Rapport CPI
Les détenus palestiniens isolés
dans les cavernes des prisons sionistes
Photo: CPI
Mardi 17 janvier 2012
Ramallah – CPI
Dans les prisons
sionistes, les années passent, les âges
se consument, les jours se ressemblent.
Il y a toujours les souffrances causées
par la prison et le bourreau ; il y a
toujours la torture, la haine, la
discrimination ; il y a de plus cet
isolement, un supplice supplémentaire.
L’isolement, une
tombe
Le captif palestinien
Mahmoud Issa a passé treize ans de sa
vie dans l’isolement ; et récemment, son
isolement a encore été renouvelé, encore
une fois. C’est aussi le cas de Mahmoud
Arida pour une nouvelle période de six
mois.
L’avocat du Club du
captif palestinien a rendu visite à
Mahmoud Issa, dans la prison de Jalbou.
Mahmoud lui a dit : « Le pire qui puisse
arriver à un prisonnier est de le voir
retiré de ses collègues pour le mettre
soit parmi des prisonniers fous, soit
parmi des criminels de la basse société,
soit parmi les traîtres ».
Le détenu isolé, les
services sionistes de renseignements le
mettent parmi ces gens-là pour briser
son moral. Ces gens crient, frappent les
portes, échangent de terribles insultes,
prononcent des profanations. Le captif
devra survivre dans ce vacarme jour et
nuit. Comment pourra-t-il survivre et
garder toute sa tête, toute sa dignité,
tout son moral ?
Et ce n’est pas tout,
l’administration pénitentiaire ne
s’arrête pas là. Elle n’épargne rien
pour rendre la vie impossible aux
captifs isolé : inspections incessantes,
visites de la famille interdites, tous
les droits bafoués. Même la nourriture
est des plus mauvaises. Il y a toujours
des combats et des conflits pour avoir
une bouchée décente, n’ayant pas le
droit d’acheter de la cantine, confirme
Mahmoud Issa.
La cantine
A propos de la
cantine, Mahmoud Issa note que les
captifs isolés sont les derniers à
pouvoir en acheter. Ils ne trouvent donc
souvent rien ou vraiment peu de chose.
Mahmoud Issa ajoute
que malgré la mauvaise nourriture et les
agissements de l’administration
pénitentiaire, des chaînes sont mises
aux pieds et aux mains pour que tu te
sentes toujours isolé du monde
extérieur, « mais tout cela ne nous
affecte pas. Nous avons l’expérience ».
Le contact avec
l’extérieur
Mahmoud Issa souligne
aussi que les occupants sionistes ne
permettent pas aux captifs isolés de
faire entrer de nouveaux livres. Les
détenus ne peuvent qu’échanger les
livres existants. Chaque cellule n’a le
droit qu’à quatre livres chaque fois.
Puis le contact avec l’extérieur est
quasiment inexistant. Issa n’a pas
rencontré la Croix-Rouge, donc pas
d’aides, pas de lettres venant de sa
famille. Et en plus d’être privés de
visites de leurs familles, les détenus
sont privés de tout contact téléphonique
avec l’extérieur.
Un rappel et un
appel
Le captif isolé
Mahmoud Issa veut attirer l’attention
sur les conditions dans lesquelles ils
survivent. C’est de plus en plus
insupportable, « cela fait de longues
années que nous attendons la liberté ou
au moins d’être parmi nos frères, en
vain. Je n’arrive pas à comprendre
comment ces instituts qui s’intéressent
aux affaires des captifs peuvent
accepter de voir les leaders du peuple
palestinien enfermés dans des cellules
avec des criminels, des traîtres, des
fous ».
Les captifs isolés
sentent une grande injustice, surtout de
la part des médias, ajoute Mahmoud Issa,
« ce qui renforce notre souffrance. Et
nous sentons qu’il y a de vrais efforts
pour résoudre la tragédie dans laquelle
vivent les captifs isolés depuis de
longues années… Une fois la question de
Shalit terminée, nous avons survécu dans
des conditions encore plus difficiles.
On dirait que la vengeance tombe sur la
tête de ces groupes de détenus isolés ».
Les détenus dans
l’isolement
Il est à noter que
Mahmoud Issa n’a pas le droit de
recevoir de visite de sa famille, depuis
dix ans. La dernière fois qu’il a vu sa
mère remonte à dix ans. La loi permet
aux parents au premier degré de rendre
visite aux captifs, mais elle n’est pas
appliquée aux détenus isolés. Les
occupants sionistes ont même interdit
l’entrée d’une cassette vidéo de mariage
dans la prison, sous prétexte que les
mariés ne sont pas des parents au
premier degré du détenu, l’oncle du
marié. La cassette était apportée par la
Croix-Rouge.
Notons enfin que le
club Al-Assir (le Captif) a énuméré
seize captifs isolés vivant dans des
conditions tragiques, dont Mahmoud Issa,
le plus ancien détenu isolé. En effet,
il est isolé depuis treize ans.
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