nuisent
à la terre,
l’environnement et
l’homme palestiniens
Photo: CPI
Mardi 28 juin 2011
Tulkarem – CPI
Sur la route reliant
les deux villes occupées de Tulkarem et
d’Al-Tiba, les usines sionistes
s’élèvent partout, surtout celles qui
travaillent dans la chimie.
C’était en 1985 que
les occupants israéliens ont commencé à
installer la première de ces usines, à
l’ouest de la ville de Tulkarem, à
l’intérieur de la Cisjordanie occupée.
Cette usine de Ghichouri a été bâtie sur
2,2 hectares de terrains agricoles volés
à la famille d’Abou Chamaa.
Ensuite, les
occupants israéliens ont continué à
installer des dizaines d’autres usines.
De jour en jour, leur nombre montait et
les souffrances des habitant de la
région s’intensifiaient aussi.
En effet, cette
région présente des avantages pour les
Israéliens qui veulent y installer leurs
usines. Elle se trouve non loin de la
Ligne verte. Et de la ville d’Om Khaled
(Netania), elle n’est qu’à douze
kilomètres. En outre, les occupants y
trouvent de la main-d’œuvre mal payée,
privée de tous les droits dont les
ouvriers jouissent à l’intérieur des
territoires occupés en 1948.
De plus, la région
n’est pas soumise au droit du travail
israélien. Et les Israéliens ne paient
pas d’impôts. Et ils peuvent
commercialiser leurs produits aussi bien
en Cisjordanie, dans les territoires
occupés en 1948, qu’à l’étranger.
Après l’Accord d’Oslo
en 1993, l’installation de ces usines
dans la région s’est accélérée pour
arriver à huit. Huit usines bâties sur
une surface de 20 hectares de terrains
agricoles confisqués des habitants
palestiniens de la ville de Tulkarem.
Ces terres étaient jadis travaillées et
riches en produits, en hiver comme en
été.
Maintenant, ces
usines sont devenues un vrai cauchemar
pour les habitants palestiniens de la
région ; elles empoisonnent leur vie ;
elles les étouffent dans leur
quotidienne ; elles leur causent des
effets catastrophiques dans leur
environnement ; elles nuisent à leur
santé.
Des droits usurpés
Travaillant à
l’extérieur, les ouvriers palestiniens
qui travaillent dans ces usines sont
soumis au droit du travail jordanien de
1964. Ils sont payés une misère. De
plus, ils sont exploités par des
intermédiaires, aussi bien Juifs
qu’Arabes.
En plus de cela,
récemment, beaucoup de cas de
différentes maladies ont été enregistrés
parmi ces ouvriers. Etant exploités et
pour longtemps, beaucoup d’entre eux
souffrent de cancers, de bronchites
chroniques, de maladies des yeux, entre
autres.
Un environnement
pollué
Les gaz et tous les
produits toxiques jetés par ces usines
ne font que polluer l’air de la région
et la vie des Palestiniens vivant non
loin d’elles. Une cinquantaine de
maisons ont le malheur de se trouver non
loin de ces usines, dont celle d’Adib
Mohammed Aouad, 52 ans.
Les usines ont causé
à ce Palestinien beaucoup de maladies
aux yeux et aux poumons ; il souffre
aussi de plusieurs maladies de la peau.
Selon le ministère
palestinien de la santé, les gaz de ces
usines contiennent un niveau très élevé
de produits toxiques, cause de
différentes maladies. 77% des habitants
de cette région sont allés voir des
médecins pour des maladies causées par
les produits polluants de ces usines.
Si l’air est touché,
l’eau de la zone n’est pas mieux lotie.
L’eau polluée a pollué la terre : 30
hectares de terrains agricoles ont été
détruits, ainsi que des fruits dont des
agrumes.
Le mur de
séparation discriminatoire
Par ailleurs, les
autorités de l’occupation israélienne
ont hissé un mur, dans le département de
Tulkarem, en 2002. Il entoure ces zones
industrielles de quatre côtés.
Comme tout cela ne
suffit pas aux occupants israéliens, le
mur et les zones industrielles sont pris
pour prétexte pour étouffer encore plus
les Palestiniens. L’armée israélienne
tire contre eux des bombes
assourdissantes et envoie ses
patrouilles partout pour les persécuter.
La région connaît aussi, de temps à
autre, des affrontements entre ces
occupants israéliens et des résistants
palestiniens.
Puis les occupants
israéliens profitent du mur de
séparation discriminatoire afin de jeter
leurs eaux usées vers les terrains
agricoles palestiniens, à l’est du mur,
ce qui a augmenté les maladies et la
pollution dans la région.
Des exemples
vivants
Le Palestinien
Youssef Al-Charchir, 43 ans, vit vers
cette zone industrielle. Le cancer l’a
frappé, un cancer qui dure depuis un an.
Et pour ce qui est des membres de sa
famille composée de onze personnes, la
plupart d’entre eux sont atteints
d’asthme, de maladies de la peau, de
maladies des yeux et de beaucoup
d’autres choses.
Taïm Abou Rabï, 35
ans, est lui aussi atteint d’un cancer,
à cause d’eaux usées que les usines
israéliennes jettent dans sa terre.
Nouvelles zones
industrielles
Les autorités de
l’occupation israélienne ont récemment
décidé de construire neuf nouvelles
zones industrielles à l’intérieur de la
Cisjordanie et de la bande de Gaza. Les
zones entre le village de Pharaon et le
mur de séparation discriminatoire en
recevraient une, une nouvelle charge
pour les habitants de la ville de
Tulkarem et ses environs, un nouveau
fardeau, un nouveau poids.
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