Entretien de
Thierry Meyssan au Greffier noir
Des éléments de l'affaire Coulibaly
rappellent le rôle de services français
en 1999
Thierry Meyssan, Alexis Kropotkine
Mercredi 27 mai 2015
Plusieurs sites internet français ont
conduit des enquêtes de qualité sur
différents aspects des attentats du 11
janvier 2015. Parmi ceux-ci,
Le
Greffier noir a souhaité interviewer
Thierry Meyssan sur l’hypothèse d’une
opération organisée par des services
secrets atlantistes. L’intérêt de cet
entretien est d’exhumer les travaux du
Réseau Voltaire de 1999 et de les relier
avec les éléments mis à jour dans
l’affaire Coulibaly.
Par un
étrange retour de force, une
histoire vieille de 20 ans a refait
surface en empruntant le chemin
improbable des attentats contre
Charlie Hebdo. En effet, Claude
Hermant, qui fut à l’époque l’un des
acteurs principaux des révélations
médiatiques entourant les activités
illégales du DPS, tant en France
qu’à l’étranger, est aujourd’hui
inculpé et incarcéré pour trafic
d’armes. Il est notamment soupçonné
d’avoir acheminé une partie de
l’armement d’Amedy Coulibaly,
l’assassin de l’épicerie casher.
Claude Hermant qui animait depuis
plusieurs années une structure
paramilitaire proche des milieux
nationalistes autonomes affirme que
le trafic pour lequel il est inculpé
avait reçu l’aval des autorités
administratives et servait à
infiltrer des réseaux criminels pour
le compte de la gendarmerie.
Alexis Kropotkine :
Thierry Meyssan, en préparant un
article sur la connexion Hermant-Coulibaly [1],
nous avons redécouvert l’affaire du
Département Protection et Sécurité
du FN (DPS), dans laquelle vous et
le Réseau Voltaire avez joué un rôle
important. Nous étions à l’époque
dans les années 1990. De quoi
s’agit-il ?
Thierry Meyssan :
En septembre 1996, j’ai participé,
en tant que secrétaire national du
Parti radical de gauche (PRG), à la
création du Comité national de
vigilance contre l’extrême-droite
que nous avons fondé sur le modèle
du Comité de vigilance des
intellectuels antifascistes, que
notre parti créa en 1934. Il
s’agissait de réunir chaque semaine
les 45 principaux partis politiques,
syndicats, associations et loges
maçonniques de gauche pour
coordonner notre réponse à la montée
du racisme et de la violence
politique dans notre pays. Bien
entendu, j’y ai représenté le Réseau
Voltaire.
Cependant, rapidement je me suis
rendu compte que la plupart des
participants ne s’intéressaient à la
lutte contre le racisme et la
violence politique que comme moyen
de stigmatiser le Front national qui
représentait pour eux un utile
repoussoir électoral. Quoi qu’il en
soit, nous avons décidé d’offrir au
Comité national de vigilance une
surveillance précise des
publications dites d’« extrême
droite ». Nous nous sommes abonnés à
une cinquantaine de publications,
parfois très confidentielles, et
avons commencé à les lire et à les
analyser. Nous nous sommes également
rendus à de nombreuses
manifestations et conférences,
toujours pour comprendre notre
adversaire. Enfin, nous avons
interviewés plusieurs personnalités
d’extrême-droite. Je me suis rendu
compte que l’appellation « extrême
droite » n’avait aucun sens : on
l’utilisait pour désigner des
courants de pensée très différents
les uns des autres, pas
nécessairement racistes, ni
violents, ni même de droite, mais
tous exclus du jeu politique
national.
Alexis Kropotkine :
Que s’est-il dégagé de cette
veille ?
Thierry Meyssan :
Dans cette période, plusieurs
personnes ont été assassinées par
des militants du Front national. Il
pouvait s’agir de bagarres entre
colleurs d’affiche durant une
élection comme d’actes xénophobes ou
homophobes. En étudiant nos
matériaux, nous avons constaté que
les personnes suspectées par la
Justice d’avoir commis ces crimes
étaient toutes membres du service
d’ordre du Front national, le
Département Protection-Sécurité
(DPS).
Alexis Kropotkine :
Comment avez-vous fait le lien
entre le DPS, la Françafrique et les
services de renseignement ?
Thierry Meyssan :
Je travaillais par ailleurs avec
François-Xavier Verschave sur les
réseaux de la Françafrique. Il
s’agissait des premiers travaux sur
ce sujet. François-Xavier avait
débuté en épluchant les articles de
la presse nationale. Ils étaient
bourrés d’erreurs et
d’approximations, pourtant son étude
fit apparaître tout un monde secret
et est devenue la base de notre
connaissance de ce sujet.
Évidemment, je remarquais que les
noms des mercenaires travaillant
pour les intérêts français en
Afrique étaient les mêmes que ceux
des cadres du DPS.
Au départ j’ai pensé que ces
mercenaires étaient simplement
recrutés à « l’extrême- droite ».
Puis, j’ai vu un système organisé :
ces hommes travaillaient
alternativement en France pour le
DPS et à l’étranger pour les
services secrets français.
Alexis Kropotkine :
Comment cette passerelle entre
les services français et le DPS
s’est-elle constituée ? Pourquoi
choisir le FN ?
Thierry Meyssan :
En travaillant sur le Front
national, j’ai appris qu’il avait
été créé par François Duprat et
Ordre nouveau à la demande de
Jacques Foccart au début des années
70. Jean-Marie Le Pen n’en devint le
chef qu’après l’assassinat de
Duprat, en 1978. Or Duprat a
également été mercenaire en Afrique
et Jacques Foccart était le chef des
services secrets de la France
gaulliste.
De fil en aiguille, je suis
arrivé à trois conclusions
majeures :
Le
Front national était une création
des gaullistes visant à stabiliser
les différents groupes exclus de la
vie politique nationale (perdants de
la Seconde Guerre mondiale, perdants
de la décolonisation) et à les
ré-insérer dans la vie politique.
Dès
sa création, le FN était piloté par
les services secrets sous l’œil
vigilant de l’Élysée.
François
Mitterrand avait réactivé l’emprise
de l’Élysée sur le Front national de
manière à réintroduire ses leaders
historiques dans la vie politique
nationale. Il finança avec les fonds
secrets la campagne électorale des
européennes de 1984 et modifia le
mode de scrutin pour l’élection de
l’Assemblée nationale en 1986.
Malheureusement les députés FN se
comportèrent de manière absurde et
minable ce qui amena le président
Mitterrand à faire marche arrière.
Tout au plus put-il ultérieurement
amnistier les généraux d’Alger.
Alexis Kropotkine :
Quel rapport avec les opérations
extérieures des services de
renseignement français ?
Thierry Meyssan :
Ma vision des choses a changé
lorsque j’ai appris le rôle de
membres du service d’ordre du FN
dans les opérations secrètes de la
France en Tchétchénie.
Officiellement, ces gros bras
d’« extrême-droite » étaient allés
en Russie soutenir les bons
révolutionnaires tchétchènes contre
les méchants post-soviétiques. En
réalité, les services secrets
français avaient infiltré l’Émirat
islamique d’Itchkérie et offert à
son chef, le général Djokhar
Doudaïev, un téléphone portable
satellitaire. Peu après, les
services russes le localisaient
grâce à ce téléphone et le
liquidaient en lui envoyant un
missile guidé. Par conséquent, les
personnes que je prenais pour des
gros bras d’extrême-droite étaient
en réalité des agents français au
service du président François
Mitterrand travaillant main dans la
main avec les services de Vladimir
Poutine.
Je fus finalement convaincu, en
discutant avec des membres du DPS,
que celui-ci était une création des
services secrets au sein du FN. Et
ceci n’avait pas de rapport avec la
volonté de recyclage d’anciens
responsables politiques ou
militaires. C’est alors que je
découvrais un plan de fichage par le
DPS de personnalités à neutraliser
en cas de nécessité. Il s’agissait
de quelque chose de comparable à la
préparation d’un coup d’État. Le DPS
était devenu un outil de contrôle
politique au service de la DPSD (le
contre-espionnage militaire),
lui-même obéissant au réseau Gladio
de l’Otan.
Alexis Kropotkine :
Quelle a été la réaction du monde
politique ?
Thierry Meyssan :
Avec le soutien et l’aide du Parti
radical de gauche (PRG), nous avons
donc demandé la création d’une
commission d’enquête parlementaire.
L’Élysée y était obstinément opposé.
Mais à la suite d’un intense
lobbying auprès de tous les partis
politiques et au vu de nos
documents, François Mitterrand a
fait volte-face. Jean-Michel Baylet,
le président du PRG, a déposé une
demande de création au Sénat, mais
c’est en définitive la proposition
déposée à l’Assemblée qui a été
adoptée.
Notre travail a été perturbé par
la campagne de Charlie Hebdo
demandant la dissolution du Front
national et les nombreux obstacles
que Jean-Christophe Cambadélis a
dressés sur notre route.
Alexis Kropotkine :
Pourquoi J-C Cambadélis vous
a-t-il mis des bâtons dans les
roues ? N’était-il pas un allié
politique ? Concrètement quelles
manœuvres lui reprochez-vous ?
Thierry Meyssan :
Jean-Christophe Cambadélis est
soudainement devenu le représentant
du Parti socialiste au sein du
Comité national de vigilance, alors
qu’il y siégeait préalablement au
titre du « Manifeste contre le FN »
dont il était le président. Il
venait chaque semaine avec une
délégation et contestait mes
recherches en laissant entendre que
je faisais du lèse-Mitterrand
primaire. La majorité des membres
étant socialistes ou redevables au
président, cela jetait un froid.
J’ai pourtant réussi à convaincre le
Comité national de vigilance qui a
pris position en faveur de la
Commission d’enquête parlementaire.
Mais lorsque j’ai commencé à faire
le tour des députés et sénateurs, la
plupart m’ont dit avoir été
démarchés par Jean-Christophe
Cambadélis et priés de s’abstenir.
J’ai appris par la suite, que M. Cambadélis
avait été formé par Irving Brown, un
des fondateurs du Gladio.
Alexis Kropotkine :
Quelles furent les conclusions de
la commission d’enquête ?
Thierry Meyssan :
Au fur et à mesure des travaux de la
Commission, les députés se rendaient
compte que j’avais mis le doigt sur
quelque chose de très grave, mais
qu’il leur était impossible de
dévoiler le pot aux roses. Ainsi
ont-ils refusé ma proposition
d’aller perquisitionner la DPSD
—comme la loi leur en donne le
pouvoir— dont le siège est à
quelques minutes à pied de
l’Assemblée. Nous n’avons donc
jamais connu le fin mot de
l’histoire. Le complot n’avait pas
été ourdi par les dirigeants du FN,
mais soit par l’Élysée ce qui semble
peu probable, soit par un groupe
factieux à l’intérieur de la DPSD ce
qui est plausible.
Au Front national, Jean-Marie Le
Pen m’a d’abord traîné en justice,
et a perdu son procès. Puis il s’est
lui-même rendu compte qu’il avait
été manipulé et a commencé à
chercher qui, dans son entourage,
travaillait pour la DPSD. Il a alors
décidé d’exclure de son parti Bruno
Mégret et de fermer le DPS.
L’explosion du Front national a
rendu impossible toute poursuite
judiciaire et la Commission
d’enquête s’est conclue sur ce
constat.
Alexis Kropotkine :
La rupture FN-MNR n’a donc, selon
vous, que peu, voire pas de lien
avec la volonté d’indépendance et de
respectabilité de Bruno Mégret ?
Thierry Meyssan :
Sûrement pas. L’initiative en
revient à Jean-Marie Le Pen et à lui
seul. Bruno Mégret a cherché à
s’incruster, puis à créer un autre
parti politique, le MNR, mais n’est
jamais parvenu à exister par
lui-même. En outre, je ne vois pas
comment un homme qui s’entourait de
racialistes aurait pu espérer de la
respectabilité.
Alexis Kropotkine :
Vos propos me ramènent à la
mémoire les clips de campagne du
MNR, je crois d’ailleurs que
Courcelle, le chef du DPS, a
immédiatement rallié, avec ses
meilleurs hommes dont C. Hermant, le
parti de B. Mégret... Mais quels
furent ensuite vos rapports avec le
Front National ?
Thierry Meyssan :
Par la suite, j’ai entretenu des
rapports personnels amicaux avec
Jany le Pen et Bruno Gollnisch, mais
je n’ai jamais approché le Front
national avec lequel je n’ai pas
grand-chose de commun. Les articles
de Renaud Dély affirmant que j’avais
quitté le PRG pour le FN sont de la
pure diffamation.
J’ai cru, lors de la campagne
électorale de 2007, que Jean-Marie
Le Pen allait franchir le pas et
transformer son parti des perdants
en parti de la Nation. C’est en tous
cas ce que laissait présager son
discours de Valmy. Contrairement aux
autres militants de gauche, je
considère en fonction de ce que je
viens de vous expliquer que M. Le
Pen a servi la République en
stabilisant les différents groupes
que l’on désigne arbitrairement
comme d’« extrême droite ». En
outre, je pense que c’est un homme
qui s’est considérablement
amélioré : si vous regardez les
vidéos de son époque poujadiste,
vous voyez un homme inculte, brutal
et vulgaire, mais aujourd’hui c’est
un homme cultivé et réfléchi.
Malheureusement, en léguant son
parti à sa famille plutôt qu’en
laissant Bruno Gollnisch en devenir
président —même si celui-ci est mal
entouré et commet parfois des excès
peu compatibles avec la fonction— il
n’est pas parvenu à achever cette
mutation.
Alexis Kropotkine :
Cette vieille affaire du DPS
refait surface dans le contexte des
attaques de janvier. La Voix du Nord
écrit qu’une partie des armes
trouvées en possession d’Amedy
Coulibaly a transité par les réseaux
de Claude Hermant, justement un
ancien du DPS passé au MNR. Jusqu’à
son arrestation fin janvier, il
animait des structures
paramilitaires dans les milieux
nationaux-révolutionnaires,
structures qui n’ont, rappelons-le,
aucun lien avec le FN contemporain.
Le degré d’implication de Claude
Hermant n’est pas encore connu et
l’homme semble décidé à se défendre.
Il affirme qu’il travaillait pour
l’autorité administrative dans le
cadre d’une mission d’infiltration
et a divulgué dans la presse
régionale des courriels de la
gendarmerie corroborant ses dires.
Ce qui nous amène aux attentats
contre Charlie Hebdo. On vous
a beaucoup reproché d’avoir
rapidement écarté la piste
djihadiste. Quelle est aujourd’hui
votre position sur les événements
des 7, 8 et 9 janvier ?
Thierry Meyssan :
Je n’ai jamais écarté la piste
djihadiste, j’ai expliqué que les
commanditaires de cette action
n’étaient pas des islamistes, mais
probablement des atlantistes. Cela
n’exclut pas qu’ils puissent faire
exécuter leurs actions par des
djihadistes, bien au contraire.
L’idée de la « guerre des
civilisations » est complètement
étrangère à la pensée musulmane qui
ne vise pas l’annihilation, mais la
conquête. La « guerre des
civilisations », comme la
destruction apocalyptique,
n’existent que dans les cultures
juives et occidentales.
Historiquement, ce concept a été
pensé comme la justification d’une
stratégie offensive par Bernard
Lewis au sein du Conseil états-unien
de sécurité nationale, puis il a été
présenté comme une fatalité par le
propagandiste Samuel Hunttington,
lui aussi membre du Conseil de
sécurité nationale.
La difficulté pour les
Occidentaux, c’est qu’ils ne
parviennent plus à appréhender ce
sujet raisonnablement. C’est un
effet de la propagande qui n’est pas
la science du mensonge, mais celle
de l’embrigadement. Lorsque l’on
accepte par lâcheté de prendre à son
compte des choses que l’on sait
fausses, on se trouve soi-même
embarqué dans une succession de
mensonges sans parvenir à revenir en
arrière.
Alexis Kropotkine :
Que voulez-vous dire ?
Thierry Meyssan :
Par exemple, en France nous faisons
semblant d’avoir vécu la Seconde
Guerre mondiale alors que de juin 40
à juin 44 le pays était en paix et
seule la France libre et la
Résistance se battaient ; nous
faisons semblant de croire que le
IIIe Reich avait planifié le
massacre des juifs d’Europe, alors
que son objectif officiel et public
était de massacrer tous les Slaves
et de coloniser l’Europe orientale ;
nous sommes convaincus d’avoir été
colonialistes, alors que chaque fois
que le Peuple français fut consulté
à ce sujet, il s’y opposa ; etc.
Notez que je ne prends que des
exemples assez anciens pour ne pas
vous révolter.
Mais si vous voulez des exemples
actuels, en voici un : nous faisons
semblant de croire que les
États-uniens élisent leur président
au suffrage universel indirect,
alors qu’il est élu par les délégués
des gouverneurs des États. Du coup,
nous ne parvenons pas à expliquer
pourquoi la Cour suprême a déclaré,
en 2000 ne pas être intéressée à
connaître le résultat du vote
populaire en Floride. Nous faisons
semblant d’avoir des « valeurs
communes » avec les États-Unis alors
que nous n’en avons aucune : nous
sommes Républicains, ils pensent au
contraire que l’idée d’« Intérêt
général » conduit à la dictature ;
nous sommes démocrates, les
rédacteurs de la Constitution ne
l’étaient pas ; nous sommes
universalistes, ils sont
suprémacistes.
Pour revenir à votre question sur
les attentats de janvier, lorsque
vous avez mis en lumière
l’implication d’anciens membres du
DPS dans l’affaire Coulibaly, je
n’ai pas pu m’empêcher de revenir à
mon hypothèse de départ : et si
cette affaire était, elle aussi, une
manipulation des services secrets de
l’Otan ?
Alexis Kropotkine :
Pourquoi l’OTAN
s’impliquerait-elle aujourd’hui dans
une opération sous faux-pavillon sur
le territoire national d’un de ses
premiers membres ?
Thierry Meyssan :
Si pour vous, l’Otan est une
alliance défensive, constituée face
à la menace soviétique et qui s’est
pérennisée, il n’y a aucune logique
à une manipulation. Mais, d’une
part, l’Otan n’a pas été constituée
face à une menace, mais pour menacer
l’URSS, qui fut alors contrainte de
créer le Pacte de Varsovie. Et,
d’autre part, jamais l’Otan n’a
défendu un de ses États membres. Par
contre, l’Otan a organisé une
campagne terroriste en Serbie, puis
a argué d’une riposte
disproportionnée du gouvernement
Milosevic pour détruire la
Yougoslavie ; l’Otan a prétendu que
les Talibans étaient co-responsables
du 11-Septembre pour occuper
l’Afghanistan ; l’Otan a fabriqué de
faux témoignages au Conseil des
Droits de l’homme de Genève pour
arguer d’une menace sur la
population libyenne et renverser la
Jamahiriya arabe libyenne pourtant
massivement soutenue par des
manifestations populaires
gigantesques.
Loin d’être une alliance
défensive, l’Otan est un système de
vassalité-suzeraineté, ce qui est
contraire à la Charte des Nations
unies pour qui les États sont
souverains et égaux. Les historiens
ont montré que l’Otan a organisé de
nombreux attentats et assassinats
dans ses États membres et leurs
travaux ont été confirmés par des
documents officiels tirés des
archives états-uniennes. Cependant
ces travaux ne portent que sur les
premières années de l’Otan du fait
des difficultés d’accès aux archives
récentes. En France, en 1951 dans le
Gard, l’Otan a testé des drogues sur
des civils et à leur insu, puis
l’Otan, en 1961-66, a financé une
quarantaine de tentatives
d’assassinats du président Charles
De Gaulle par l’OAS.
Il est très désagréable de penser
que nous ne sommes souvent que des
pions dans les mains de Washington,
c’est pourtant une réalité prouvée
dans le passé et évidente
aujourd’hui. C’est pourquoi nous
aurions dû être attentifs lorsque
Jean-Marie Le Pen a déclaré que les
djihadistes de Charlie Hebdo
portaient la signature de services
secrets.
Document : « Commission
d’enquête parlementaire sur le
DPS : audition de Thierry
Meyssan, Yves Frémion et
Jean-Claude Ramos »,
Réseau Voltaire, 3 mars
1999.
Thierry
Meyssan,
Intellectuel français,
président-fondateur du
Réseau Voltaire et de la conférence
Axis for Peace. Dernier ouvrage en
français :
L’Effroyable imposture : Tome 2,
Manipulations et désinformations
(éd. JP Bertand, 2007).
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