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Cirepal
Prisonniers
palestiniens et arabes
dans les prisons de l’occupation sioniste
Bulletin d’informations n° 6 (05/08)
La
nation qui abandonne ses prisonniers ne peut prétendre à la
dignité ni à l’honneur
Sayyid
Hassan Nasrullah, secrétaire général du Hizbullah.
Prisonniers
palestiniens d’al-Quds : 525 prisonniers, dont 12 femmes et
6 enfants
A
l’occasion de la journée des prisonniers palestiniens, le 17
avril, l’Institution Internationale d’Al-Quds (IIQ) (www.alquds-online.org)
a publié un important rapport, très complet, sur les prisonniers
palestiniens d’al-Quds. Ce rapport fait suite à une enquête
approfondie menée par l’avocat palestinien Khalid Dsouki et la
journaliste Muna Qawasmeh, et la collaboration de Abdel Nasir
Ferwana, du ministère palestinien aux affaires des prisonniers et
libérés. Selon cette enquête, 525 prisonniers sont détenus
selon des normes assez « étranges » :
prisonniers palestiniens quant au comportement des autorités israéliennes
avec eux, privés de leurs droits les plus élémentaires, y
compris celui des visites familiales, très rares, ils sont considérés
en même temps comme des prisonniers « israéliens »,
c’est-à-dire qu’ils sont exclus de toutes les opérations
d’échanges ou des accords conclus entre l’Autorité
palestinienne et l’occupation. Comme les prisonniers
palestiniens de 48, les prisonniers d’al-Quds sont ignorés dans
les négociations politiques. C’est pourquoi l’IIQ a décidé,
dans le cadre de sa campagne de solidarité et de soutien à la
population de la ville d’al-Quds, d’éclairer et d’alerter
l’opinion internationale sur ces prisonniers politiques de la
ville d’al-Quds.
Selon
cette étude, les anciens prisonniers de la ville d’al-Quds sont
au nombre de 49 (sur le nombre total de 350 anciens prisonniers),
arrêtés avant les accords d’Oslo. Ils devaient être libérés
avant la signature des accords, mais furent « oubliés » !!!
Les prisonniers ayant passé plus de 20 ans dans les geôles
sionistes, qui sont dénommés doyens des prisonniers, sont au
nombre de 21 dans la ville d’al-Quds sur 97 prisonniers
palestiniens et arabes au total. 29 prisonniers sont condamnés à
la perpétuité, un prisonnier, Fuad Qâsim Arafat Râzim,
a passé plus de 25 ans en prison : membre du Jihad
islamique, il a été arrêté le 30 janvier 1981, et est condamné
à la perpétuité. Selon la répartition des prisonniers
d’al-Quds par organisation, 23 des anciens prisonniers
d’al-Quds sont membres du Fateh, 11 membres du Hamas, 5 du FPLP,
4 du Jihad islamique, 2 du FDLP et du FIDA, 1 du FPLP-CG et 1 indépendant.
Néglicence
médicale intentionnelle : un prisonnier de Jénine perd un
œil
Nadi
al-Asir, de la ville de Jénine, a déclaré que 19 avril dernier
que le prisonnier Allam al-Atarî, de Arrabe, dans la région
de Jénine, et détenu dans la prison de Gilboa, a perdu son œil
du fait de la négligence médicale intentionnelle des autorités
de la prison, qui ont refusé de le faire soigner. Les prisonniers
de Gilboa réclament des institutions qui s’occupent des
prisonniers de s’occuper de plusieurs cas malades : les
prisonniers Uthman Younis de Qalqylia et Khalid Abu
Hamad de Nablus, ont besoin de soins urgents, que la direction
de la prison refuse d’assurer. De même, le prisonnier Zakaria
Muhammad Ammâr, de Jénine, est gravement malade du cœur et
son état nécessite un suivi médical sérieux.
A
l’occasion de la journée du prisonnier arabe dans les geôles
de l’occupation
Le
22 avril, c’est la journée de solidarité avec les prisonniers
arabes détenus dans les prisons de l’occupation. Le 22 avril,
c’est le jour de l’arrestation du résistant et combattant du
libanais Samir Kintar, qui se rendit du Liban vers la
Palestine, en 1978, pour une opération militaire contre la
colonie et les colons d’Israël. A cette occasion,
l’association Ansar al-Asra a publié un communiqué réclamant
la nécessité de mobilisation pour la libération de tous les
prisonniers arabes détenus dans les prisons israéliennes,
combattants pour la liberté de la Palestine : partis du
Soudan, de l’Irak, de la Jordanie, de l’Egypte, du Liban et de
l’Arabie Saoudite, ces résistants doivent être soutenus et défendus
1) par une campagne arabe et internationale réclamant leur libération,
2) en mettant la question des prisonniers arabes et palestiniens
dans toutes les instances arabes et internationales, 3) en dénonçant
les pratiques et les violations israéliennes des droits des
prisonniers, arabes et palestiniens, dans tous les médias et 4)
en réclamant le jugement des criminels de guerre israéliens
ayant participé à l’exécution des prisonniers, comme les 400
prisonniers égyptiens exécutés par les autorités de
l’occupation.
Détention
des martyrs : une pratique sioniste
L’Etat
sioniste est le seul Etat au monde, de par sa nature coloniale et
raciste, à détenir les morts, notamment les combattants et
combattantes palestiniennes décédées lors des opérations de la
résistance : les dépouilles des martyres Ayat al-Akhras,
Dalal al-Moghrabi, Darine Abu Aysha, Wafaa Idriss, Hanadi Jaradat,
Hiba Daraghmeh et d’autres sont toujours détenues par les
autorités de l’occupation, qui refusent de rendre les dépouilles
aux parents afin qu’elles soient enterrées convenablement,
selon les rites religieux et nationaux. Des centaines de dépouilles
sont ainsi stockées par l’occupation, contrairement aux traités
et conventions, aux coutumes et valeurs humaines et morales en
vigueur dans le monde.
En
isolement depuis 7 ans, Mahmoud Issa ne peut recevoir la visite de
sa famille
La
famille du prisonnier Mahmoud Issa, de Anata, dans la région
d’al-Quds, a lancé un appel aux institutions humanitaires, leur
réclamant une aide pour lui permettre de voir son fils, détenu
depuis 15 ans et isolé depuis 7 ans, dans la prison d’Ayalon.
Depuis sept ans, Mahmoud Issa ne peut recevoir la visite de sa
famille. Mahmoud Issa, 40 ans, a été arrêté en 1993, a été
condamné à trois perpétuités et 45 annnées de détention.
Avril
2008 : l’occupant arrête 250 Palestiniens
L’association
Nafha, qui défend les prisonniers détenus dans les geôles de
l’occupation, a publié son rapport le 27 avril, concernant les
arrestations au mois d’avril 2008. Elle y précise que la ville
de Nablus a subi la plus grande part, avec 90 Palestiniens arrêtés,
suivie par la ville d’al-Khalil, puis Tulkarm, puis Bethlehem, Jénine,
Qalqylia et Salfit.
40
enfants furent enlevés au cours de ce mois, lors d’incursions
et d’attaques à l’intérieur des maisons. Les enfants enlevés
ont entre 13 et 18 ans, onze sont de Nablus, 10 de Tulkarm, 6
d’al-Khalil, 3 de Salfit, deux de Qalqylia, un de Betlehem et un
autre de Jénine.
Deux
femmes ont été enlevées : Suad Abdel Karim Azrayqat
(20 ans) à al-Khalil et Rania Muhammad Hussayn Abu Khalifa
(28 ans) dans le camp de Balata, près de Nablus.
Un
responsable politique a également été enlevé, Ali Jaradat,
dont la maison a été investie à Ramallah, ainsi que Hâzim
Dweik, le fils du président du conseil législatif, Abdel
Aziz Dweik, enlevé et détenu. Plusieurs étudiants
d’universités, et surtout de l’université an-Najah, ont été
arrêtés. C’est sur les nombreux barrages de l’armée
sioniste que les arrestations des étudiants ont eu lieu, ces
jeunes étant souvent gardés pendant de longues heures aux
barrages avant d’être soit relâchés soit gardés. Les
barrages de Hawwara, Zaatara, Atara, Beit Furil, Beit Iba,
Container, et Hamra sont les principaux barrages utilisés par
l’armée pour enlever les Palestiniens.
Détention
administrative : Adnane Hamarché, de Ya’bud (Jénine)
Adnane
Hamarché est le plus ancien détenu administratif dans les geôles
de l’occupation. Il a été arrêté le 28 décembre 2003, et
est détenu dans la prison du Naqab. Le centre Ahrar, qui réclame
une campagne pour exiger sa libération immédiate, précise que
Adnane est né en 1965, il est le père de six enfants, qui ne
peuvent le visiter (interdiction sécuritaire). Sa détention
administrative a été renouvelée dix fois.
Le
prisonnier Adnane Hamarché avait déjà été arrêté plusieurs
fois, la première fois le 14 mars 1988, et au cours de son
arrestation, son frère fut assassiné par les soldats sionistes,
parce qu’il essayait de le défendre. La seconde fois, ce fut en
1994 où il subit un interrogatoire sauvage, après lequel il fut
condamné à quatre ans. Après sa libération en 1999, il fut arrêté
trois mois après et placé en détention administrative, puis libéré
puis arrêté.
Fuad
al-Khafash, président du centre Ahrar, propose une campagne
internationale pour la libération des 1000 prisonniers
administratifs, dont les députés et ministres kidnappés par
l’occupation.
« Les
conditions de détention des prisonnières sont épouvantables »
C’est
dans ces termes que la prisonnière libérée Jihane Dahadha
a décrit la situation de détention de ses sœurs dans les
prisons de l’occupation. 21 ans, du village de Atara, près de
Ramallah, Jihane avait été arrêtée le 25 décembre 20906 au
sinistre barrage de Atara, qui sépare Ramallah des villages
autour. Après plusieurs jours d’interrogatoires sauvages et sévères,
elle a été condamnée à 16 mois de prison, qu’elle passa dans
« la maison des morts » de Telmond, la prison pour
femmes, accusée d’être active dans le mouvement des femmes du
Jihad islamique. Racontant son arrestation, elle dit :
« Je me dirigeais vers mon village, avec ma mère, venant de
Ramallah, nous sommes arrivés au barrage. Les soldats prennent
mes papiers et me demandent de descendre de la voiture. Ils
m’attachent et me mettent dans une jeep, ils m’emmènent au
camp de Beit Il, où je passai une journée entière, puis ils
m’ont emmenée au centre d’interrogatoire d’al-Moskobiyya.
Ce fut l’étape la plus dure pour moi. J’y suis restée 23
jours. 23 jours de torture physique et morale. Ils m’ont menacée
d’arrêter ma mère et de la torturer aussi. Tous les jours,
c’était un nouveau scénario…. 23 jours d’interrogatoires
incessants, dans une pièce froide et sombre, infestée de
bestioles. » Ensuite, ce fut la section 12 de la prison de
Telmond. Là, elle découvre l’état épouvantable des cellules,
fermées, sans aération, où les prisonnières, certaines très
malades, souffrent des conditions de détention.
Centre d'Information sur
la Résistance en Palestine
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