Rapport
L'Aïd en
Palestine avant la Nakba,
les réfugiés s'en rappellent
CPI
Photo: CPI
Mercredi 14 août 2013
Jénine – CPI
En Palestine,
les fêtes de l’avant la
Nakba
(la catastrophe de 1948) avaient
vraiment un autre goût. Après la
Nakba,
elles sont fades, sans goût, sans joie.
Comment je ressens la joie de l’Aïd,
loin de ma terre, de ma maison ?
Ainsi a parlé le
réfugié d’un certain âge Hadj Mohammed
As-Saadi, un habitant de la ville de
Jénine, de ses sentiments à propos de
l’Aïd. Il se rappelle comment la vie
était jadis facile, la joie simple.
La
joie de l’innocence
As-Saadi se rappelle
comment son oncle Asaad accrochait des
cordes aux arbres pour fabriquer des
balançoires, les plus simples du monde.
Les cordes envoyaient les enfants au
plus haut de leur joie, la joie de l’Aïd
et de l’innocence.
Il se rappelle aussi
de sa mère. Elle jouait avec les filles
de son petit village. Elles nageaient,
les jours estivaux, dans la source d’Al-Hananeh.
Le dessert de la fête
était la figue sèche, entre autres.
Les garçons
échangeaient leurs œufs contre des
gâteaux, auprès les petites épiceries du
village. Les filles jouaient aussi aux
balançoires avec des cordes attachées
aux mûriers.
Une
joie simple
A son tour, Mme Hadja
Miriam Al-Kafrine se rappelle comment
les filles attendaient l’Aïd avec
impatience. Elles fabriquaient avec les
petites monnaies de l’époque, ayant des
trous ronds au centre, des colliers. Et
elles allaient jouer dans les champs.
Les familles
donnaient à manger aux moutons tout le
mois béni de Ramadan pour qu’ils soient
prêts pour la fête, assez gras.
Et pour connaître la
date de l’Aïd, les villageois
poursuivaient les informations de la
seule radio du village, gardée
jalousement par Masoud Abdou Al-Qader,
le conseiller du village. Et dès que la
date était connue, les filles
commençaient à fredonner leurs chants
populaires.
Le
jour de l’Aïd
Le jour de la fête,
toutes les femmes allaient aux
cimetières. Chacune d’entre elles
nettoyait la tombe d’un membre de sa
famille et préparait les fleurs et
l’encens. Puis elles récitaient le saint
Coran d’une seule voix. Tout le village
les entendait.
Après la prière de
l’Aïd, les enfants faisaient un tour
près des tombes afin de ramasser les
gâteaux offerts par les filles. A la fin
de la tournée, chaque enfant avait un
sac rempli de gâteaux.
La
vraie fête
Hadj Mustapha
confirme à ses petits enfants que la
vraie fête sera le jour où les
Palestiniens retourneront dans leurs
villes et villages, pris et occupés par
les sionistes. Le jour où il retournera
dans son village de Zarïn. Le retour
devra rester un rêve à réaliser coûte
que coûte.
Il est vrai que les
occupants sionistes ont volé la joie de
l’Aïd de nos cœurs, mais nous ne privons
nos enfants d’aucune joie, la vie doit
continuer. En même temps, ils ne devront
pas oublier la libération de leur
Palestine et le droit au retour, dit
Hadj Mustapha avec une grande
conviction.
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