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uruknet.info
L'Option Salvador à Beyrouth
Trish Schuh

Meir Dagan chef du Mossad - Photo Planète Non Violence
Mercredi
6 juin 2007
Derrière la déstabilisation du Liban on
retrouve le Mossad israélien, son coéquipier américain la CIA
et ses mercenaires, et la complicité de services de
renseignements occidentaux. L'objectif reste le même depuis des décennies
: fragmenter le Liban, la Syrie comme ils essaient de le faire
actuellement en Irak en provoquant une guerre civile.
« La seule perspective qui
nous permet d'espérer c'est le partage de la Syrie… Notre tâche
c'est de nous y préparer. Le reste est une perte de temps sans
objectif. » Militant sioniste Zeev Jabotinsky, « We and Turkey
« (Nous et la Turquie » dans Di Tribune, 30 novembre 1915). »
« Nous devons nous préparer à
l‘offensive. Notre but c'est d'écraser le Liban, la
Transjordanie et la Syrie. Le point faible c'est le Liban, parce
que le régime musulman est artificiel et facile pour nous à
saper. Nous établirons un état chrétien là bas, et puis nous
écraserons la légion arabe, éliminerons la TransJordanie, et la
Syrie tombera entre nos mains» -David Ben Gourion, de « Ben
Gourion A Biography » de Michael Ben-Zohar, mai 1948. »
« C'est évident que les
estimations de l'armée ci-dessus, et que la totalité du plan dépend
aussi du fait que les arabes continuent à être encore plus divisés
qu'ils ne le sont maintenant, et de l'absence d'un vrai mouvement
de masse parmi eux …Toute confrontation inter arabe nous aidera
à court terme et nous rapprochera de l'objectif plus important,
celui de fragmenter l'Irak en entités de même que la Syrie et le
Liban… La Syrie se désintégrera. » Oded Yinon, 1982. « The
Zionist Plan for the Middle East. » (Le Plan sioniste pour le
Moyen Orient).
« Le changement de régime est, bien sûr, notre objectif à la
fois au Liban et en Syrie. Nous avons écrit il y a longtemps
qu'il y a trois façons d'y parvenir – le dictateur choisit de
changer ; il est renversé par son peuple malheureux ; ou il pose
une menace pour l'extérieur, l'extérieur le renverse… » -Jewish
Institute for Securty Affairs (JINSA Institut Juif pour les
Affaires Stratégiques) Du texte de stratégie 474 « Priorities
in Lebanon and Syria » (priorités au Liban et en Syrie) 2 mars
2005.
D'une déclaration de mission à mission accomplie, le lancer coulé
sans obstacle continue. Mais de Bagdad à Beyrouth, c'est l'option
du faux qui continue.
A la différence de l'Irak, il n'y a pas de menace d' »armes
de destruction massive » pour faciliter le renversement du
régime syrien. Cette fois, le Tribunal de l'ONU pourrait fournir
les moyens, utilisant comme arme l'assassinat du premier ministre
libanais Rafik Hariri. Mais, comme le simulacre de Tribunal pour
condamner Saddam Hussein, le simulacre de procès pour condamner
la Syrie pour l'assassinat d'Hariri, construit par la Commission
d'Enquête Internationale Indépendante de l'ONU (UNIIIC) est une
histoire à problèmes.
Plusieurs des principaux témoins de l'UNIIIC ont admis avoir fait
des faux témoignages, accusant le gouvernement libanais soutenu
par les US-Israel de corruption et de double jeu. Le témoin
Hussam Taher Hussam a affirmé que le dirigeant du «
Mouvement pour le Futur » Saad Hariri ( fils de l'ancien
premier ministre Rafik Hariri) lui avait offert 1,3 millions de
dollars US pour accuser des hauts responsables syriens. Le témoin
Ibrahim Michel Jarjoura a dit qu'il avait été attaqué et forcé
à mentir par le ministre des télécommunications libanais Marwan
Hamade. Le témoin star Zuhir Ibn Mohamed Said Saddik, qui a accusé
le président libanais Emile Lahoud et le président syrien Bashar
Assad d'avoir ordonné l'assassinat d'Hariri, s'est vanté de
gagner des millions en faisant de faux témoignages à la
Commission de l'ONU. Bien que la plupart de leurs témoignages
discriminatoires sont encore inclus comme preuves, les deux
procureurs Brammertz et Mehlis ont dit que l'utilisation du détecteur
de mensonge n'était pas une option.
Dans ce pays (Allemagne ndlt) , Mehlis a été réprimandé pour
des pratiques non éthiques et non professionnelles. Selon le
Magazine allemand Junge Welt, l'ancien enquêteur Detlev Mehlis a
reçu 10 millions de dollars US d'une caisse noire pour falsifier
les conclusions de l'UNIIIC contre la Syrie. Une enquête de la TV
publique allemande TV Zweites Deutsche Fernsehen a trouvé que
Melhis s'était appuyé sur des renseignements de la CIA, du M16
(services secrets britanniques ndlt), du Mossad ( services secrets
israéliens ndlt) dans des enquêtes précédentes dont celle de
l'attentat contre une discothèque de Berlin dans les années 80 où
Mehlis a utilisé, en connaissance de cause, un témoignage fourni
par l'agent arabe du Mossad, Mohammed Al Amayra dans son cas
contre la Libye. Mehlis s'est aussi appuyé sur de fausses écoutes
téléphoniques de la NSA (National Security Agency – Agence
Nationale de Sécurité US) dont l'ancien officier du Mossad
Victor Ostrovsky a révélé qu'elles avaient été fabriquées
par des agents du Mossad, se faisant passer pour des terroristes
arabes. Les appels téléphoniques ont prouvé la culpabilité de
la Libye et justifié le bombardement de la Libye.
Dans le cas d'Hariri, des critiques allemandes ont affirmé que «
le choix de Mehlis a été fait à cause de ses liens avec les
agences de renseignements allemands, français, américains, et
israéliens ». La source d'information libanaise
libnen.com et le Figaro ont confirmé que le M16 britannique et le
Mossad avaient fourni la plupart des renseignements de la
Commission de l'ONU.
Quand Mehlis a démissionné, dans la honte, l'ONU a engagé le
procureur belge Serge Brammertz recommandé par Mehlis – Mais
Brammertz pourrait aussi être vulnérable aux pressions américaines
s'il rend un verdict qui n'est pas du goût de l'Amérique. Sous
la loi de Compétence Universelle de Belgique, les juristes belges
ont accusé le général Tommy Franks du Centcom US, le président
Georges Bush, le vice président Dick Cheney et le secrétaire à
la défense Colin Powell, de crimes de guerre en Irak. En 2003, le
secrétaire à la défense Donald Rumsfeld a menacé de déménager
les quartiers généraux de l'OTAN hors de Belgique si les
poursuites commençaient. Peu de temps après, la loi de Compétence
Universelle a été abandonnée.
A l'ONU, Brammertz m'a dit que des questions sur des représailles
identiques US contre sont pays concernant un résultat non approuvé
pour l'affaire Hariri n'étaient pas pertinentes et «n'apportent
rien d'utile ».
Mais le gros de l'affaire douteuse montée par Mehlis a été
conservé par Brammertz. Bien que le style secret de Brammertz préempte
toute tentative extérieure de preuve questionnable, il est clair
que les problèmes fondamentaux restent irrésolus. Le dernier
rapport de Brammertz à l'ONU estime que du TNT et des explosifs
RDX ont été utilisés. Mais des experts militaires et des
constructeurs de voitures ont affirmé que les dommages causés
par l'explosion sur le véhicule Mercedes lourdement blindé
d'Hariri portaient la marque distinctive d'une «signature
fondue » due à des munitions à l'UA de haute densité.
Les attaques récentes d'Israel contre le Liban ont détruit la
preuve, en contaminant la scène du crime avec des résidus de
bombes Bunker Buster GBU-28 (à l'UA ndlt) de fabrication américaine.
On n'est pas non plus certain de l'endroit où a explosé la bombe
qui a tué Hariri. Des experts français ont estimé que c'était
souterrain car l'explosion a provoqué des fissures à la base
d'immeubles adjacents, des abris dans la rue ont été réduits en
morceaux et l'asphalte a été projeté sur les toits
environnants. Après qu'on ait trouvé qu'une explosion
souterraine ne pourrait impliquer la Syrie – mais plutôt le
gouvernement libanais pro US/Israel qui avait supervisé des
travaux sur la route les jours précédents la mort d'Hariri- on
s'est concentré sur une explosion hors sous sol, via un attentat
suicide.
Puis dans le cadre d'une campagne de psyops, qui rappelle
l'histoire du rejeton du Pentagon et al Qaeda, Abu Musab Al
Zarqawi (qui a terrorisé l'Irak de long en large avec une jambe
de bois) plusieurs rapports de l'ONU ont fait état d'un attentat
suicide à la voiture « inspiré
par Zarqawi », commis par l'assassin Ahmed Abu Adass. "
Une confession vidéo du martyr Adass a été montrée sur Al
Jazeera, type vidéo Ben Laden, avec tout le tralala exigé. Mais
selon Reuters et ABC News, le kamikaze n'avait jamais appris à
conduire (3/4/05)"
L'ambassadeur US aux Nations Unies de l'époque John Bolton, qui
habituellement critiquait le travail de l'ONU comme étant «
inadéquat» a félicité Mehlis, Brammetz et «
l'excellent travail » de l'enquête de l'UNIIIC, disant «
la preuve importante parle d'elle – même ».
Mais, la preuve inadéquate dont Brammetz a refusé de parler
pourrait se révéler être bien plus importante. En juin dernier,
l'armée libanaise a découvert plusieurs réseaux de mercenaires
arabes, sponsorisés par le Mossad et menant des attaques
terroristes et des explosions à la voiture piégée en lien avec
l'assassinat d'Hariri.
L'organisation d' infos nationales israéliennes «
Arutz Sheva » a rapporté que le ministre des affaires étrangéres
libanais Fawzi Salloukh a été ignoré quand il a protesté auprès
de l'ONU à propos de ces découvertes. (25.06.06) L'ambassadeur
US au Liban, Jeffrey Feltman, qui a aidé a fabriquer la Révolution
de Cèdre, à travers l'ambassade américaine à Beyrouth, a alors
menacé le Liban de très «
graves conséquences » et d'un boycott de l'aide étrangère
si Salloukh déposait une plainte formelle auprès de l'ONU
concernant ces révélations.
Malgré les ultimatums de Feltman, le Magistrat enquêteur de
l'armée libanaise ,Adnan Bolbol, devait questionner des témoins
sur les assassinats du Mossad à la mi juillet. Le 11 juillet,
l'opposition libanaise a publié sa demande pour une résolution
du Conseil de Sécurité de l'ONU contre Israel, de même qu'une
enquête complète sur les assassinats du Mossad camouflés comme
d'origine arabe.
Répondant dans les heures qui ont suivi, le 12 juillet, Israel a
mené à la hâte des représailles en attaquant massivement le
Liban, utilisant le kidnapping à la frontière par le Hezbollah
comme prétexte. Est-ce que la guerre du Liban dissimule
l'exposition d'un assassinat de «type
Salvador » de Rafik Hariri et d'autres assassinats dont la
Syrie est accusée ?
Utiliser l'option Salvador contre la Syrie a d'abord été soulevée
par Newsweek et le Times de Londres en janvier 2005. Apres la mort
d'Hariri, le 14 février, le conseiller de longue date d'Hariri,
Mustafa Al Naser, a dit : «
l'assassinat d'Hariri est le travail du Mossad israélien, ayant
pour objectif de créer une tension politique au Liban. »
(Asia Times 17/02/05). Le Sunday Herald d'Ecosse a évoqué un rôle
US. " Avec le diplomate
controversé John Négroponte installé au poste tout puissant de
directeur des renseignements nationaux, c'est que les US sont sur
le point de passer d'invasions à des opérations clandestines et
des sales tours ? L'assassinat de l'ex premier ministre libanais a
fait naître des soupçons»( Sunday Herald 20/02/05)"
Fred Burton, vice président du contre terrorisme à Stratfor,
avait lui aussi des soupçons. Burton, qui a passé plus de 20 ans
comme expert en contre terrorisme au département d'Etat US et
dans les services secrets, a enquêté sur la plupart des attaques
terroristes contre les ambassades US à l'étranger, de même que
sur la première explosion au World Trade Center, et sur le
meurtre du premier ministre Yitzhak Rabin. A Stratfor Burton s'est
aussi spécialisé sur les opérations terroristes de la Syrie et
leurs méthodes. Il a rejeté à la fois la Syrie et le Hezbollah
comme étant les responsables de l'assassinat d'Hariri. «
La Syrie manque de finesse » et la «
nature complexe » de la technologie de contrôle à
distance nécessaire pour activer «
la nature chirurgicale de la charge » est au-delà de
leurs capacités, a-t-il insisté. «
Ce n'est pas leur style… et le Hezbollah n'a pas cette capacité
» (UPI 27/06/07).
Selon UPI (United Press International) le rapport de Stratfor sur
le meurtre d'Hariri a conclu que les assassinats libanais étaient
tellement sophistiqués que peu dans le monde ont pu les
commettre. Burton a dit à l'UPI que seules cinq nations avaient
de telles ressources avancées – Israel, les US, la Grande
Bretagne, la France et la Russie. Ce type de technologie n'est
disponible que pour des agences gouvernementales. Burton a alors
demandé : " supposons que
ces explosions étaient simplement collatérales, que la vraie
cible dans ce complot c'est le régime syrien lui-même ? Si c'était
un coup monté contre la Syrie, qui serait alors le suspect
possible ?"
« Le renseignement israélien
est derrière ce crime » a affirmé le criminologiste
allemand Juergen Cain Kuelbel. Dans son livre «
l'assassinat d'Hariri : cacher la preuve au Liban » il a
écrit : «la Syrie est innocente
et n'a rien à voir avec ce crime ou les autres assassinats ».
Kuelbel a découvert que le système de brouillage utilisé pour désactiver
la protection électronique du convoi de Hariri avait été
fabriqué par Netline Technologies Ltd de Tel Aviv, une société
israélienne en co- développement avec l'armée israélienne et
les agences d'application des lois israéliennes, et vendu via des
points de vente européens. L'UNIIIC a balayé les découvertes de
Kuelbel comme « ridicules »
et inappropriées.
Mais deux mois après que le convoi d'Hariri ait été détruit,
des armes fabriquées par Israel ont commencé à apparaître près
des maisons et quartiers de politiciens au Liban. Le 14 avril
2005, UPI a rapporté que les forces de sécurité libanaises
avaient découvert 6 obus de mortiers portant des inscriptions en
hébreu fabriqués par Israel sur une plage déserte près du
village du sud Liban Ghaziyeh.
Des missiles identiques et de la dynamite ont aussi été trouvés
le long de la route fréquentée par des responsables du
Hezbollah, et le 10 décembre 2005, 4 roquettes anti-tanks attachées
à des fils prêts pour la détonation ont été trouvées plantées
sur la route conduisant au Mukata Palace de Walid Jumblatt.
En février 2006, le journal libanais le Daily Star et An Nahar
ont rapporté que des roquettes marquées en hébreu de 50mm,
55mm, 60mm, ont été découvertes près de la propriété
Qoreitem du parlementaire Saad Hariri. Des roquettes identiques
ont aussi été découvertes près de la maison Majdelyoun, de la
tante de Saad, la législatrice Bahia Hariri près de Sidon.
Tandis que le gouvernement du 14 mars pro US/Israel a
automatiquement blâmé la Syrie pour les découvertes, l'un des réseaux
d'espionnage israéliens a été capturé essayant d'assassiner le
secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah. L'AFP a cité
9 paramilitaires « bien entraînés,
professionnels » qui ont été interceptés avec un
arsenal de lances roquettes B-7, des missiles anti-tanks, des
fusils à pompe, des grenades à main, 47 fusils AK, des
revolvers, des silencieux, des ordinateurs et des CD.
Puis en juin 2006, Mahmoud Rafea, un mercenaire de l'Armée du Sud
Liban (créee par Israel pendant la guerre civile avec des bonus
de 10 000 dollars) a été pris, filmé par des caméras après
une explosion à la voiture piégée qui a tué 2 membres du Jihad
Islamique les frères Majzoub. Le site israélien Ynet.com a
rapporté que Rafea avait confessé avoir commis les assassinats
des frères Majzoub pour le compte du Mossad, de même qu'un
certain nombre d'autres assassinats de haut niveau.
Le site israélien DEBKAfiles a dit que Rafea avait aidé «
deux agents israéliens (qui) se sont enfuis à l'étranger via
l'aéroport international de Beyrouth sur un vol commercial avec
des faux passeports 3 jours avant l'assassinat des frères Majzoub.
» "Ils ont remplacé une porte de la voiture des frères par
un fac similé bourré d'explosifs et ont quitté le pays après
qu'un avion israélien a fait explosé les charges en utilisant un
rayon laser" (Daily Star 20/06/07).
Mahmoud Rafea, qui a été formé en Israel, a aussi confessé
avoir distribuer des bombes et du matériel militaire dans différents
endroits sur tout le territoire libanais pour déstabiliser le
pays. Lors d'un raid de la maison de Rafea on a trouvé des équipements
de surveillance israéliens hight tech, des faux passeports, des
cartes d'identité, et un bagage avec des compartiments secrets,
et des cartes détaillées du Liban.
Le réseau de Rafea était l'un parmi plusieurs autres. Plusieurs
forces intérieures de sécurité libanaise continuent de chercher
un réseau d'espionnage différent dirigé par un agent arabe du
Mossad, Hussein Khattab. Le Times de Londres a écrit : «
Rebondissement bizarre dans cette affaire , Hussein Khattab, un
membre palestinien du réseau d'espionnage, qui court toujours,
est le frère du Sheikh Jamal Khattab, un religieux islamique qui
est accusé d'avoir recruté des combattants arabes pour Al Qaeda
en Irak « . (15/06/06)
Egalement étrange, le frère d'Hussein Khattab, Jamal, et son
collègue le Sheikh Obadia (mentionné dans le rapport UNIIIC
comme le dirigeant d'Al Qaeda Jund Al Sham) a rencontré fréquemment
Ahmed Abu Adass, le responsable de l'attaque suicide à la voiture
inspiré par Zarqawi, au camp de refugiés Ein Hilweh au Liban.
(Comme Israel et les US, Zarqawi a demandé à ce que le Hezbollah
soit désarmé). « Arutz Sheva
», l'organe d'information national israélien (10.12/06) a
écrit plus tard que « les US
avaient parlé avec des groupes financés par Al Qaeda en Syrie
pour faire un maximum d'efforts pour renverser le régime du président
Bashar Assad. »
Début janvier 2007, l'AP et le Telegraph britannique ont rapporté
que la CIA avait commencé des opérations clandestines au Liban
utilisant des proxis arabes. Pendant les émeutes à Beyrouth le
20-22 janvier, un proxy US, le Parti Socialiste Progressif, a
distribué des armes US à des combattants habillés comme les
supporters de l'opposition Hezbollah/Amal. On a accusé
l'opposition d'être à l'origine des émeutes.
Comparant l'attentat à la bombe contre la voiture d'Hariri, aux
attentats à la voiture piègée en Irak, Asia Times a dit : «
Ce qui reste est la preuve que c'est Bagdad à Beyrouth… La
certitude d'acier , des deux côtés (résistance sunnite et
shi'ite en Irak), c'est qu'ils n'ont pas été perpétrés par des
terroristes comme l'affirme les US mais plutôt par des opérations
noires israéliennes ou des mercenaires liés à la CIA américaine,
avec pour objectif d'alimenter les tensions et faire avancer la
perspective d'une guerre civile. Maintenant si seulement quelqu'un
faisait surface avec un pistolet qui fume pour Beyrouth».
« Le fusil » comme Meir
Dagan est surnommé- ce pourrait être lui.
Le site israélien DEBKAfiles a écrit que le mercenaire de l'armée
du Sud Liban, nommé ci-dessus, Mahmoud Rafea, avait assassiné,
espionné au Liban pour le compte d'Israel depuis 1989 quand il a
été recruté par l'actuel directeur du Mossad, Meir Dagan.
En 2002, Meir Dagan a été de nouveau nommé par Ariel Sharon
pour reprendre en main les opérations clandestines du Mossad au
Liban, notamment les assassinats ciblés à l'étranger.
Coincidant avec la nomination de Dagan, la politique officiel israélienne
a été étendue pour autoriser des assassinats dans des nations
alliées amies (incluant les US) utilisant les escadrons de la
mort Kidon de la division Matsada. C'est un boulot pour lequel
Dagan a une vaste expérience (The Australian 24/09/04 & UPI
15.01/03).
Sous Ariel Sharon en 1970, Dagan a commandé une unité secrète
de l'Agence de Sécurité Israélienne dont la mission était les
assassinats, et qui a éliminé plus de 750 palestiniens dans la
Bande de Gaza. En 1982, Il a aidé à commander l'invasion par
Israel du Liban. Sa principale mission était de diriger des
infiltrateurs clandestins et de former des collaborateurs libanais
pour l'Armée du Sud Liban pro Israel.
Dagan a commandé l'unité de liaison du Liban (Yakal ou l'Unité
des frontières Yaagal) qui était célébre pour ses raids
transfrontaliers au Liban pour kidnapper des opposants, de même
que son camp/prison secrète 1391, où les détenus étaient
torturés et disparaissaient. Haaretz a suggéré que le camp était
le prototype pour la prison américaine de Guantanamo.
Dagan a aussi dirigé l'Unité 504 du renseignement militaire de
l'armée israélienne, dont l'expertise était l'assassinat, le
sabotage, l'espionnage au Liban. L'armée israélienne appelle ces
saboteurs/espions les «
Mista'aravim » - soldats déguisés en arabes ». Utilisés
pour des missions clandestines pour faire accuser les ennemis via
des opérations de faux pavillons, ces soldats israéliens déguisés
en arabe et leurs proxis sont «
entraînés à agir et penser comme des arabes et se fondre dans
la population ciblée utilisant les manières appropriées et la
langue d'usage »(En 2002, l'auteur de cet article a
rencontré au moins un de ces "étudiants"
israéliens qui affirmait être dans Beyrouth pour apprendre à
penser comme «l'ennemi ».)
L'une des spécialités des Mista'aravim c'est de porter des vêtements
arabes. En 1973, lors de l'opération «
Ete de la Jeunesse » menée par l'unité Sayaret Matkal de
l'armée israélienne dans Beyrouth, y participait le futur
premier ministre israélien Ehud Barak déguisé en femme arabe
tandis qu'il dirigeait des frappes menés par des esquadrons de la
mort. Des provocateurs Mista'aravim déguisés en palestiniens
sont toujours utilisés en Cisjordanie et en Irak. Un article étranger
de Jane a dit que Dagan du Mossad avait conseillé des
responsables US en septembre 2002 sur la manière dont les opérations
spéciales israéliennes pourraient aider les efforts de guerre US
en Irak. On a eu l'exemple de ces méthodes des Mista'aravim
lorsque des troupes britanniques du SAS déguisés en arabes dans
un véhicule bourré d'explosifs ont été arrêtés avant de détonner
la charge explosive du véhicule. Selon l'expert israélien en
matière de renseignement Ephraim Kanana, Sayaret Matkal est conçue
sur le modèle du SAS britannique (Dictionnaire Historique du
Renseignement Israélien).
Les Mista'aravim se spécialisent aussi en combat urbain rapproché
utilisant des micros –Uzis (micro mitraillettes ndlt) des fusils
M-16 à embout court et des fusils de tireurs d'élite. A cause de
la fluidité des rues et des changements résidentiels, ces équipes
s'appuient sur des photos satellites et des images fournies en
temps réels par les drones – comme la technique compliquée
utilisée dans l'assassinat des frères Majzoub, où des drones
ont dirigé de l'espace l'activité au sol via des caméras montées
sur des objets de proximité – un niveau de capacité que ne
possède pas la Syrie.
Concernant la guerre du Liban 2006, DEBKAfiles s'est vanté
d'autres succés des Mista'aravim : « deux réseaux d'espionnage
d'agents libanais dirigé par le Mossad israélien ont « planté
des écoutes et du matériel de surveillance aux postes de
commande du Hezbollah avant et pendant la guerre. Ils ont aussi
parsemé de la poudre spéciale de phosphore à l'extérieur des bâtiments
hébergeant le centre de commande du Hezbollah et des lances
roquettes comme marqueurs pour des attaques aériennes. Bien avant
la guerre, le réseau de Beyrouth avait pénétré dans les
cercles internes du Hezbollah et ils rapportaient leurs activités
et mouvements aux contrôleurs israéliens… Dirigés par des vétérans
de l'Armée du Sud Liban ( la Force qu'Israel a crée lors de son
occupation), son boulot c'était de «
peindre » des cibles pour l'armée de l'air israélienne
et l'artillerie… DEBKAfiles affirme "que
le Liban été massivement pénétré par des agents travaillant
pour le renseignement israélien."
Un libanais en particulier, le général Adnan Daoud, est même
apparu à la TV israélienne, souriant et buvant le thé avec des
soldats israéliens tandis qu'il les emmenait pour un tour de 4
heures de sa base militaire à Marjayoun. Une heure après le départ
des soldats israéliens, l'armée israélienne a bombardé le site
de Marjayoun ( AP/JerusalemPost, 07/08/06).
Concernant aussi d'autres agents du Mossad, DEBKAfiles écrit : «
les responsables de la sécurité du Hezbollah ont détenu deux
arabes non libanais qui se promenaient dans les ruines du district
de Dahya, prenant des photos et dessinant des cartes. Plusieurs
faux passeports étaient en leur possession… »
Toutes les parties concernées par l'assassinat d'Hariri – l'UNIIIC,
Stratfor, Hezbollah, la Syrie, les US, Israel et le mouvement du
14 mars libanais, sont d'accord sur un point – le responsable de
l'assassinat d'Hariri a aussi commis les 22 autres assassinats, et
peut être plus. Le Daily Star libanais a cité le FBI : »
les mêmes explosifs ont été utilisés dans les crimes d'Hawi,
Kassir et Hamade », de même que ceux utilisés contre
Hariri. Le 27 mai 2006, le Daily Star a révélé que les tueurs
d'Hariri et des frères Mazjoub pourraient être les mêmes :
« des forces de sécurité intérieure, des experts en médecine
légale, des membres de la police judicaire, et des membres de
l'appareil sécuritaire du Hezbollah ont inspecté le site de
l'explosion peu de temps après que la bombe ait été détonnée.
Les billes de fer et éclats trouvés dans un large périmètre
autour de l'impact indiquent que la bombe était une mine spécialisée
pour tuer des individus, et est identique aux explosifs pour Hawi
et Kassir. »
Des sources au Liban et à l'UNIIIC à New York ont conclu que la
même partie responsable de la mort d'Hariri et des autres
assassinats a aussi commis les meurtres des Majzoub. En juin,
l'agent du Mossad Mahmoud Rafea a admis avoir tué les frères
Majzoub pour le compte d'Israel.
Mais de telles preuves ont été délibérement ignorées par la
Commission Internationale Indépendante de l'ONU. Aux Nations
Unies, l'auteur de cet article a questionné différents
responsables sur une période de plusieurs mois sur un rôle
possible US-Israel dans le meurtre d'Hariri, et s'il y avait une
enquête là-dessus par l'UNIIIC. Le procureur Serge Brammetz a déclaré
que parce que la question n'avait pas été soulevée par le
gouvernement libanais soutenu par les US-Israel, cette voie d'enquête
ne serait pas suivie. Il semble que seuls les faits soutenant un
verdict de culpabilité pour la Syrie seront considérés.
"Pour ce qui est d'Israel,
il est difficile d'imaginer un scénario plus arrangeant. Ses
ennemis jurés, l'Iran et la Syrie, sont maintenant accusés par
la Communauté Internationale, l'un pour son programme nucléaire,
l'autre pour son attitude au Liban… Israel espérait, depuis les
attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux US, un tel résultat.
Immédiatement après l'effondrement des tours jumelles, des
responsables israéliens ont commencé à parler de changements
anticipés, et ont exprimé l'espoir que les US améneraient de
l'ordre dans la région, et s'occuperaient de l'Iran, de la Syrie,
du Hezbollah, et pas seulement de l'Irak « Aluf Ben, Haaretz, 25
octobre 2005, De Bagdad à Beyrouth, les dominos de la démocratie
continuent de tomber. Apres la Syrie, le faux pretexte -« Shah et
Frayeur «- représente la prochaine menace imminente…"
Trish Schuh 01/06/07 – Source : UN OBSERVER et International
Report
Reproduit sur : www.uruknet.info?p=33331
Introduction et Traduction Mireille Delamarre pour
www.planetenonviolence.org
Trish Schuh est cofondatrice du Réseau de Soutien aux Familles
Militaires et est membre des reportes et éditeurs militaires et
de l'Association des Correspondants de l'ONU. Elle a vécu et étudié
au Liban et en Syrie. Ceci est le troisième d'une séries de
trois articles sur les tentatives de renversement du régime
syrien.
Observer
le Liban, Seymour Hersh
Plan
américano sioniste de guerre civile en Palestine; coup contre le
Hamas
Plan
de domination du "royaume" sioniste au Moyen Orient
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