Blog René Naba
Chronologie
du Liban de 1916 à nos jours
René Naba*
Paris
le 23 septembre 2007
Pour une mise en perspective et une meilleure compréhension de
la situation, ci-joint une chronologie des événements depuis le
déclenchement de la guerre du Liban en 1975. Une chronologie
factuelle non exhaustive qui met en relief les incessantes
interventions des puissances régionales -Israël et Syrie- et de
leurs parrains respectifs -les Etats-Unis et l'Union soviétique-
dans un pays qui fut le baromètre politique de toute une région
pendant un demi siècle.
La guerre du Liban passera dans l'histoire comme la première
guerre civile urbaine de l'époque contemporaine, le champ d'expérimentation
des nettoyages ethniques qui connaîtront leur essor dans la décennie
1990 avec les guerres de l'ex-Yougoslavie, le polygone de tir
permanent de l'après Vietnam.
La guerre du Liban a duré quinze ans, de la chute de Pnom Penh
et Saigon, les deux bastions américains en Asie -à l'apogée de
la guerre froide soviéto-américaine, à la 1e guerre du Golfe
contre l'Irak (1990) - dans la foulée de l'implosion de l'empire
soviétique. Elle a fait, à ce titre, l'objet d'enseignement dans
les Académies militaires.
Elle a également donné lieu à une abondante littérature tant
exégétique, que partisane, que polémique, que romanesque.
Chronologie:
1916
Accords secrets de Sykes-Picot portant sur le démembrement de
l’Empire ottoman et le partage du Proche-Orient. L’accord
conclu entre la Grande-Bretagne et la France donne mandat à la
France sur le Grand-Liban où elle y institutionnalise le
confessionnalisme (répartition du pouvoir sur une base
confessionnelle) et l’hégémonie maronite.
1920
La Conférence de San Remo donne à la France un mandat, sur la
Syrie et le Liban, que la SDN confirme en 1922.
Juillet 1941
La Grande-Bretagne occupe les deux tiers du pays.
1943
Le Liban, sous mandat français depuis 1920, accède à l’indépendance
le 22 novembre.
Mai 1945
Soulèvement en Syrie contre les troupes françaises. La
Grande-Bretagne demande et obtient un cessez-le-feu et le
transfert entre ses propres mains du commandement militaire.
1946
Évacuation des troupes françaises.
Mai/septembre 1958
Guerre civile. Le président Camille Chamoun, accusé de mener
une politique pro-occidentale par les nationalistes arabes, fait
appel aux Américains qui débarquent en juillet. Les troupes se
retirent après l’élection à la présidence du général Fouad
Chehab.
28 décembre 1968
En représailles à une opération de commandos palestiniens en
Israël, raid israélien contre l’aéroport de Beyrouth, qui
entraîne la destruction de la flotte commerciale libanaise de la
MEA (Middle East Airlines).
6 janvier 1969
Embargo de la France sur les livraisons de matériel militaire
à destination d’Israël, à la suite du raid israélien contre
l’aéroport de Beyrouth, le 28 décembre 1968.
12 Novembre 1969
Aux termes de six mois d’affrontements militaires
libano-palestiniens,les «accords du Caire» légalisent la présence
palestinienne dans les camps palestiniens du Liban.
1970
Après les sanglants affrontements de « Septembre noir » en
Jordanie, l’Organisation de libération de la Palestine de
Yasser Arafat se replie au Liban.
Lire: http://renenaba.blog.fr/1970/10/13/
11 avril 1973
Raid israélien contre le centre de Beyrouth qui coûte la vie
à trois dirigeants palestiniens (Kamal Nasser, porte-parole de
l’OLP, Youssef al-Najjar, ministre de l’intérieur du Fatah et
Kamal Adouane, responsable de la jeunesse palestinienne. Des opérations
militaires et des représailles entre Israéliens et Palestiniens
sur le territoire libanais enveniment les relations entre les
Palestiniens et l'Etat libanais. Ils donnent lieu aux accords de
Melkart, quatre mois avant le déclenchement de la 3eme guerre
israélo-arabe, en octobre 1973, marquée par le franchissement du
canal de Suez par les Egyptiens et la destruction de la ligne
Barlev.
13 avril 1975
La guerre commence dans la banlieue sud est de Beyrouth de Aïn
el Remmaneh par le mitraillage d'un car palestinien roulant aux
abords de cette agglomération chrétienne faisant 27 morts
palestiniens, qui déclenche les premiers accrochages armés entre
les deux camps.
Lire: http://renenaba.blog.fr/1985/04/12
17 septembre 1975
Jusque-là confinée à la périphérie de la capitale, la
guerre gagne le coeur historique de Beyrouth, à l'époque Métropole
économique et culturelle du Moyen orient. Les vieux souks du
centre-ville de Beyrouth sont incendiés. Une ligne de démarcation
coupe Beyrouth en deux.
1er juin 1976
À la demande du camp chrétien, en difficulté, et avec l'aval
des Etats-Unis, la Syrie intervient militairement au Liban pour séparer
les belligérants. Le sommet arabe de Riyad établit une
"force d'interposition entre les belligérants (la force
arabe de dissuasion- FAD).
5 août 1976
Chute du camp palestinien de Tall-El Zaatar dans la banlieue
est de Beyrouth, après un siège de soixante jours, assurant
ainsi le nettoyage ethnique de la capitale libanaise ainsi que la
continuité territoriale de la zone chrétienne.
16 mars 1977
Assassinat de Kamal Joumblatt, leader druze et chef de la
coalition palestino-progressiste.
14 mars 1978
Invasion du Sud-Liban par l'armée israélienne et création
d'une "zone de sécurité" destinée à protéger le
nord d'Israël avec l'aide de supplétifs chrétiens dissidents de
l'armée libanaise sous l'autorité du commandant Saad Haddad.
19 mars 1978
Résolution 425 du Conseil de sécurité de l'ONU qui exige
"le retrait immédiat et inconditionnel" des forces israéliennes
du Liban. Mise en place de la Force Intérimaire des Nations Unies
au Liban (FINUL).
31 août 1978
Disparition de l'imam Moussa el Sadr, chef spirituel et
politique des chiites libanais, au cours d'un voyage en Libye.
Lire: http://renenaba.blog.fr/2007/09/01/
2 au 9 octobre 1978
Le bombardement par les forces syriennes du secteur chrétien
de Achrafieh à Beyrouth-Est atteint son point culminant. Le
blocus de la localité dure depuis trois mois. La flambée de
violence coïncide avec les tractations diplomatiques égypto-israéliennes
ayant abouti au voyage du président Anouar el Sadate à Jérusalem
(le 19 Novembre 1978).
26 mars 1979
Traité de paix égypto-israélien, dit Traité de Washnigton,
premier traité de paix entre Israël et un état arabe. L’Egypte
est mis au ban de la Ligue arabe.
Avril 1979
Le commandant Haddad proclame l'indépendance des zones chrétiennes
du Sud-Liban et donne à sa milice le nom d'Armée du Liban Sud (ALS).?
Août 1979
Retrait des contingents arabes de la FAD sauf le contingent
syrien.
19 au 31 décembre 1980
Les Forces libanaises tentent de relier la ville de Zahlé dans
la Bekaa à la zone chrétienne. L'armée syrienne exerce un
blocus sur la ville.
28 et 29 avril 1981
L'aviation israélienne bombarde des positions syriennes dans
la plaine de la Bekaa pour diminuer la pression sur les chrétiens
à Zahlé. La Syrie installe des missiles anti-aériens. Les
Etats-Unis interviennent diplomatiquement pour résoudre la crise.
6 juin 1982
L'armée israélienne envahit le Liban. Beyrouth est la première
et seule capitale à être assiégée. Beyrouth-Ouest est soumise
à un siège de deux mois, bombardée par terre, air et mer. L'eau
et l'électricité sont coupées. Certaines bases de l'armée
syrienne sont bombardées par l'aviation israélienne.
Lire: http://renenaba.blog.fr/1982/08/05
20 août 1982
Les Etats-Unis obtiennent un accord de cessez-le-feu qui permet
aux forces palestiniennes d'évacuer le Liban vers la Tunisie et
aux forces syriennes de se replier dans la Bekaa. Une force
multinationale occidentale, regroupant des marines américains,
des parachutistes français et des bersaglieri italiens
supervisent l'application de l'accord.
14 septembre 1982
Assassinat du président de la République élu mais pas encore
investi Bachir Gemayel. Il était chef des Forces libanaises,
principale milice chrétienne.
Yasser Arafat, chef de l'OLP, qui venait tout juste de perdre son
sanctuaire de Beyrouth, est reçu le jour même par le Pape
Jean-Paul II, une visite qui marque le début de la mise sur
orbite diplomatique européenne du chef palestinien.
Lire: http://renenaba.blog.fr/1989/05/01/
16 septembre 1982
En réaction à l"assassinat de leur chef Bachir Gemayel,
les milices chrétiennes soutenues par l'armée israélienne pénètrent
dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila et
se livrent à des massacres faisant, selon les bilans, de 800
morts (selon les phalangistes) à 3000 morts, selon les
Palestiniens. Le général Ariel Sharon, ministre israélien de la
défense, mis en cause dans les massacres de Sabra-Chatila, démissionne
du gouvernement de m. Menahem Begin.
18 avril 1983
Une voiture piégée détruit une partie du siège de
l'ambassade américaine à Beyrouth. L'attentat fait plus de 50
morts. Une organisation clandestine "le Jihad islamique"
revendique l'attentat
17 mai 1983
Signature d'un traité de paix entre Israël et le Liban:
"l'accord du 17 mai" censé régir le retrait de l’armée
israélienne du Liban, est ratifié par le Parlement libanais,
mais jamais promulgué par le Président de la République.
1er septembre 1983
Le Président de la République, Amine Gemayel, demande
officiellement à la Syrie de retirer ses troupes du Liban.
7 septembre 1983
Retrait surprise des forces israéliennes de la région du
Chouf dans la montagne libanaise, laissant face-à-face deux
milices rivales: les chrétiens des Forces libanaises et les
Druzes du Parti Socialiste Progressiste. La "guerre de la
montagne" qui s'ensuit provoque l'exode de dizaines de
milliers de chrétiens
23 octobre 1983
Attentat du Jihad islamique contre le siège des marines américains
près de l'aéroport et le Drakkar, siège des parachutistes français.
241 marines et 58 "paras" sont victimes des camions piégés.
31 octobre 1983
Ouverture du congrès national de réconciliation à Genève
qui réunit les chefs des différents partis et milices et des
responsables libanais et syriens.
Novembre 1983
Un attentat-suicide contre le quartier général israélien à
Tyr fait 62 victimes.?
Novembre-décembre 1983
Affrontements entre l'OLP et les Syriens, appuyés par des
dissidents palestiniens à Tripoli. Yasser Arafat et 4 000 de ses
partisans sont évacués sous protection française.
6 février 1984
Beyrouth Ouest tombe sous le contrôle des milices chiites. La
Force multinationale occidentale se redéploie en Mer face au
Liban. La plus forte concentration navale de l'après Vietnam est
en position au large de Beyrouth, avec près d'une quarantaine de
bâtiments de guerre des flottes occidentales.
12 mars 1984
Ouverture de la 2me session de la conférence de réconciliation
inter-libanaise à Lausanne entre les belligérants libanais.
Mars-avril 1985
La France met à la disposition de l'Irak en guerre contre
l'Iran, des avions "super-étendards" à long rayon
d'action. La spirale des otages occidentaux s'engrange à Beyrouth
avec l'enlèvement de deux diplomates français Marcel Carton et
Marcel Fontaine par le Jihad islamique.
Lire: http://renenaba.blog.fr/1995/04/24/
Mai-juin 1985
Première «guerre des camps». Affrontements entre la milice
chiite Amal, soutenue par une partie de l'armée libanaise, et les
Palestiniens de Sabra et Chatila font 700 morts dans les camps de
réfugiés.
Juin 1985
Fin du retrait de l'armée israélienne du Liban, à
l'exception d'une zone-tampon au sud, laissée sous le contrôle
de l'Armée du Liban Sud de l’officier dissident libanais
Antoine Lahad.
15 septembre 1985
L'armée syrienne écrase les mouvements intégristes à
Tripoli, deuxième ville du pays au Nord du Liban.
Octobre 1985
Accord pour un arrêt des combats entre les trois principales
milices libanaises: Amal (chiite), PSP (druze) et Forces
libanaises (chrétienne). Le président Gemayel s’oppose à cet
accord.
21 février 1987
Les forces spéciales syriennes investissent Beyrouth-Ouest,
sur le point de tomber entre les mains des forces druzes et
chiites du parti Amal.
1er juin 1987
Le chef du gouvernement "d'union nationale", Rachid
Karamé, est assassiné. Il est remplacé par Salim Hoss.
Mai 1988
Les combats pour le leadership de la banlieue chiite du sud de
Beyrouth mettent aux prises les deux formations paramilitaires de
cette communauté --Amal et le Hezbollah (créée en 1982 au Sud
Liban, à la suite de l'invasion israélienne)--, faisant 600
morts en deux semaines. L'armée syrienne s'interpose entre ces
deux belligérants, ses futurs alliés.
Août 1988
L'élection présidentielle est reportée, le quorum n'étant
pas atteint. Le président Gemayel n'est pas remplacé à la fin
de son mandat en septembre. Il désigne le commandant des forces
armées, le général Aoun, pour former un gouvernement
provisoire. Les musulmans ne le reconnaissent pas, et forment un
gouvernement parallèle à Beyrouth Ouest, dirigé par Salim Hoss.
23 septembre 1988
Fin du mandat présidentiel d'Amine Gemayel. Les élections
d'un nouveau président n'ont pas lieu. Le président sortant désigne
le commandant en chef de l'armée, le général maronite Michel
Aoun, pour présider un cabinet intermédiaire chargé d'organiser
les élections présidentielles. Le chef du gouvernement en place,
Salim Hoss, ne reconnaît pas le nouveau gouvernement. Il y aura désormais
deux gouvernements, celui du général Aoun à l'Est et celui de
Salim Hoss à l'Ouest, appuyé par la Syrie.
14 mars 1989
Le général Aoun lance une "guerre de libération"
contre la Syrie. Si la puissance de la Syrie est de loin plus
grande que celle de la fraction de l'armée libanaise contrôlée
par le général Aoun, la prise de position bénéficie de l'appui
de la communauté internationale, de la France en particulier,
ainsi que d'armes irakiennes fournies par le régime de Saddam
Hussein.
1er au 24 octobre 1989
Les députés libanais, élus en 1972, négocient dans la ville
saoudienne de Taëf les accords qui devront mettre fin à la
guerre, sous l'égide d'une commission tripartite arabe formée de
l'Arabie Saoudite, du Maroc et de l'Algérie. Le général Aoun
refuse l'accord et dissout le Parlement libanais.
5 novembre 1989
Les députés votent les amendements constitutionnels de Taëf,
qui comprennent le rééquilibrage des pouvoirs entre le Président
de la République maronite, le président de la Chambre des députés
chiite et le chef du gouvernement sunnite.
Le texte reconnaît l'arabité du Liban et demande l'établissement
de relations de fraternité avec la Syrie. Il stipule notamment
que deux ans après l'adoption de l'accord par le Parlement, les
forces syriennes devront se replier vers la Bekaa. Le député René
Moawad est élu Président de la République.
22 novembre 1989
Le président élu René Moawad est assassiné. Elias Hraoui
est élu président.
30 janvier 1990
Déclenchement de la guerre dite "d'élimination"
intra-chrétienne entre les Forces libanaises de Samir Geagea et
l'Armée libanaise du général Aoun.
13 octobre 1990
L'armée syrienne complète son occupation du Liban en
envahissant les régions contrôlées par le général Michel
Aoun, et en utilisant pour la première fois son aviation. Le général
Aoun est exilé en France.
Mai 1991
Signature d'un Traité d'amitié avec la Syrie, qui consacre le
rôle prépondérant de Damas.
Octobre 1992
Le milliardaire Rafic Hariri est nommé Premier ministre. Élections
législatives partiellement boycottées par les chrétiens (taux
de participation de 20%).
18 avril 1996
À Qana dans le Sud-Liban, un camp des casques bleus de l'ONU
accueillant des réfugiés libanais est bombardé par l'aviation
israélienne. Le bilan est de 107 morts civils. Les réfugiés
avaient fui leurs villages bombardés depuis le début du mois
dans le cadre de l'opération "Raisins de la colère".
Le Premier ministre libanais Rafic Hariri mène une offensive
diplomatique qui aboutit aux "accords d'avril" qui
instaurent un comité de surveillance coprésidé par les
Etats-Unis et la France, avec Israël, le Liban et la Syrie comme
membres. Le comité obéit à la règle du consensus et ne dispose
d'aucun moyen de coercition. L'accord impose notamment à tous les
belligérants d'épargner les civils et de ne pas mener des
attaques contre ou à partir de zones habitées.
Octobre 1998
Le parlement élit le commandant en chef de l'armée, Emile
Lahoud, au poste de président de la République. Un mois plus
tard, celui-ci évince Rafic Hariri du poste de Premier ministre
et nomme Salim Hoss à sa place.
24 juin 1999
L'aviation israélienne bombarde des objectifs civils au Liban
en représailles à des tirs de roquettes par le Hezbollah contre
le nord d'Israël. Deux centrales électriques et cinq ponts sont
détruits.
25 mai 2000
Libération du Sud-Liban. L'armée israélienne évacue ses
positions. Les relations libano-israéliennes sont régies par la
convention d'armistice de 1949. L'ONU trace la "ligne
bleue" qui correspond à celle du retrait. Le gouvernement
libanais réclame encore la libération des fermes de Chebaa
conquises en 1967 par l'Etat hébreu en même temps que le plateau
du Golan.
27 août-3 septembre 2000
Le résultat des élections législatives constitue un
camouflet pour le Premier ministre Salim Hoss. Ce scrutin marque
le retour au pouvoir de son prédécesseur, Rafic Hariri.
Juin 2001
Premier retrait partiel des troupes syriennes, qui sera suivi
par plusieurs autres.
En vertu de l'accord de Taëf (1989) qui a mis fin à la guerre
civile, l'armée syrienne aurait dû se retirer de Beyrouth et de
ses banlieues vers la plaine de la Békaa en 1992.
23 victimes rescapées du massacre de Sabra et Chatila en 1982 déposent
une plainte collective à Bruxelles contre Ariel Sharon pour
crimes de guerre.
Août 2001
Vague d'arrestation de militants chrétiens anti-syriens, accusés
de complot contre la sécurité du Liban.
Septembre 2001
Les mouvements chiites pro-syriens Amal et Hezbollah remportent
la majorité des 115 municipalités lors des élections.
Novembre 2001
Les Etats-Unis rendent publique une liste de groupes
terroristes incluant le Hezbollah et demandent à Beyrouth de
geler les avoirs du mouvement islamiste. Le gouvernement libanais,
qui considère le Hezbollah comme une organisation de résistance
et non un groupe terroriste, rejette cette demande.
24 janvier 2002
L'ex-chef de guerre chrétien Elie Hobeika est tué dans un
attentat à la voiture piégée près de Beyrouth. Il était
considéré comme l'un des responsables des massacres de Sabra et
Chatila.
2 septembre 2004
À l’initiative de Paris et Washington, adoption de la résolution
1559 visant implicitement la Syrie et appelant au désarmement des
milices.
3 septembre 2004
Un amendement constitutionnel prolonge de trois ans le mandat
de M. Émile Lahoud, selon un processus constitutionnel identique
à celui qui avait prévalu pour le prolongement de trois ans du
mandat de son prédécesseur Elias Hraoui.
1er octobre 2004
Attentat manqué contre le député et ministre démissionnaire
Marwan Hamadé, blessé
20 octobre 2004
Démission de M. Hariri auquel succède Omar Karamé.
14 février 2005
Assassinat de Hariri. Rafic Hariri est tué à Beyrouth, dans
un attentat à l'explosif qui fait 18 morts. Le lendemain, le
Conseil de sécurité de l'Onu demande à Kofi Annan un rapport
sur les circonstances de la mort de l'ancien Premier ministre et réclame
le retrait des troupes syriennes du Liban. L'opposition accuse les
régimes libanais et syrien. Le pays est depuis plongé dans une
grave crise politique.
Lire: http://renenaba.blog.fr/2006/02/14/
10 mars 2005
M. Karamé, qui avait démissionné fin février sous la
pression de la rue, est de nouveau chargé de former un
gouvernement.
3 avril 2005
Accord Syrie-Onu sur le retrait de toutes les troupes syriennes
"au plus tard le 30 avril".
7 avril 2005
La Syrie entame la dernière phase du retrait de ses troupes de
l'est du Liban.
8 avril 2005
Le Conseil de sécurité de l'Onu adopte la résolution 1595 prévoyant
une commission d'enquête internationale sur l'assassinat de Rafic
Hariri.
13 avril 2005
Omar Karamé représente sa démission après avoir échoué
dans la formation d'un nouveau gouvernement.
M. Kabbani assume la présence d'un gouvernement transitoire qui
supervise les premières élections législatives suivant le
retrait syrien du Liban.
La consultation donne la majorité à une coalition pro-américaine
formée autour de l'héritier politique de Rafic Hariri, son fils
Saad Hariri et deux anciens chefs de guerre réconciliés Walid
Joumblatt (druze) et Samir Geagea (maronite).
26 Avril 2005
Le départ des derniers soldats syriens marque la fin
officielle de la présence de Damas au Liban
4 mai 2005
La justice annule les poursuites concernant trois chefs
d'accusation contre le général Michel Aoun, ancien Premier
ministre chrétien, exilé en France pendant quinze ans. Il rentre
au Liban le 7 mai.
27 mai 2005
Le général Aoun annonce sa candidature aux élections législatives
et remporte haut la main cette consultation devenant le premier
dirigeant chrétien par l’ampleur de l’adhésion populaire à
sa personne.
29 mai - 19 juin 2005
Élections législatives étalées sur quatre dimanches
successifs; la coalition antisyrienne menée par Saad Hariri, le
fils de l'ancien Premier ministre, remporte 72 des 128 sièges.
2 juin 2005
Le journaliste et opposant anti-syrien Samir Kassir est
assassiné dans un attentat à la voiture piégée.
21 juin 2005
L'ancien chef du Parti communiste, Georges Hawi, proche de
l'opposition antisyrienne, est tué dans un attentat à la voiture
piégée à Beyrouth.
19 Juillet 2005
Fouad Siniora, ancien ministre des finances de Rafic Hariri,
forme un nouveau cabinet incluant le Hezbollah.
1er septembre 2005
Sur suggestion du procureur désigné par l’ONU pour assister
la justice libanaise, l’enquêteur allemand Detlev Mehlis, le
procureur général libanais engage des poursuites judiciaires
contre trois anciens officiers ainsi que le chef de la garde présidentielle
libanaise liée, selon l’enquête, à l’assassinat de Rafic
Hariri.
20 octobre 2005
Publication d'un rapport de la commission d’enquête de l’ONU,
dirigée par le juge allemand Detlev Mehlis, pointe du doigt la
Syrie.
12 décembre 2005
Le journaliste et député chrétien Gebrane Tuéni est tué
dans l’explosion d’une voiture piégée.
26 janvier 2006
L’ONU envisage la création d’un «tribunal à caractère
international» sur les attentats au Liban.
12 Juillet 2006
Israël lance une vaste offensive aérienne et maritime sur le
Liban, après l'enlèvement à sa frontière de deux soldats et la
mort de huit autres. L'opération a été revendiquée par le
Hezbollah. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert rejette
toute négociation avec le mouvement chiite, qui propose un échange
des soldats contre des détenus. Israël bombarde Beyrouth et le
Liban-Sud et cause de graves dommages aux infrastructures (ponts
et ports). Le Hezbollah riposte par des tirs de roquette sur le
nord d’Israël. Israël impose un blocus aérien et maritime au
le Liban.
12 août 2006
Le Conseil de sécurité adopte la résolution 1701 appelant à
la cessation des hostilités au Liban. Le Liban puis Israël
approuvent la résolution. Le Hezbollah s'engage à cesser tout
acte d'hostilité. La résolution prévoit de donner des moyens et
des effectifs supplémentaires à la Force intérimaire des
Nations unies au Liban (Finul), qui aura pour mission d’épauler
la force armée libanaise de 15 000 hommes que le gouvernement
s’est engagé à déployer au Liban-Sud.
14 août 2006
Entrée en vigueur du cessez le feu entre Israël et le
Hezbollah. En un mois, la guerre a fait près de 1200 morts et 900
000 déplacés au Liban; 150 morts et 400 000 déplacés en Israël.
17 août 2006
Début du déploiement de l'armée libanaise au Liban Sud.
25 août 2006
Les Européens s'engagent à fournir plus de 7 000 hommes à la
Finul. La France qui annonce le déploiement de 2 000 soldats, le
plus fort contingent, devra toutefois céder le commandement de la
FINUL, en février 2007, à l’Italie, désormais premier
partenaire commercial du Liban, devant la France.
7-8 septembre2006
Israël lève le blocus aérien puis maritime qu'il imposait au
Liban depuis le début de la guerre, le 12 juillet.
1er octobre 2006
Les troupes israéliennes quittent les dernières positions
qu'ils occupaient au Liban sud, à l'exception du village de
Ghajar, à cheval sur la frontière libano-israélo-syrienne.
11 novembre 2006
Les ministres du Hezbollah et du mouvement Amal quittent le
gouvernement après l'échec de la formation d’un gouvernement
d’union nationale au sein duquel ils auraient disposé d’une
minorité de blocage; celle-ci visait, selon les membres de la
majorité, à empêcher la formation du Tribunal pénal
international pour juger les assassins de Rafic Hariri. Le cabinet
approuve le projet du Tribunal spécial, en leur absence, le 13
novembre.
21 novembre 2006
Le Conseil de sécurité de l'ONU approuve le projet de création
du Tribunal spécial pour le Liban. Pierre Gemayel, ministre de
l’Industrie, est assassiné par balles à Beyrouth. Chrétien
maronite, il était le fils de l’ancien président Amine Gemayel
et le neveu de Béchir Gemayel, l’ancien chef pro-israélien des
Forces libanaises, assassiné en septembre 1982.
Décembre 2006
Les chiites et les partisans du général chrétien Michel Aoun
entament un sit-in près des bureaux du chef du gouvernement Fouad
Siniora, dont ils réclament la démission.
Janvier 2007
L'opposition déclenche une grève générale qui dégénère
en affrontements entre chiites et sunnites dans les quartiers
musulmans de la capitale.
25 janvier 2007
Une quarantaine de pays et d'organisations internationales réunis
en conférence à Paris promettent 7,6 milliards de dollars de
soutien à l'économie libanaise. En contrepartie, le Liban devra
engager des réformes économiques sur cinq ans pour enrayer la
crise financière.
Lire: http://renenaba.blog.fr/2007/01/26/
17 mai 2007
Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne déposent au
Conseil de sécurité un projet de résolution pour la création
d’un tribunal international pour juger les assassins de Rafic
Hariri.
Fin mai 2007
Violents combats entre l’armée libanaise et le Fatah
al-Islam, une milice islamiste retranchée dans un camp de réfugiés
palestiniens à Tripoli, dans le Nord du pays.
25 septembre 2007
Convocation de la chambre des députés pour l'élection d'un
nouveau président de la République libanaise, en remplacement de
M. Émile Lahoud, dont le mandat expire le 22 Novembre.
Sources recoupées et réactualisées en date du 23
septembre 2007 par René Naba :

monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/region-liban-chrono
monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/a12323

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Polytechnique.fr : Numéro 41 - Deuxième quadrimestre 2005
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René Naba
Auteur « aux origines de la tragédie arabe »
Editions Bachari 2006
« Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français »
Harmattan 2002
« Rafic Hariri, un homme d'affaires premier ministre »
- Harmattan 2000
« Guerre des ondes, guerre des religions, la bataille
hertzienne dans le ciel méditerranéen »- Harmattan 1998
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Publié le 23 septembre 2007 avec l'aimable autorisation de
René Naba.

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