Actualités du
droit
Nous Palestiniens, Nous les partisans de
la justice,
une lettre de Marwa Abulaban
Gilles Devers
Photo:
D.R.
Lundi 21 juillet 2014
J’ai reçu
cette lettre bouleversante de Marwa
Abulaban, jeune habitante de Gaza, qui
s’exprimer admirablement en français.
Cette lettre est datée du 23. Deux jours
plus tard, son frère a été tué dans un
bombardement.
Ils agressent Gaza
pour que l’attention du monde soit sur
leur prétendue force. Ils agressent Gaza
afin de mieux faire oublier les crimes
commis en Cisjordanie. Ils agressent
Gaza et c’est aussi pour faire
abstraction des attaques incessantes
contre la mosquée Al Aqsa. À cela,
nous n’oublions pas cette volonté
permanente d’occulter les arrestations,
les assassinats arbitraires et surtout
les crimes perpétrés sur les enfants
comme cible à la source et de choix pour
le régime sioniste. Nous pensons à l’un
d’eux et ce qu’était l’innocent Mohamed
Abu khudair.
Sans aucun
sentiment d’humanité et sans aucune
considération pour la dignité humaine,
les sionistes ont pris cet enfant, puis
l’ont torturé, tué et puis brulé. Encore
et toujours l’occupant israélien a t-il
le droit de tuer en toute impunité? Qui
sont les partisans de la terreur et qui
sont donc les véritables
terroristes?
Mohamed Abu Khudair,
qui n’était qu’un enfant, a été tué
sans même qu’une personne ait pu agir,
sans même qu’une personne ai pu réagir
en sa faveur. Encore et toujours, est-ce
que Israël a-t-il le droit de faire cela
et de supprimer ceux qu’il estime de
trop sur notre terre ? Et nous
Palestiniens, n’avons-nous pas cette
obligation humaine de réagir à cela ?
N’avons-nous pas le droit de nous
défendre face à celui qui souhaite nous
coloniser et nous supprimer?
De par le monde,
nombreux sont ceux qui ont des yeux mais
ne voient pas, ont des oreilles mais
n’entendent pas, ont des cœurs mais ne
comprennent pas. Nombreux parmi ceux-là
disent que les terroristes palestiniens
lancent des roquettes contre Israël, et
ils condamnent systématiquement cela. En
revanche, ces mêmes sourds, muets et
aveugles ne disent plus mot lorsque
notre ennemi nous attaque, lorsque notre
ennemi déverse sa haine arbitraire qui
n’a d’égal que l’ampleur illimitée du
déluge de feu qu’il nous fait parvenir
depuis le ciel. Dépossédé de l’ouïe, de
la vue et de la compréhension du cœur,
en vérité celui-ci tel un bourreau
participe à nous faire mourir soit à
petit feu, soit immédiatement et
violemment par son absence d’humanité
ainsi que par son crime sournois qui
laisse sans voix.
Silence Israël tue,
silence Israël est la victime au nom de
sa seule et unique sécurité. Oui,
silence on tue, encore et toujours, et
quel est ce silence en nous le plus
douloureux et le plus injuste ? N’est-il
pas celui de l’absence de la fraternité,
voire même de l’humanisme arabe et
musulman ? Au-delà de la prétendue
indignation manifestée par ces chefs
d’Etats arabes et musulmans, l’absence
d’actes ne finit-elle pas par les
réduire à un silence tout aussi étrange
que coupable.
Depuis 1967,
la Palestine souffre et demeure encore
et toujours occupée. En dépit de ses
incessants appels au monde qui sonnent
et raisonnent, la tonalité demeure celle
d’une réponse encore et toujours
occupée. Pourquoi ? Pour qui ? Jusqu’a
quand ? La Palestine n’a pas oublié le
monde mais le monde a oublié la
Palestine…
Voici l’histoire de
cette étrange quotidien dont les
stratégies militaires offertes aux
habitants de Gaza ne manquent pas
d’imagination, sournoise et criminelle.
Dans le même temps, celles-ci n’étonnent
plus les Palestiniens. Chaque moment à
Gaza durant ces jours d’offensive par le
ciel, la mer et la terre, l’armée
sioniste lance un missile, j’entends
alors sa déflagration forte suite à sa
chute, c’est alors que je ne sais
plus quoi faire, je ne sais plus quoi
penser et tout s’emmêle dans mon esprit
éprit de panique. Où ce missile va-t-il
encore tomber ? Est ce sur notre famille
ou est ce sur celles de nos voisins ou
sur nos proches ? Je ne sais plus de
quoi j’ai conscience. Les murs de la
maison tremblent violemment de toute
part, et au final tout explose
fortement. Les moyens utilisés dépassent
l’imagination dans la violence et la
disproportion. David contre Goliath,…
mais à une époque où Goliath le
Palestinien est réduit à n’être plus
Goliath et David ne fait plus ce qu’on
attendait noblement de David. Nous
sommes face à un Israël, désormais tueur
des citoyens de Gaza, et tout simplement
le tueur d’enfants, des femmes et des
personnes âgés. Suite à chaque
agression, l’ambulance roulant à toute
vitesse vers le lieu de la destruction
et de la mort, fait sonner sa triste
sirène devenue presque familière dans
toute la ville. Suite à chaque décès
notre profonde conviction en Dieu ne
peut se détacher du fait d’invoquer pour
ces innocentes victimes le mérite du
martyr. Ce noble mérite s’impose à nous
et nous unit à ces innombrables morts et
blessés qui résistaient et résistent
encore et toujours chaque jour dans
leurs vies et leur biens. Face aux
inexcusables silences du monde, nous
comprenons depuis longtemps que les âmes
palestiniennes sont bon marchés pour le
monde.
Dans ce contexte
dramatique, la souffrance soit commence
pour certains encore tout jeune ou soit
elle fini pour une famille
fatalement que cela soit de jour comme
de nuit au quotidien.
Chaque matin nous
nous levons avec le bruit des
bombardements massifs, et nous nous
endormons à nouveau avec celui-ci sans
répit de pouvoir goûter la quiétude du
sommeil et de ses rêves remplit de
liberté. Nos compagnons du ciel ne sont
plus les étoiles mais ce sont les
avions, les drones et le fracas des
bombardements permanents.
À l’autre bout du
monde, au même moment les gens éprouvent
leur joies et insouciance avec d’autres
déflagrations dans le ciel, celles des
feux d’artifices de l’été, pour ceux qui
vivent dans cette partie du monde où
l’on dort avec insouciance, en sécurité
et en paix. Pour notre part, nous
restons éveillés jusqu’à ne plus compter
les heures de crainte de ne pas savoir
où sera notre réveil, et ce qu’il peut
se passer durant notre sommeil. Comme
chaque jour nous nous regroupons pour
rester dans une chambre devenue notre
seul lieu de protection. La chaleur
étouffante de cette saison d’été nous ne
dissuade pas de fermer les fenêtres
ainsi que les portes pour notre
impérative sécurité. Pour autant, suite
à des bombardements forts, les derniers
éléments de la maison éclateront hélas.
Voila notre quotidien actuel dans la
bande de Gaza. L’obscurité est aussi
notre environnement quotidien à cause
des restrictions arbitraires qui
touchent l’électricité qui nous parvient
moins de 5h par jour. Sous les
bombardements de la nuit, Gaza devient
une ville sombre.
À travers le choix
d’une symbolique forte de sens, le
régime sioniste avait commencé ses
bombardements dès le 29 juin, premier
jour du mois de Ramadan. Un mois de
miséricorde divine et de pardon.
L’offensive militaire contre Gaza, fut
annoncée quant à elle, le 7 juillet. La
semaine de bombardement qui précédait
cette date semblait être un banal
entrainement pour Israël. Un relatif et
vulgaire entrainement pour l’occupant
sioniste.
N’est-ce pas un
acte ultime d’humiliation que d’attaquer
les civils palestiniens lors du premier
jour de Ramadan ?
Les Palestiniens se
font massacrer en silence et les avions
de guerre israéliens rodent sans relâche
tels des loups affamés de chair et
bombardent en totale liberté et
impunité. Cet état de fait durera aussi
longtemps que l’entité sioniste ne
réservera pas d’autres considérations
aux réactions de condamnations des pays
du monde que celle qu’elle regarde entre
les orteils.
Avec un élan de
générosité cynique et macabre, les
Israéliens bombardent les maisons en
faisant effondrer les toits sur leurs
habitants après les avoir prétendument
prévenus un laps de temps avant. Dans
la réalité, l’armée sioniste ne prévient
que très rarement les habitants de la
maison ciblée. Au mieux, ils lancent un
petit missile qui guide le second
plus destructeur pour que leurs
habitants fuient. C’est un nouveau
système, qui pourrait faire
trompeusement croire que Israël se
soucie tout à coup des lois humanitaires
de la guerre,… mais ce n’est qu’illusion
trompeuse pour les crédules acquis à sa
cause. En réalité ce que le monde ignore
c’est qu’ils bombardent à peine après
quelques secondes, jamais plus d’une
minute. Est-ce que 50 secondes voir une
minute suffisent pour des
personnes âgées, femmes, enfants pour se
regrouper et enfin sortir ? Absolument
non. Le simple fait de nous poser la
question en ce 21ème siècle
pour ce peuple qui vit cela est rien de
plus qu’irréel et incroyable.
C’est un drame que
tous les citoyens palestiniens vivent
chaque jour. Et quelles sont nos
options ? Soit de rester dans notre
maison et mourir une fois, ou alors nous
la quittons et devenons des morts vivant
chaque jour, détruits à petit feu. Mais
la plus destructrice des morts est celle
de ce départ en perdant nos souvenirs
d’enfance et des personnes qui ont
vécus avec nous dans l’amour et la
patience. Ce lieu familial, un abri fait
de tendresse, est celui où nous avions
nos jouets, nos meubles, nos papiers, où
nous avions écris tant de pensée. C’est
le lieu de nos vies quotidiennes, de nos
moments de joie et de tristesse. Un lieu
où nous avions nos souvenirs, nos
chambres, nos lits, notre argent pour
vivre… . En une fraction de seconde un
missile frappe arbitrairement,
après le harcèlement d’une occupation
militaire non voyante, pour effacer à
jamais toutes ces vies et ce lieu
remplit d’émotions diverses. En réalité,
s’il me reste quelques forces pour
écrire, je ne peux pas pour autant
décrire notre peine et notre douleur
avec exactitude car les mots ne
suffisent pas et le calme n’est pas là.
Peut être qu’un missile tombera d’une
seconde à l’autre… Cela est au-delà des
mots.
Cette
situation est celle de notre dramatique
et triste quotidien qui se poursuit
chaque jour à Gaza où l’on ne vit pas
mais où l’on survit. Dans leurs appétits
féroces et sanguinaires de bourreaux du
peuple palestinien, leurs avions ne
leurs suffisent pas pour accentuer les
massacres et ce génocide, ils utilisent
divers moyens de guerre qui témoignent
de leur cruauté.
Ce qu’ils nous
proposent chaque jour dans cette prison
à ciel ouvert c’est 4 modalités pour
détruire Gaza : les avions de
combat dans le ciel le plus haut, les
drones dans le ciel le plus bas, les
canon d’artillerie de chaque frontière
de la bande de Gaza et depuis les
bateaux de guerre en mer.
Notre réalité n’est
plus que celle de bombardements
incessants, de destructions, de
déplacements de populations, des morts
et des blessés… Et avec cela, Israël
n’hésite pas à annoncer qu’il va élargir
son opération militaire contre le
territoire palestinien de Gaza.
Jusqu’à quand
va-t-on souffrir ? Et quelle est la
nature inhumaine de cette protection qui
n’est autre qu’une agression criminelle
supplémentaire à l’actif d’Israël dans
son éternel syndrome de victimisation
d’elle-même.
Sortir de chez soi
est quasiment impensable : personne ne
peut garantir votre protection si vous
sortez de chez vous. En restant chez
nous ils nous bombardent également en
choisissant nos maisons comme lieu de
mort.
Quelle est la faute
de l’enfant qui avait une famille il y a
quelques jours et qui aujourd’hui
regarde seul ces destructions autour de
lui en étant le seul survivant
d’un bombardement ?
Encore et toujours
les enfants de Gaza demeurent les
victimes des guerres et Israël demeure
encore et toujours le criminel et le
tueur des enfants palestiniens.
Oh Israël,
sache que comme pour d’autre avant toi
le cycle naturel de la vie sur terre
viendra, que tu soit individu, clan,
groupe ou empire, ce jour où tu vas
mourir et tu te retrouvera face à tes
actes. Oh Israël, sache
qu’on ne badine jamais avec ces âmes qui
peuple Gaza et sera ou ne sera pas le
jour de libération de la Palestine bien
assez tôt tu le connaîtras.
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