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Cirepal
Prisonniers
palestiniens et arabes
dans les prisons de l’occupation sioniste
Bulletin d’informations n° 11 (11/08)
Nous sommes un peuple qui n’abandonnons pas nos
prisonniers et détenus en prison
Sayyid Hassan Nasrullah, secrétaire général du Hizbullah
Libération des résistantes Sona Ra’î et
de Ataf Alayyan
Deux femmes, deux combattantes de la liberté
ont été libérées des prisons de l’occupation au mois d’octobre
2008 : Sona Ra’î, doyenne des femmes détenues, a été détenue
pour plus de 12 ans. De la ville de Qalqilya, mère d’un enfant,
elle avait été arrêtée puis condamnée pour avoir tenté de tuer
des soldats israéliens qui occupent le pont « roi Hussayn »
entre la Cisjordanie et la Jordanie. Elle est la sœur du martyr,
combattant de la liberté, Ibrâhîm Râ’î, tombé en 1988. Sona a
demandé de redoubler d’effort pour libérer les femmes
prisonnières et a déclaré que leur situation est critique.
Quant à Ataf Alayyan, il s’agit d’une autre
combattante pour la liberté. Elle a passé en tout 14 ans dans
les prisons israéliennes et avait été arrêtée pour la première
fois en 1987. Elle avait été durement frappée et transportée à
l’hôpital et avait été finalement libérée, malgré le refus
israélien au départ, avec toutes les femmes détenues après la
signature des accords d’Oslo. Mais Ataf n’aura pas la vie
tranquille, même si les troupes de l’occupation ne sont pas en
principe dans les territoires réservés à l’Autorité. Plusieurs
fois kidnappée et détenue après les accords d’Oslo, elle met en
place des centres féminins (crèche pour les mamans, centre
internet) chaque fois qu’elle se retrouve en liberté. Sa
dernière arrestation date de 2005, lorsqu’elle est kidnappée de
son domicile, à Ramallah, et placée en détention administrative.
Elle mène une grève de la faim de 40 jours, réclamant la
présence de son bébé avec elle. Elle est finalement libérée le
23 octobre, après 34 mois d’emprisonnement. Son mari, Walid
Hawdali, 48 ans, est détenu dans la prison du Naqab depuis
octobre 2007.
L’occupation arrête 187 Palestiniens au
mois d’octobre 2008
Dans son dernier rapport, l’association Husam
de soutien aux prisonniers et libérés établit que l’occupant a
arrêté au cours du mois d’octobre 187 Palestiniens. Parmi eux,
13 jeunes mineurs, arrêtés en Cisjordanie et notamment dans la
ville d’al-Quds. La plupart des Palestiniens arrêtés sont des
jeunes, âgés entre 16 et 25 ans. Selon l’association, les
arrestations sont opérées au cours de la nuit, aux domiciles
même des Palestiniens.
Par ailleurs, une autre étude fait état de
l’arrestation de plus de 600 femmes dès le début de l’intifada
al-Aqsa.
303 prisonniers détenus depuis plus de
15 ans
Dans son récent rapport, le chercheur
spécialisé Abdel Nasir Ferwana établit que le nombre des
prisonniers détenus depuis plus de 15 est actuellement de 303.
Parmi eux, 43 prisonniers d’al-Quds, 21 prisonniers des terres
occupées en 48, 3 prisonniers syriens du Golan occupée, les
autres étant de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.
Rappelons que 87 prisonniers sont détenus
depuis plus de 20 ans, le doyen des prisonniers palestiniens
étant Na’il Salih al-Barghouty, qui est détenu depuis plus de 30
ans, depuis avril 1978.
Le droit de visite aux prisonniers : un
droit reconnu par les traités internationaux
Les autorités de l’occupation inventent mille
prétextes pour empêcher les familles de visiter les prisonniers.
Motifs sécuritaires, prétendent-ils, pour humilier les familles
et punir les prisonniers. La dernière invention consiste à faire
des « rencontres » par vidéo-conférence, entre les prisonniers
et leurs familles, notamment ceux de la bande de Gaza. Les
familles ont fait savoir qu’elles refusaient catégoriquement
cette nouvelle proposition sioniste car la visite aux
prisonniers n’est pas une faveur, mais un droit. Elles ont
demandé à la croix-rouge internationale d’assurer le droit aux
visites, hebdomadaire pour ceux qui sont arrêtés et toutes les
deux semaines, pour les condamnés, avec la possibilité de
transmettre aux prisonniers des vêtements et des produits
alimentaires, et de supprimer la vitre de séparation qui empêche
les familles de se toucher.
De plus, le ministre de la guerre, Barak,
menace de priver les prisonniers de Hamas de la Cisjordanie de
toute visite familiale : il réclame une couverture juridique au
conseiller juridique du gouvernement sioniste en vue de priver
les prisonniers de toute visite familiale. En réalité, selon le
chercheur Ferwana, ces prisonniers sont déjà privés de visite
mais une telle couverture vise à faire de la visite familiale
aux prisonniers un objet de négociations pour la libération du
soldat sioniste Shalit. Dans les faits, seule la moitié des
prisonniers jouit de son droit de visite. Et les visites
familiales se déroulent d’une manière tout à fait humiliante
pour les familles.
Le musée palestinien de la résistance
consacré au mouvement national des prisonniers
On l’attendait, le voici. Il y a presque un
an, le musée Abu Jihad consacré au mouvement national des
prisonniers, a ouvert ses portes au public. Situé sur le site
universitaire d’Abu Dis, dans al-Quds, le musée est composé de
trois étages. Il raconte par des panneaux, en plusieurs langues,
et des photos, l’histoire et les traits de la détention dans les
prisons de l’occupation. Il raconte également la résistance des
prisonniers, les étapes de leur lutte. Les travaux manuels et
artistiques des prisonniers sont exposés, ainsi que les affiches
annuelles célébrant la journée du prisonnier palestinien, le 17
avril. Le troisième étage est consacré aux écrits des
prisonniers, à leurs lettres, aux journaux clandestins publiés
au cours des premières décennies de l’histoire du mouvement. Une
excellente initiative à laquelle ont travaillé tous ceux qui
restent fidèles au mouvement national des prisonniers et
souhaitent accorder aux prisonniers l’attention qu’ils méritent,
en tant que résistants pour la libération de la Palestine.
L’Autorité palestinienne a-t-elle
abandonné les prisonniers de la ville d’al-Quds ?
Les prisonniers palestiniens de la ville d’al-Quds,
plus de 530, dont 43 prisonniers détenus depuis plus de 15 ans,
risquent-ils d’être abandonnés, comme les prisonniers
palestiniens de 48 et les prisonniers arabes dont ceux du Golan
syrien occupé, par l’Autorité palestinienne ? Il semble que
l’Autorité se dirige vers cette perspective, les ayant exclus
d’un accord signé avec les autorités sionistes, à propos de la
cantine des prisonniers. Selon cet accord, seuls les prisonniers
de la Cisjordanie et de la bande de Gaza aurant droit à la somme
que versera l’Autorité aux prisonniers pour leurs achats aux
cantines des prisons. Sans aborder le scandale consistant à
financer l’occupant, car ce dernier limite au minimum les repas
en quantité et en qualité et refuse de fournir aux prisonniers
tous les produits nécessaires (ce qui oblige les prisonniers à
avoir recours aux cantines très onéreuses), l’accord signé entre
l’Autorité palestinienne et l’occupant constitue un abandon des
prisonniers de la ville d’al-Quds. Un grave danger pèse déjà sur
eux et leurs familles.
Libération du prisonnier d’al-Quds
Sulayman Ziyad Abu Mayale
Agé de 22 ans, le prisonnier Sulayman Abu
Mayale a été libéré au début du mois d’octobre. Il avait été
condamné à 7 ans de prison. Il avait été arrêté à l’âge de 15
ans parce qu’il est le frère du martyr Samer Abu Mayale, de
Jabal al Mukabbar, dans al-Quds, assassiné par les sionistes
après son arrestation, alors qu’il venait de mener une opération
de résistance contre les soldats sionistes. Sulayman a passé les
7 années de détention dans plusieurs prisons, la dernière étant
Gilboa, où plusieurs prisonniers d’al-Quds ont été regroupés
avec ceux de 48 et du Golan occupé.
La négligence médicale intentionnelle
dans les prisons israéliennes
Le député Issa Qaraqi’, chargé du dossier des
prisonniers au conseil législatif, a mis en garde contre la
poursuite de la politique criminelle sioniste envers les
prisonniers palestiniens, prenant pour exemple le cas du
prisonnier Nur Muhammad Assa, récemment libéré à cause de son
état de santé. De plus, les autorités de l’occupation avaient
réclamé, pour réduire sa période de détention à cause de son
grave état de santé, une somme de plus de 5500 dollars payables
au tribunal. Bien qu’il n’a passé que 18 mois en prison, et
alors qu’il était en bonne santé lors de son arrestation, Nur
est aujourd’hui gravement malade. Pour ‘Issa Qaraqi’, les
conditions de détention ainsi que les interrogatoires subis
pendant 94 jours ont détérioré son état de santé. Des centaines
de prisonniers se retrouvent dans le même cas et sont privés de
soin. C’est encore une preuve du non respect par les autorités
de l’occupation des traités internationaux.
Le Jihad islamique appelle l’Autorité
palestinienne à libérer les prisonniers palestiniens du Jihad et
du Hamas
Le mouvement du Jihad islamique a accusé tous
ceux qui menacent leurs combattants et résistants en Cisjordanie
d’être aux côtés de l’occupation, réclamant à l’Autorité la
libération immédiate de ses militants ainsi que ceux du Hamas,
détenus dans les prisons de l’Autorité. Les appareils
sécuritaires de l’Autorité ont récemment arrêté trois membres du
Jihad, poursuivi plusieurs autres et tiré des coups de feu sur
d’autres. Le dirigeant Ibrahim Najjar a déclaré que le Jihad ne
cherche ni poste ni pouvoir dans l’Autorité et que son mouvement
refuse catégoriquement toutes ces arrestations. Il a déclaré que
les discussions étaient en cours avec l’Autorité en Cisjordanie
et le mouvement Hamas pour la libération de tous les détenus. Le
Hamas vient de prendre une décision honorable, libérant tous les
prisonniers politiques à Gaza, tout en espérant que l’Autorité
prenne la même mesure en Cisjordanie.
Mais de son côté, l’Autorité palestinienne de Cisjordanie qui
détient 270 prisonniers palestiniens, nie que ces prisonniers
sont politiques et refuse de ce fait leur libération.
Centre d'Information sur
la Résistance en Palestine
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