Algérie
Lettre ouverte à Monsieur Nicolas
Sarkozy
A.N.A.A.F.
Photo:
D.R.
Dimanche 26 juillet 2015
Monsieur Le
Président,
Nous regrettons
d’avoir à vous marquer notre respect, en
vous donnant du « Monsieur le
Président », car nous avons trop
d’égard envers cette noble fonction.
Compte tenu de
votre bilan à la tête de la France,
pendant cinq ans (2007-2012), nous
espérons vivement que lors des
prochaines primaires à droite, les
citoyens français ne se laisseront pas
prendre par vos discours démagogiques,
agressifs et islamophobes et
empêcheront, par leur participation et
leur vote massif, lors de cette
consultation électorale républicaine,
votre candidature aux prochaines
élections présidentielles de 2017.
Votre style et vos
manières font toujours un peu honte,
dans l’Hexagone et les pays étrangers,
au pays de la Révolution de 1789,
de la déclaration des droits de l’Homme,
de Victor Hugo, de CLEMENCEAU
ou du Général De Gaulle, etc.
Inculte ou faisant
semblant de l’être, vous osez insulter
des pays, des peuples.
Votre discours à
Dakar restera à jamais gravé, comme une
offense indélébile, dans la mémoire de
tous les peuples africains, une offense
à tous les descendants français de
toutes ces victimes africaines,
déportées par millions vers le
« Nouveau monde »,
grâce au commerce triangulaire dont le
passif horrible et génocidaire n’a
toujours pas été soldé malgré la loi sur
la traite négrière.
Après le méprisant
« pov’con » vis-à-vis de
tous les pêcheurs bretons, le
« karcher mitrailleur
» dont vous aviez menacé les jeunes
de nos banlieues, vous persévérez dans
votre personnage politique cynique dont
la France ait eu à pâtir de toute son
Histoire.
Vous êtes de ceux
qui alimentent la discorde entre
citoyens français et malmènent
politiquement les plus belles valeurs
humanistes, démocratiques et
républicaines pour lesquelles la France
est estimée et appréciée dans le monde.
Lors de votre
visite en Tunisie, vous vous êtes
insidieusement attaqué à l’Algérie.
Hélas, une fois de
plus, vous vous êtes ridiculisé avec
votre humour qui ne fait plus rire
personne, hormis vos groupies. Vous vous
êtes adressé aux tunisiens pour
critiquer leurs voisins Algériens en
oubliant leurs liens historiques
séculaires, culturels, religieux et
sanguins. Avez-vous eu la prétention de
prendre les deux peuples pour des idiots
en leur parlant de votre projet «mort-né »
autour de la Méditerranée ?
Pour vous
rafraîchir la mémoire, sachez « monsieur
le président » que les Tunisiens
n’oublieront jamais un certain
9 janvier 2011 alors que les heurts
dans leur pays firent au moins 23 morts,
qu’un certain 11 janvier 2011,
alors que les manifestations sont
réprimées dans le sang et le bilan
s’élevait à au moins à 35 morts,
Michèle Alliot-Marie, alors votre
ministre des affaires étrangères,
proposa de mettre à disposition du
régime de Ben Ali le savoir-faire
français dans le maintien de l’ordre et
pour « régler des situations
sécuritaires du même type ».
Ils n’oublieront
jamais que lors de ces évènements
tragiques, vous vous êtes contenté, en
tant que Président de la république
française à l’Elysée de «prendre
note», alors que le président
américain Barack OBAMA saluait les
aspirations du peuple tunisien à la
démocratie.
Monsieur Nicolas
SARKOZY, une fois de plus vous êtes
pris en flagrant délit de
contradictions : vous aviez affirmé, une
fois votre erreur de jugement constaté
par vos conseillers, vous n’avez pas
hésité à claironner, en guise
d’autocritique pour réparer vos dégâts
diplomatiques, que la non-ingérence et
le soutien à la liberté et à la
démocratie étaient au cœur de la
politique étrangère française… Et comme
si c’était pour justifier votre
politique au nom du peuple français que
«Paris n’avait pas pris la juste
mesure» de la « désespérance »
du peuple Tunisien. Sans
commentaires !!!
Vous n’avez pas eu
la présence d’esprit de profiter de
votre visite « officielle » en Tunisie
pour clarifier vos positions passées
lors de la tragédie tunisienne. Une fois
encore vous avez raté une occasion
d’être à la hauteur de vos aspirations
politiques. Pire vous avez offensé,
voire méprisé les tunisiens en vous
attaquant sur leur sol à leurs voisins.
Savez-vous que le voisinage en pays
musulman est sacré ?
Vous avez osé
déclamer que «L’Algérie qu’en
sera-t-il dans l’avenir? De son
développement, de sa situation? C’est un
sujet qui, me semble-t-il, doit être
traité dans l’Union de la Méditerranée».
Vos principes de
non-ingérence seront toujours à
géométrie variable !!!
Et c’est pourquoi
l’Algérie et bien d’autres pays du
Maghreb ont du mal à adhérer à l’idée
même du projet de juillet 2008, l’Union
de la Méditerranée qui n’a jamais
réellement existé.
Il ne vous servira
à rien de répéter «qu’il y a un
lien entre la Méditerranée du Nord et
la Méditerranée du
Sud» comme pour justifier, après
coup, l’intervention armée que vous avez
décidé, produisant aujourd’hui le chaos
et le terrorisme en Libye et auxquels
les peuples libyen, tunisien et algérien
sont confrontés.
Sachez, « monsieur
le président », que nous sommes
suffisamment avertis sur votre
personnalité pour ne pas vous confondre
avec les vrais « Républicains »,
à leur tête monsieur Alain JUPPE
et bien d’autres, qui ont le sens de
l’Etat, de l’honneur en politique et à
qui, sans aucun apriori ou animosité
politique, nous donnons rendez-vous aux
« Présidentielles de 2017 ».
Sachez également,
« monsieur le président »,
que vos outrances à propos de notre pays
d’origine suscitent notre indignation.
Elles ne font plaisir qu’aux fascistes,
nostalgiques « d’une nuit
coloniale qui a duré 132 ans en Algérie »,
que vous voulez « draguer »
électoralement.
Comme vous pouvez
aisément l’imaginer, monsieur Nicolas
SARKOZY, vos outrances
irresponsables vis-à-vis de l’Algérie,
de ses institutions et de son peuple
ne peuvent mériter que notre mépris.
Le moment venu,
nous saurons à notre tour y répondre.
Sachez enfin, « monsieur
le président », que depuis que
le peuple français vous a signifié votre
congé en 2012, vous êtes plus que jamais
disqualifié à nos yeux pour reprendre
possession du « Palais de l’Elysée ».
Vous semblez être
le seul à ignorer les nombreuses
plaisanteries qui circulent sur le Net à
votre sujet, vous assimilant à un «comique»
de la scène politique française.
Soyez certains que
nous nous mobiliserons en masse pour que
votre imposture politique soit à nouveau
écartée de l’espace politique et qu’elle
ne puisse plus souiller
les véritables valeurs qui fondent la
République et l’histoire des relations
algéro-françaises pour lesquelles nous
militons comme acteurs actifs et
vigilants de la diaspora algérienne en
France.
Le bureau
exécutif de l’A.N.A.A.F
(Alliance nationale des associations des
Algériens de France)
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