Venezuela
Hugo Chavez : «Triste la révolution qui dépend d'un seul homme»
Mardi 12 avril 2011
“Triste la révolution qui dépend d’un seul homme. Ce ne
serait pas une révolution, elle serait trop fragile pour
prétendre en être une ». C’est ce qu’a répondu le président
Chavez à la question du journaliste uruguayen Federico Fasano,
sur ce qui se passerait au Venezuela sans lui. Le mandataire a
insisté sur le fait que le processus politique qui se vit au
Venezuela est une situation sui generis. « Je ne me
crois pas indispensable. Personne n’est indispensable »
a-t-il dit. Il a rappelé un épisode de sa vie : à 18 ans il
avait failli mourir noyé dans une rivière de son Etat natal de
Barinas, dans les Llanos vénézuéliens. « Croyez-vous que si
je m’étais noyé ce jour-là, la Révolution Bolivarienne n’aurait
pas eu lieu ? L’homme individuel apporte son style, son rythme…
à des processus qui ne dépendent pas d’un seul homme, mais qui
sont le produit d’un temps historique » a-t-il affirmé.
Révolution pacifique mais armée
« On ne peut pas mener une révolution pleine et profonde
sans pouvoir la défendre » a dit le Président Chavez,
interrogé sur la politique militaire de la Révolution
Bolivarienne. Il a affirmé que cette politique est orientée vers
l’intégration humaine des forces armées dans révolution sociale.
Il a rappelé que dans le cas de la Révolution cubaine, Fidel a
dû créer une armée, contrairement au cas vénézuélien où la
rébellion a surgi des casernes.
Il a conclu qu’« aujourd’hui, les forces militaires
vénézuéliennes sont une force qui se définit fièrement comme
anti-impérialiste, révolutionnaire, socialiste », et a
affirmé que « sans eux (les militaires) il serait impossible
d’avancer »
Il a rappelé les évènements du 11 avril 2002, lorsque s’est
produit le coup d’Etat dirigé par l’impérialisme étatsunien et
l’oligarchie vénézuélienne, mené par certains hauts gradés
formés par la School of Americas (NDT : école
étatsunienne par laquelle sont passés un grand nombre de
dictateurs et de bourreaux). « Leur coup a échoué. Les
capitaines ont continué à m’appuyer, les soldats m’ont libéré et
se sont unis au peuple… pas un seul soldat n’a tiré contre le
peuple » a-t-il expliqué.
« Pourquoi as-tu été si généreux avec les vaincus ? »
"Est-ce une caractéristique de la Révolution Bolivarienne ?"
a demandé Fasano. « Oui, je crois qu’il faut être généreux,
écarter la rancune » a répondu Chavez.
A 12 ans de son écrasante première victoire électorale comme
Président de la République, Chavez et son gouvernement
continuent d’étendre les droits politiques, économiques et
sociaux.
En 2010, les élections législatives ont marqué un moment
particulier dans la consolidation de la démocratie et des droits
civils et politiques dans le pays. Ces élections ont vu la
participation d’une quarantaine de partis de la gauche à la
droite et 66% de participation, un niveau historique à ce type
d’élection. Les partis de l’opposition ont choisis de revenir
dans le jeu démocratique et ont gagnés 65 des 165 sièges à
l’Assemblée Nationale.
Depuis 1998, 16 élections ont eu lieu au Venezuela et ont
toutes été validées par les observateurs internationaux de l’UE
ou de l’OEA, incluant l’historique référendum de 2004.
Malgré les accusations de supposées atteintes à la liberté
d’expression, plus de 86% des médias utilisant le spectre
radioélectrique public sont dans les mains du secteur privé et
la plupart d’entre eux sont contrôlés par l’opposition
politique. Plus de 184 chaînes transmettent librement au travers
du câble. Il suffit de regarder les vifs débats dans la multiple
presse écrite et les titres disponibles dans les kiosques pour
se rendre compte de la vivacité de la liberté d’expression et de
la presse dans le pays.
D’après le rapport régional de l’ONG chilienne indépendante
Latinobarometro 2010, 84% des vénézuéliens appuient la
démocratie dans leur pays ; c’est l’indice le plus haut de la
région.
De plus, depuis 1998, le gouvernement appuie fortement les
médias communautaires, soutient le développement de l’industrie
des producteurs indépendants et l’accès à Internet pour tous les
vénézuéliens. Actuellement, plus de 33% de la population dispose
d’un accès à Internet. Un énorme bond en avant, sachant qu’en
1998, il n’étaient que 3%. Ce qui a valu au Venezuela de
recevoir en janvier 2011 un prix de l’UNESCO
Le Venezuela a également fait d’énormes progrès dans la lutte
contre la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion sociale. Depuis
1998, la pauvreté a diminué de moitié et la pauvreté extrême a
chutée de deux tiers. Environ 5 millions de vénézuéliens sont
sortis de la pauvreté ou de l’indigence, selon des organismes
indépendants comme la CEPAL (ONU).
Les groupes traditionnellement exclus, comme les femmes, les
communautés indigènes ou les groupe afro-descendants, se sont
vus garantir leurs droits par la Constitution de 1999,
augmentant ainsi leur participation dans le processus de
changement qui se déroule au Venezuela.
A la fin 2010, quatre des cinq pouvoirs publics, comme le
Tribunal Suprême ou l’Assemblée Nationale étaient (co-)dirigés
par des femmes. Les groupes indigènes ont acquis pour la
première fois 3 sièges à l’Assemblée Nationale, même s’ils ne
sont que quelques pour cent de la population. 42000 conseils
communaux sont actifs à travers tout le pays pour décider,
réaliser et surveiller les travaux publics requis par les
habitants, et les lois récentes renforcent cet état
participatif, basé sur le pouvoir communal. Enfin la réforme
agraire (4 millions d’hectares remis aux paysans) et le
transfert des technologies de partenaires du Sud permettent
d’avancer rapidement dans la souveraineté alimentaire et le
développement de la production nationale, pour sortir de la
dépendance extrême du pays avant la révolution.
Traduction : Sebastian Franco
Publié
sur Révolución Vive
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