|
Interview exclusive de Kurt Sonnenfeld
Un vidéaste de la FEMA,
présent à Ground Zero rend public son témoignage
Kurt Sonnenfeld avec un spécialiste
en recherche et secourisme non identifié
dans une poche souterraine des décombres de Ground Zero
Jeudi 9 juillet 2009 Vidéaste officiel
du gouvernement des États-Unis, Kurt Sonnenfeld a été dépêché à
Ground Zero le 11 septembre 2001 où il a enregistré 29 films
durant un mois : « Ce que j’ai vu à certains moments et à
certains endroits... est très troublant ! ». Il ne les a jamais
transmis aux autorités, et a été persécuté depuis lors. Kurt
Sonnenfeld s’est exilé en Argentine où il vient de publier
El Perseguido
(Le persécuté). L’ouvrage relate son interminable cauchemar et
porte un nouveau coup au Rapport de la Commission présidentielle
sur les événements du 11/9. Une interview exclusive réalisée par
le Réseau Voltaire.
Kurt Sonnenfeld, diplômé de l’Université du Colorado (USA), a
étudié les affaires internationales et l’économie ainsi que la
littérature et la philosophie. Il a travaillé pour le
gouvernement des États-Unis en tant que vidéaste officiel et
comme directeur des opérations de diffusion de l’équipe
d’intervention d’urgence pour l’Agence fédérale des situations
d’urgence (FEMA). Kurt Sonnenfeld a également travaillé sous
contrat pour diverses agences gouvernementales et des programmes
pour des opérations confidentielles et « sensibles » dans des
installations scientifiques et militaires sur le territoire
états-unien.
Le 11 septembre 2001, la zone appelée "Ground Zero" a été
fermée au public. Pourtant, Sonnenfeld y avait libre accès, ce
qui lui a permis de documenter l’enquête (qui n’a jamais eu
lieu) et de fournir des scènes « expurgées » à pratiquement
toutes les chaînes d’information dans le monde. Les
enregistrements révélant certaines anomalies qu’il a découvertes
à Ground Zero sont toujours en sa possession.
Accusé, selon le scénario manifeste d’un coup monté, surtout
à la lumière des événements qui ont suivi, d’un crime qui n’a
pas eu lieu, Kurt Sonnenfeld a été persécuté sur deux
continents. Après des années de peur, d’injustice et
d’isolement, il a décidé de prendre publiquement position contre
la version officielle du gouvernement ; il est prêt à soumettre
les documents en sa possession à l’examen attentif d’experts
fiables.
Kurt Sonnenfeld
Interview
Réseau Voltaire : Votre livre
autobiographique intitulé : El Perseguido, (Le
persécuté), a récemment été publié en Argentine où vous vivez en
exil depuis 2003. Dites-nous qui vous persécute ?
Kurt Sonnenfeld : Bien que ce soit une
autobiographie, il ne s’agit pas de l’histoire de ma vie. Étant
devenu un témoin gênant après mon service à Ground Zéro, c’est
plutôt le récit des événements extraordinaires qui nous sont
arrivés, à ma famille et moi-même, du fait des autorités US
durant plus de sept ans et dans les deux hémisphères.
Réseau Voltaire : Vous avez expliqué que
votre demande de statut de réfugié politique, selon la
Convention de Genève de 1951, est encore à l’étude par le Sénat
argentin, alors qu’en 2005 on vous garantissait l’asile
politique, quoique sur des bases provisoires. Cela fait
probablement de vous le premier citoyen états-unien dans cette
situation ! Sans doute le premier officiel du gouvernement
directement exposé aux événements entourant le 11 septembre 2001
qui soit devenu un "whistle-blower", une source publique Est-ce
cela qui vous a conduit à l’exil ?
Kurt Sonnenfeld avec sa
femme Paula, témoignant devant le Sénat argentin
Kurt Sonnenfeld : Un réfugié est une
personne qui a été forcée de quitter son pays (ou ne peut y
retourner) pour cause de persécution. Il est indéniable que de
nombreuses personnes ont été injustement persécutées à cause des
lois quasi- fascistes et des politiques issues du choc du 11
septembre 2001 et ils ont droit au statut de réfugié. Mais le
fait est que demander le statut de réfugié est une démarche
risquée et dangereuse. Les États-Unis sont la seule « super
puissance » restant au monde, et la dissidence y a été réprimée
de fait. Quiconque demande le statut de réfugié sur des bases
politiques fait ainsi acte de dissidence extrême. Si votre
demande est rejetée, que faites-vous ? Une fois que vous avez
déposée la demande, il est impossible de revenir en arrière.
Personnellement, je n’étais pas obligé de quitter les
États-Unis, je ne me suis certainement pas enfui. À l’époque, je
n’étais tout simplement pas conscient de ce qui se tramait
contre moi. Je n’avais pas encore établi les liens. Alors, quand
je suis parti en 2003, c’était avec l’intention de revenir. Je
suis venu en Argentine pour un court répit, pour tenter de
récupérer après tout ce qui m’était arrivé. Je suis venu ici
librement avec mon propre passeport, en utilisant mes propres
cartes de crédit. Mais par une suite incroyable d’événements,
j’ai été depuis forcé à l’exil, et je ne suis pas rentré.
Réseau Voltaire : À quelles sortes
d’événements faites-vous allusion ?
Kurt Sonnenfeld : J’ai fait l’objet de
dénonciations mensongères à propos de « crimes » qui,
d’évidence, ne se sont pas produits, d’un emprisonnement abusif,
et de tortures suite à ces accusations, en plus de scandaleuses
calomnies envers ma réputation, de menaces de mort, de
tentatives d’enlèvement, et plusieurs autres violations des
droits civils et humains telles que dénoncées par de nombreux
accords internationaux. Mon retour aux États-Unis ne serait pas
seulement une prolongation de ces violations, il aboutirait à
une séparation - peut-être permanente d’avec ma femme et nos
jumelles de 3 ans, la seule raison d’être qui me reste. Et puis,
avec l’impossibilité d’obtenir un procès équitable pour un crime
qui n’a jamais eu lieu, je risquerais même la peine de mort.
Réseau Voltaire : En 2005, le
gouvernement états-unien a fait une requête pour vous extrader,
ce qui a été refusé par un juge fédéral. Puis, en 2007, la Cour
suprême argentine -dans une démonstration d’intégrité et
d’indépendance- a refusé l’appel états-unien, mais votre
gouvernement a persisté. Pouvez-vous nous éclairer sur la
situation ?
Kurt Sonnenfeld : En 2008, absolument sans
aucune base légale, le gouvernement états-unien a fait de
nouveau appel auprès de la Cour suprême argentine, qui
maintiendra certainement les deux décisions inattaquables déjà
prises par le juge fédéral.
L’une de ces décisions rapportait qu’il y avait trop de
sombras, ou des zones d’ombres dans mon cas. Il y avait de
nombreux mensonges dans la demande d’extradition envoyé ici par
les autorités US et heureusement, nous avons pu le prouver. Le
fait qu’il y ait tant de mensonges a servi à soutenir ma requête
de demande d’asile. Nous avons pu montrer que nous avons été
victimes d’une longue campagne de harcèlement et d’intimidation
de la part des services de renseignement états-unien. En
conséquence, ma famille est depuis sous protection policière
permanente. Comme l’a remarqué un sénateur à propos de mon cas :
« leur comportement trahit leurs motivations réelles. »
Kurt Sonnenfeld et sa
famille sont fréquemment harcelés,
suivis, et photographiés, comme le montre cette photo
Réseau Voltaire : Ils veulent vous
épingler pour un crime imaginaire. Comment justifiez-vous un tel
acharnement ? En temps que fonctionnaire de la FEMA, le
gouvernement aurait dû vous croire. À quel moment la situation
a-t-elle basculé ?
Kurt Sonnenfeld : Rétrospectivement, je
réalise que la situation a basculé peu avant que j’en prenne
conscience. Initialement, la fausse accusation portée contre moi
était totalement irrationnelle, elle m’a complètement démoli.
C’est incroyablement difficile d’avoir souffert de la perte de
quelqu’un qu’on aime et qui se suicide. Mais en être accusé,
c’est insupportable. L’affaire s’est soldée par un non-lieu, car
une montagne de preuves m’absolvait totalement (Nancy, ma femme,
a laissé une lettre derrière elle, et des écrits suicidaires
dans son journal ; il y a eu des cas de suicide dans sa
famille ; etc.) L’accusation était sure à 100 % de mon innocence
avant de demander le non-lieu.
Mais la garde à vue a été prolongée, même APRES qu’il ait été
dit que je devais être libéré, ce qui m’a prouvé que quelque
chose se tramait en coulisse. J’ai été incarcéré QUATRE MOIS
après que mes avocats eurent été informés qu’un non-lieu était
requis ; j’ai finalement été libéré en juin 2002. Pendant ce
temps, une incroyable suite d’événements étranges s’est
produite. Alors que j’étais encore détenu, j’ai eu une
conversation téléphonique avec des fonctionnaires de la FEMA
afin de résoudre le problème, mais j’ai réalisé qu’on me
considérait comme « compromis », représentant un danger. On m’a
dit qu’il était convenu que « l’Agence devait être protégée »,
surtout à la lumière du bouleversement qui menaçait avec la mise
en application du Patriot Act et de l’intrusion attendue
qui viendrait avec le nouveau Département de la Sécurité de la
patrie (Department of Homeland Security). Après tous les risques
que j’avais encourus, toutes les épreuves et les difficultés que
j’avais endurées durant presque 10 ans, je me suis senti trahi.
La déception a été terrible.
Parce qu’ils m’abandonnaient, je leur ai dit que je n’avais
pas les enregistrements, que je les avais donnés à un
bureaucrate de New York, et qu’ils devraient attendre que je
sois relâché pour récupérer tout autre document en ma
possession. Peu après cette conversation, ma maison a été
« perquisitionnée » les serrures ont été changées, et des
voisins ont vu des hommes entrer chez moi, bien qu’il n’y ait
pas à la Cour de rapport mentionnant leurs entrées, comme cela
se devait. Quand j’ai enfin été libéré, j’ai découvert que mon
bureau avait été mis à sac, mon ordinateur n’était plus là et
plusieurs vidéos avaient disparu de ma vidéothèque au sous-sol.
Des hommes étaient constamment garés dans la rue près de ma
maison, mon système de surveillance a été piraté plus d’une
fois, les lampes de sécurité extérieures étaient dévissées,
etc., au point que je me suis installé chez des amis, dans leur
copropriété à la montagne, qui par la suite a AUSSI été
cambriolée.
Quiconque cherche la vérité reconnaît qu’il y a eu des séries
d’irrégularités extraordinaires dans cette affaire et qu’une
scandaleuse injustice est faite contre moi et ceux que j’aime.
Cette intense campagne pour me faire retourner sur le sol
américain est un faux prétexte à des motivations plus obscures.
Réseau Voltaire : Vous avez suggéré que
vous avez observé des choses à Ground Zero qui ne concordent pas
avec le compte-rendu officiel. Avez-vous dit ou fait quelque
chose pour éveiller le doute à cet égard ?
Kurt Sonnenfeld : Lors de ce même coup de
fil, j’ai dit que je révélerais au public, non seulement mes
suspicions sur les événements entourant le 11 septembre 2001,
mais aussi sur divers contrats pour lesquels j’ai travaillé par
le passé.
Sonnenfeld à Ground Zero,
dans son travail de documentation sur le terrain
Réseau Voltaire : Sur quoi se basent vos
soupçons ?
Kurt Sonnenfeld : Rétrospectivement, il y
avait beaucoup de choses dérangeantes à Ground Zero. Cela m’a
paru bizarre d’être envoyé à New York avant même que le second
avion ne frappe la tour Sud, alors que les médias rapportaient
seulement encore qu’un « petit avion » était entré en collision
avec la tour Nord - une catastrophe bien trop bénigne pour faire
intervenir la FEMA. La FEMA a été mobilisée en quelques minutes,
alors qu’il lui a fallu dix jours pour se déployer à la
Nouvelle-Orléans en réponse à l’ouragan Katrina, malgré de
nombreux avertissements préalables ! J’ai trouvé bizarre que les
caméras soient si farouchement interdites dans le périmètre de
sécurité de Ground Zero, que toute la zone soit déclarée scène
de crime, alors que les pièces à conviction y étaient enlevées
et détruites si rapidement. Puis j’ai trouvé très étrange
d’apprendre que la FEMA et plusieurs autres agences fédérales
étaient déjà en position dans leur centre de commande, au Pier
(quai) 92, le 10 septembre, un jour avant les attentats.
Des pneus du train
d’atterrissage visibles dans un conteneur de pièces à conviction
marqué « FBI Parties d’avion seulement ».
On nous demande de croire que les quatre boîtes noires
« indestructibles » des deux avions ayant percuté les tours
n’ont jamais été retrouvées car elles ont été complètement
pulvérisées, pourtant j’ai un film montrant des roues du train
d’atterrissage peu endommagées, et aussi des sièges, des
morceaux de fuselage, une turbine d’avion, qui n’était
absolument pas désintégrés. Ceci dit, je trouve plutôt étrange
que de tels objets presque intacts aient pu résister à ce type
de destruction qui a transformé la plus grande partie des Tours
Jumelles en poussière. Et j’ai assurément quelques doutes quant
à l’authenticité de la turbine de « l’avion ».
Pièce à conviction : la
turbine de Boeing présentée à la décharge de l’île de Fresh Kill.
Ce qui est arrivé au Bâtiment 7 est extrêmement suspect. J’ai
une vidéo qui montre à quel point la pile de gravats était
curieusement petite et comment les bâtiments de chaque côté
n’ont pas été touchés par le Bâtiment 7 lorsqu’il s’est
effondré. Il n’a pas été frappé par un avion ; il n’a subi que
quelques dégâts mineurs quand les Tours Jumelles se sont
écroulées, il n’y avait que des incendies mineurs sur quelques
étages. Il est impossible que ce bâtiment ait pu imploser comme
il l’a fait sans une démolition contrôlée. Pourtant
l’effondrement du Bâtiment 7 a à peine été évoqué par les médias
dominants et ignoré de manière suspecte par la Commission sur le
11/9.
Réseau Voltaire : D’après certaines
informations, les sous-sols du WTC7 contenaient des archives
sensibles et indubitablement compromettantes. Avez-vous trouvé
quelque chose à ce propos ?
Kurt Sonnenfeld : Le Service Secret, le
Département de la Défense, le FBI, le Fisc (IRS), la Commission
de réglementation et de contrôle des marchés financiers (la SEC)
ainsi que la Cellule de crise [de la ville de New York, Ndlr]
pour les situations d’urgence (OEM) occupaient énormément
d’espace sur plusieurs étages du bâtiment. D’autres agences
fédérales y avaient également des bureaux. Après le 11
Septembre, on a découvert que, caché dans le bâtiment 7, se
trouvait le plus grand centre clandestin de la CIA dans le pays,
hormis celui de Washington DC ; une base opérationnelle d’où
l’on espionnait les diplomates des Nations Unies et d’où étaient
menées les opérations de contre-terrorisme et de
contre-espionnage (ainsi que l’Intelligence économique, Ndlr).
Il n’y avait pas de parking souterrain dans le bâtiment
(World Trade Center) 7. Il n’y avait pas de caves. À la place,
les agences fédérales du Bâtiment 7 rangeaient leurs véhicules,
documents et pièces à conviction dans le bâtiment de leurs
partenaires de l’autre côté de la rue. Sous le niveau de la
place du Bureau des Douanes US (Bâtiment 6), il y avait un grand
parking souterrain séparé du reste de la zone souterraine du
complexe et hautement surveillé. C’est là que les divers
services du gouvernement garaient leurs voitures résistantes aux
bombes, leurs limousines blindées, les faux taxis et les camions
de la compagnie de téléphone utilisés pour des surveillances
secrètes et des opérations secrètes, des fourgonnettes
spécialisées et autres véhicules. Dans cette zone de parking
sécurisé, il y avait aussi un accès à la chambre forte
inférieure du Bâtiment 6.
Approchant l’entrée vers les
niveaux inférieurs du bâtiment
Quand la tour Nord est tombée, le Bureau des Douanes US
(Bâtiment 6) a été écrasé et complètement ravagé par le feu. La
plupart de ses étages souterrains ont également été détruits.
Mais il y avait des cavités. Et c’est par une de ces cavités,
récemment découverte, que je suis descendu pour enquêter avec la
Force d’intervention spéciale. C’est là qu’on a découvert
l’antichambre de sécurité de la cave sévèrement endommagée. Tout
au bout du bureau de sécurité se trouvait la grande porte en
acier de la chambre forte avec, à coté, le clavier à code dans
le mur en parpaing. Mais le mur était fissuré et partiellement
effondré, et la porte était partiellement ouverte. A l’aide de
nos torches, on a regardé ce qu’il y avait dedans. Si ce n’est
plusieurs rangées d’étagères vides, la chambre forte ne
contenait que des débris et de la poussière. Elle avait été
vidée. Pourquoi ? Et quand avait-elle pu être vidée ?
Réseau Voltaire : Est-ce cela qui a fait
résonner un signal d’alarme en vous ?
Kurt Sonnenfeld : Oui, mais pas
immédiatement. Dans un tel chaos, il était difficile de
réfléchir. Ce n’est qu’après avoir tout digéré que l’alarme
s’est déclenchée.
Le Bâtiment 6 a été évacué 12 minutes après que le premier
avion ait frappé la tour Nord. Les rues ont immédiatement été
bouclées par des véhicules de pompiers, des voitures de police
et les embouteillages, et la chambre forte était assez large, 15
mètres sur 15 selon moi, pour nécessiter au moins un grand
camion pour évacuer son contenu. Après que les tours soient
tombées et qu’elles aient détruit le niveau du parking, une
mission pour récupérer le contenu de l’antichambre aurait été
impossible. La chambre forte a donc dû être vidée avant
l’attaque.
J’ai largement décrit tout ceci dans mon livre, et il
semblerait que les choses d’importance aient été mises en lieu
sûr avant les attentats. Par exemple, la CIA n’a pas semblé trop
inquiétée par ses pertes. Après que l’existence de leur bureau
secret dans le Bâtiment 7 soit découverte, un porte-parole de
l’agence a dit aux journaux qu’une équipe spéciale avait été
dépêchée pour fouiller les débris à la recherche de documents
secrets et de rapports des services de renseignement, bien qu’il
y ait des millions, si ce n’est des milliards de pages flottant
dans les rues. Néanmoins, le porte-parole était confiant. "Il ne
devrait pas y avoir trop de papiers dispersés." a t-il déclaré.
Les vestiges insolites du
Bureau des Douanes US (Bâtiment 6).
Et les douanes ont d’abord clamé que tout avait été détruit.
Que la chaleur avait été si intense que toutes les pièces à
conviction de la chambre forte avaient été réduites en cendre.
Mais quelques mois plus tard, ils ont annoncé avoir mis un terme
aux activités d’un important réseau de trafic de narcotiques et
de blanchiment d’argent colombien après avoir récupéré des
preuves cruciales de la chambre forte, dont des photos de
surveillance et des enregistrements d’écoutes téléphoniques très
sensibles. Et quand ils ont déménagé dans leur nouveau bâtiment
au 1 Penn Plaza à Manhattan, ils ont fièrement accroché sur le
mur du hall leur plaque honorifique et la grande enseigne ronde
des Bureaux de la Douane US, elle aussi miraculeusement
retrouvée, immaculée, dans leurs anciens bureaux du World Trade
Center, écroulés et incendiés.
Réseau Voltaire : Vous n’étiez pas seul
en mission à Ground Zero. Est-ce que les autres ont remarqué les
mêmes anomalies ? Savez-vous s’ils ont également été harcelés ?
Kurt Sonnenfeld : En fait, j’ai entendu
parler de quelques personnes sur deux sorties différentes.
Certains d’entre nous en ont même discuté après. Ils savent de
qui il s’agit et j’espère qu’ils se manifesteront, mais je suis
certain qu’ils ont de fortes appréhensions sur ce qu’il leur
arrivera s’ils le font. Je leur laisse le soin de décider, mais
l’union fait la force.
Réseau Voltaire : Avec la parution de
votre livre, vous êtes devenu un « lanceur d’alerte »- mais à un
point de non retour ! Il doit y avoir beaucoup de gens qui
savent ce qui s’est réellement passé ou non en ce jour
fatidique. Pourtant, personne n’est monté au créneau, surtout
pas ceux qui étaient directement impliqués de manière
officielle. C’est ce qui rend votre cas si convaincant. À en
juger d’après vos épreuves, il n’est pas difficile d’imaginer ce
qui retient de telles personnes.
Kurt Sonnenfeld : En fait, il y a aussi des
gens très bien et crédibles qui ont lancé des alertes. Ils sont
discrédités, ignorés. Certains sont persécutés et harcelés comme
moi.
Les gens sont tenus par la peur. Tout le monde sait que si
vous questionnez les autorités US, vous aurez des problèmes
d’une façon ou d’une autre. Au minimum, vous serez discrédité,
déshumanisé. Le plus vraisemblablement, vous vous trouverez
accusé de quelque chose sans aucun rapport, comme une fraude
fiscale - ou même quelque chose de pire, comme dans mon cas.
Regardez ce qui est arrivé à Abraham Bolden par exemple [1],
ou au maître des échecs Bobby Fischer après qu’il ait montré son
mépris à l’égard des États-Unis. Il y a une quantité d’exemples.
Par le passé, j’ai demandé à mes amis et associés de parler pour
moi pour raconter tous les mensonges diffusés dans les médias,
mais ils avaient tous peur des retombées contre eux-mêmes et
leurs familles.
Réseau Voltaire : À quel degré vos
découvertes à Ground Zero impliqueraient le gouvernement dans
ces événements ? Êtes-vous au courant des enquêtes qu’ont mené
plusieurs scientifiques et des professionnels qualifiés qui non
seulement corroborent vos propres découvertes, mais dans
certains cas les surpassent de loin ? Considérez vous ces
personnes comme des « adeptes de la théorie du complot » ("conspiracy
nuts") ?
Kurt Sonnenfeld : Au plus haut niveau à
Washington DC, quelqu’un savait ce qui allait se produire. Ils
voulaient tellement une guerre, qu’ils ont, au minimum, laissé
faire, et plus vraisemblablement ils ont même aidé ces
événements à se produire.
Parfois, il me semble que les « dingues » [les « adeptes de
la théorie du complot » Ndlr.] sont ceux qui s’accrochent à ce
qu’on leur a dit avec une ferveur presque religieuse malgré
toutes les preuves du contraire - ceux qui ne veulent pas
considérer le fait qu’il y a eu une conspiration intérieure. Il
y a tant d’anomalies dans l’enquête « officielle » qu’on ne peut
les attribuer à des erreurs ou à de l’incompétence. Je connais
les scientifiques et les professionnels qualifiés auxquels vous
faites référence, leurs découvertes sont convaincantes,
crédibles et présentées selon le protocole scientifique, en
totale opposition avec les découvertes de l’enquête
« officielle ». De plus, de nombreux agents des services secrets
et des fonctionnaires du gouvernement avancent leurs opinions
très informées (disant) que la Commission sur le 11/9 était au
mieux une farce, au pire une couverture [2].
Mon expérience à Ground Zero n’est qu’une pièce de plus à
rajouter au puzzle.
Réseau Voltaire : Ces événements
remontent à presque 8 ans. Pensez-vous que découvrir la vérité à
propos du 11/9 est toujours un objectif important ? Pourquoi ?
Kurt Sonnenfeld : C’est de la plus haute
importance. Il en sera de même dans 10 ou même 50 ans si la
vérité n’a pas éclaté d’ici là. C’est un objectif important car,
à ce point de l’histoire, beaucoup de gens sont trop crédules
face à ce que les autorités leur racontent et trop enclins à les
suivre. En situation de choc, les gens cherchent à être guidés.
Les gens qui ont peur sont manipulables. Savoir manipuler les
masses aboutit à d’inimaginables bénéfices pour de nombreuses
personnes très riches et très puissantes. La guerre est
incroyablement chère, mais l’argent finit bien quelque part. La
guerre est toujours très profitable pour un petit nombre. D’une
manière ou d’une autre, leurs fils finissent toujours à
Washington DC, ils prennent les décisions, établissent des
budgets, tandis que les fils des pauvres et de ceux qui ne sont
pas pistonnés finissent toujours au front, recevant les ordres
et livrant les guerres des premiers. Les énormes caisses noires
du Département de la Défense US représentent une machine de
financement illimité pour le complexe militaro-industriel,
chiffré à plusieurs milliers de milliards de dollars, et il en
sera ainsi tant que les masses ne se réveilleront pas, tant
qu’elles ne redeviendront pas sceptiques et qu’elles ne
demanderont pas des comptes. Les guerres (et les faux prétextes
mis en avant) ne cesseront pas tant que les gens ne prendront
pas conscience des réels motifs de la guerre et tant qu’ils
n’arrêteront pas de croire aux explications "officielles."
Réseau Voltaire : Ce qu’on appelle le
Mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre (9/11 Truth
Movement) a demandé une nouvelle enquête indépendante sur ces
événements. Croyez-vous qu’en ce sens il y ait un espoir avec
l’Administration Obama ?
Kurt Sonnenfeld : Je le souhaite vraiment,
mais je reste sceptique. Pour quelles raisons le leadership d’un
quelconque gouvernement établi agirait volontairement à ce qui
aboutirait à une sérieuse compromission de son autorité ? Ils
préfèrent maintenir le statu quo et laisser les choses en
l’état. Le chauffeur du train a changé, mais le train a-t-il
changé de direction ? J’en doute. L’impulsion doit venir du
public, non seulement au niveau national mais aussi à
l’international, comme le fait votre réseau.
Réseau Voltaire : Nombre d’association de
défense des droits de l’homme, de groupes d’activistes et de
personnalités vous soutiennent dans la détresse, et non des
moindres, le Prix Nobel de la Paix, Adolfo Pérez Esquivel par
exemple. Comment les Argentins répondent-ils en général à votre
situation ?
Kurt Sonnenfeld : Par un incroyable
déferlement de soutiens. La dictature militaire est encore
fraîche dans la mémoire collective de la plupart des gens ici,
qui savent que la dictature (tout comme d’autres dictatures en
Amérique du Sud à ce moment-là) avait été soutenue par la CIA, à
l’époque dirigée par George Bush père. Ils se souviennent très
bien des centres de torture, des prisons secrètes, des milliers
de personnes « disparues » à cause de leurs opinions, la peur
quotidienne. Ils savent que les États-Unis recommenceront
aujourd’hui s’ils le jugent opportun, qu’ils envahiront un pays
pour atteindre leurs intérêts politiques et économiques, puis
pour manipuler les médias à l’aide de "casus belli" fabriqués de
toute pièce pour justifier leurs conquêtes.
Kurt Sonnenfeld et Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de
la Paix 1980
Ma famille et moi sommes honorés de compter parmi nos plus
chers amis Adolfo Pérez Esquivel [3]et
ses conseillers du Servicio de Paz y Justicia (SERPAJ). Nous
avons travaillés ensemble à de nombreuses causes, dont les
droits des réfugiés, les droits des femmes, des enfants sans
familles, et des enfants porteurs du HIV/SIDA. Nous sommes
également honorés d’avoir le soutien de : Abuelas de Plaza de
Mayo ; Madres de Plaza de Mayo, Línea Fundadora [4] ;
Centro de Estudios Legales y Sociales (CELS) ; Asamblea
Permanente de Derechos Humanos (APDH) [5] ;
Familiares de Detenidos y Desaparecidos por Razones Políticas ;
Asociación de Mujeres, Migrantes y Refugiados Argentina
(AMUMRA) ; Comisión de Derechos Humanos de la Honorable Cámara
de Diputados de la Provincia de Buenos Aires ; Secretaría de
Derechos Humanos de la Nación ; et le Programa Nacional Anti-Impunidad.
Au niveau international, un "amicus curiae" a été présenté en
notre faveur par l’ONG REPRIEVE de Grande-Bretagne, et nous
bénéficions de la collaboration de NIZKOR d’Espagne et de
Belgique. De plus, ma femme, Paula et moi avons été reçus au
Congrès par La Comisión de Derechos Humanos y Garantías de la
Honorable Cámara de Diputados de La Nación.
Réseau Voltaire : Comme nous le disions,
décider d’écrire ce livre et de le rendre public a été un pas
gigantesque. Qu’est-ce qui vous a poussé à le faire ?
Kurt Sonnenfeld : Sauver ma famille. Et
faire savoir au monde que les choses ne sont pas ce qu’elles
semblent être.
Réseau Voltaire : Dernière question, mais
pas la moins importante : qu’allez-vous faire de vos
enregistrements ?
Kurt Sonnenfeld : Je suis certain que mes
enregistrements révèlent plus de choses que je ne suis capable
d’analyser vu mes compétences limitées. C’est pourquoi je
coopérerai autant que je le peux avec des experts fiables et
sérieux dans un effort commun pour faire éclater la vérité.
Réseau Voltaire : Merci beaucoup !
Traduction
ReOpen911.info
[1]
Nommé par le président Kennedy, Abraham Bolden était le premier
agent noir du Secret Service, le service chargé de la protection
des hautes personnalités, dont le président. Après l’assassinat
de J.F.K., il assura que le Secret service avait été prévenu à
l’avance de l’attentat, mais avait failli à sa mission. Il fut
brusquement écarté de la scène publique, accusé de corruption et
incarcéré. En 2008, il a publié son témoignage dans The Echo
from Dealey Plaza : The True Story of the First African American
on the White House Secret Service Detail and His Quest for
Justice After the Assasination of JFK. Ndlr.
[2]
« 41
anciens responsables états-uniens de l’anti-terrorisme et du
renseignement mettent en cause la version officielle du
11-Septembre », par Alan Miller, Réseau Voltaire, 9
juin 2009.
[3]
Voir les
articles en espagnol d’Adolfo Perez Esquivel sur le site de la
Red Voltaire.
[4]
« Marche
de la Résistance des Mères de la place de Mai », par Ines
Vázquez, Réseau Voltaire, 24 janvier 2006.
[5]
Voir les interventions d’Alexis
Ponce à la conférence Axis for Peace. Par exemple Alexis
Ponce : « Le
Mossad a formé la police équatorienne aux techniques de torture »,
Réseau Voltaire, 18 novembre 2005. Et ses
articles en langue espagnole sur le site de la Red Voltaire .
|