Centre
Palestinien
d'Information
Opinion
Naïl Al-Barghouthi, une vraie école de sacrifice et de patience
Photo CPI
Samedi 10 avril 2010
Palestine - CPI
Les effets néfastes de la captivité
dépassent la personne du détenu pour toucher toute sa famille,
tout son environnement, surtout que nous connaissons les
occupants israéliens et leurs pratiques sadiques, leur terreur.
Des centaines de milliers de notre peuple palestinien y ont
goûté, pour la simple raison qu’il refuse l’occupation. Notre
peuple veut vivre comme tous les peuples du monde, en paix et en
sécurité.
Naïl Al-Barghouthi fait parti de ces captifs
héroïques qui ont laissé une grande partie de leur vie derrière
les barreaux de l’occupation israélienne.
C’est dans le village de Kober, au
nord-ouest de la ville de Ramallah, le 23 octobre 1957, qu’est
né notre captif Naïl Al-Barghouthi, dans une famille où le père
Saleh Al-Barghouthi apprenait à ses enfants l’amour de la
patrie, dans une atmosphère islamique.
Cela fait trente-deux ans que les murs des
prisons israéliennes se resserrent sur notre héros, sans pouvoir
atteindre cette grande personnalité "Abou Al-Nour" que tous les
mots n’arrivent pas à qualifier.
Devant ce héros, on a une grande honte. Il a
passé des décennies avec les bourreaux sionistes, sans que le
peuple ne réagisse comme il se doit. Où sont les factions
palestiniennes qui ne font plus rien que bavarder sur les
chaînes satellitaires ? Où est l’autorité palestinienne ? Les
factions palestiniennes ne font rien pour libérer les captifs, à
part le mouvement de la résistance islamique Hamas qui continue
à imposer ses conditions dans une transaction honorifique
d’échange de captifs contre le soldat Shalit.
Il est à noter que l’autorité palestinienne
n’a aucunement pris en considération le dossier des captifs
palestiniens dans l’accord d’Oslo et tous les autres accords
signés avec les occupants israéliens.
L’année 1976 reste un point marquant dans
l’histoire palestinienne. En effet, la patrie toute entière a
connu diverses activités contre l’occupation israélienne.
L’école Le prince Hassein avait joué un grand rôle, ainsi que la
faculté de Birzait (actuelle université de Birzait). Les élèves
et les étudiants de ces deux instituts menaient de denses
manifestations que les occupants israéliens affrontaient avec
les armes. Les blessés étaient nombreux. Le jeune Naïl Al-Barghouthi
était un meneur héroïque. Il hissait le drapeau palestinien, un
acte prohibé par les Sionistes. Il a réussi une autre fois à
prendre la matraque d’un soldat israélien. Ces manifestations
ont été suivies par de violents affrontements.
Le 4 avril 1978, tout le monde était surpris
de voir le jeune Naïl arrêté, encore lycéen. La surprise était
d’autant plus grande quand on a appris que le jeune homme ne
menait simplement des manifestations, mais qu’il pratiquait la
résistance par tous les moyens : armes, cellules militaires. Les
occupants israéliens l’ont condamné à perpétuité. Les jeunes de
Birzait et des villages avoisinants dont le sien, Kober, étaient
très déçus, voyant leur héros leader derrière les barreaux.
Après trente-deux ans passés dans les
prisons israéliennes, Naïl Al-Barghouthi est devenu le plus
ancien captif, le doyen des captifs palestiniens. Son frère Omar
avait été arrêté le jour même, mais il a été libéré dans un
échange de captifs en 1986.
En dépit de l’injustice et de la dureté
sioniste, Naïl Al-Barghouthi ne quitte pas ses devoirs religieux
et politiques. Il est le sage grâce à qui les autres détenus
retrouvent le moral. Son charisme et sa forte personnalité, sa
bonne conduite et sa tendresse attirent les grands comme les
jeunes, qui écoutent son expérience, sa longue expérience.
Naïl continue à aimer la vie, mais une vie
sans humiliation, sans occupation, sans injustice. Il a déjà
payé trente-deux ans de sa vie pour la liberté et l’indépendance
de son peuple. Il a la particularité de voir entrer de nouveaux
captifs et de les voir sortir. Lui aussi reste plein d’espoir de
voir son jour de liberté arriver.
Tout au long de ces trois décennies, Naïl
Al-Barghouthi a vu des milliers de Palestiniens entrer et
sortir. Il a un grand espoir, mais aussi une forte amertume de
se voir oublié. La prison et l’amertume ne le font que se
rapprocher d’Allah, de son Livre, de Ses prières. Sa croyance en
Allah est de plus en plus forte. Et dans le cœur de son peuple
palestinien, il est au sommet, et pour les autres captifs, il
devient le symbole, l’exemple à suivre.
Ô doyen des captifs, symbole de la
résistance et la dignité, nous pensons à toi avec tout notre
amour et nos prières.
{{Et si Allah veut qu’un mal t’arrive, à part Lui, nul ne
pourra te sauver ; et s’Il te fait du bien, rien ne pourra
repousser Sa grâce ; Il en accordera à qui Il veut de Ses
serviteurs : Il est le Miséricordieux Qui sait pardonner}}(Saint
Coran, sourate 10, verset 107)
Article écrit par le ministre
palestinien captif Wasfi Qabha
Traduit et résumé par le CPI
Les opinions
du CPI
Dossier prisonniers
Les dernières mises
à jour
|