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Centre Palestinien
d'Information
L'Entité Sioniste vit la peur de l'émigration
Tawfiq Al-Madini
Photo CPI 13
avril 2008
Historiquement, le mouvement sioniste
international a beaucoup profité de l'holocauste, surtout pour
créer son « Etat d'Israël ». Toutefois, soixante ans après cette
création, « Israël » n'a pas réussi à être effectivement un Etat
sûr pour tous les Juifs. Elle vit toujours dans une situation de
guerre, avec les Arabes en général et avec les Palestiniens en
particulier. De plus, elle devient le lieu le plus dangereux au
monde, pour les Juifs. Car, tout simplement, elle n'avait pas
été mise en place que pour être et rester une base stratégique
avancée de l'impérialisme occidental. Cette base a un rôle
fonctionnel dans le projet impérialiste général qui varie d'un
temps à l'autre.
Bien évidemment, l'agressivité et la politique
d'expansion territoriale d'« Israël », traduit par l'occupation
de territoires arabes, ont suscité une vague de condamnation
mondiale « logique ». Elles ont aussi ressuscité l'appréhension
des Juifs, dans le monde entier. Les Sionistes, pour leur part,
ne reconnaissent pas le titre de condamnation logique, pour la
simple raison qu'ils considèrent toute critique envers
« Israël » comme de l’antisémitisme, et que cet antisémitisme
n'est qu’un virus vivant dans les coeurs des autres, sans aucun
rapport avec ce que font les Juifs ou « Israël ».
Il y a donc une vraie crise. Cette crise
pousse les habitants d'« Israël » à la quitter. Le nombre de
départs devient dangereux, à tel point qu'il commence à menacer
l'équilibre démographique de laquelle les Sionistes se soucient
déjà trop. En fait, en 2004, il y avait 760 mille Israéliens
vivant à l'extérieur. 40% d'augmentation par rapport à l’an
2000, l'année du déclenchement de la deuxième Intifada.
A la veille du soixantième anniversaire de la
création d'« Israël », le ministère israélien des nouveaux
immigrants a récemment révélé qu'il lance une vaste campagne
destinée à faire revenir au pays un maximum d’Israéliens. Le
nombre de ces derniers a atteint les 700 mille personnes. Ils
sont partis vivre aux Etats-Unis, en Europe et en Australie, où
ils trouvent une vie meilleure. Il est trop difficile de les
convaincre, dit le ministère. A peine cinq mille d'entre eux
retournent, annuellement, contre vingt mille qui partent.
A savoir que le mouvement sioniste ne cache
pas le fait qu’il mène un combat acharné pour arriver,
principalement, à deux buts : mettre la main sur la terre de la
Palestine et renforcer l'immigration pour avoir la majorité
juive. Actuellement, les choses ne vont pas comme il le veut.
Dans la « Grande Israël », tant chère au cœur du parti de droite
« le Likoud », les Juifs sont au nombre de 5,4 millions.
Cependant, si les Arabes sont actuellement au nombre de 4,1
millions, ils seront majoritaires dès que l'an 2010 verra le
jour. Et plus tard, le fossé se creusera encore plus : 8,10
millions d’Arabes contre seulement 6.7 millions de Juifs. Et
« Israël » ne possède que deux solutions contre ce risque :
renforcer l'immigration des Juifs vers l'Entité sioniste ou/et
chasser les Palestiniens.
Faute des actions antisémitismes très graves
en Occident, la première solution n'a pas l'air d'être
pratiquement possible. La deuxième solution, connue sous le nom
de « transfert », rêvée par une partie de la droite sioniste,
n'est pas aussi réalisable, sauf en cas de troubles et de
confrontations régionales, extrêmes.
En attendant, « Israël » souffre d'une
émigration aggravée. Les Juifs des pays occidentaux, notamment
des Etats-Unis, ne s'identifient pas à « Israël », et notamment
les jeunes. En fait, 52% des Juifs américains ne lui donnent
aucune importance.
Le sionisme est aujourd’hui devant un autre
dilemme. Chaque jour, une cinquantaine de Juifs américains
quittent leur religion, dit Nahman Chaï, directeur général du
Centre de planification des politiques du peuple juif. Les
causes de tous ces changements pourraient être résumées en
quelques points.
En premier lieu, la société israélienne,
depuis sa création, est un établissement de colonisation d’un
aspect purement militaire. Etant toujours sur les nerfs et prête
au combat, elle vit loin de toute stabilité et sécurité.
Deuxièmement, en Occident, la plupart de Juifs
mènent une vie aisée. 90% des Juifs du monde vivent dans des
pays dont le niveau économique est plus élevé qu'en « Israël ».
Les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, à
titre d'exemple.
Troisièmement, les Juifs des Etats-Unis
s'identifient de moins en moins à « Israël », remarquant la
politique agressive menée par les autorités de l'occupation
israélienne contre le peuple palestinien. Ils voient « Israël »
réagir comme un outil d'exécution des politiques américaines, au
moment où elle devrait réagir selon des critiques morales et
humaines.
L’équilibre démographique juif est menacé. Les
relations entre « Israël » et les Juifs de l'extérieur ne sont
pas au beau fixe. Ce sont des éléments de grande inquiétude pour
l'Etat hébreu. Il s'agit de son existence comme étant un Etat
juif qui est menacée. Le nombre d'immigrants vers « Israël »
était de 100 mille juifs par an, dans les années
quatre-vingt-dix. De nos jours, il a dégringolé à 14 mille
seulement. Au même moment, l'émigration est en montée
considérable.
En somme, plusieurs éléments pourraient être
les raisons de cette baisse. Par exemple, le nombre de Juifs au
monde a diminué de 21 millions, en 1970, à environ 12 millions
de personnes en 2007, dit une récente étude. Et selon des
rapports américains, les mariages mixtes de Juifs avec des
personnes d'autres religions sont en augmentation de 51%. Il y a
aussi le problème d’intégration dans les sociétés d’origine. Le
niveau d’intégration est estimé à 70% en Russie. Aux Etats-Unis
à 50%. En Europe à 45%. Il y a également le problème du non
respect des traditions juives. Le fait de ne pas penser au
mariage pour un certain nombre de jeunes juifs des Etats-Unis et
même d’« Israël » en est la meilleure image
Article résumé et traduit par le
CPI
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