Libnanews
Liban:
Kouchner rencontre Aoun, Hariri et Berry
Bernard Kouchner
19 novembre 2007
Au cours de son déplacement
au Liban, le ministre des AF français Bernard Kouchner a une
nouvelle fois appelé à la tenue de l’élection présidentielle
entre le 21 et le 23 novembre.
Indiquant hier qu’un
consensus était possible, « Les alliances ont été un peu
bouleversées. En tout cas le dispositif habituel d'alliance n'est
pas celui auquel on s'attendait, » a déclaré Bernard
Kouchner venu comme observateur, décrivant sa venue au Liban
comme signe d’une nouvelle diplomatie, celle d’ « être
avec les gens ».
Aujourd’hui,
le ministre des AF a successivement rencontre les principaux
dirigeants libanais dont le général Michel Aoun, candidat à la
présidence, le dirigeant du mouvement du Futur, le député Saad
Hariri avant son voyage pour la Russie et le président de la
chambre des députés, Nabih Berry.
Au cours des 2
conférences de presse suivant ses réunion avec le président de
la chambre des députés Nabih Berry et le député Saad Hariri,
Bernard Kouchner a rappelé avoir consulté tous les partis
impliqués sur la scène politique libanaise et citant notamment
la Syrie pour permettre la réussite des différentes initiatives
lancées par la France pour permettre la résolution de la crise
politique qui oppose majorité et opposition.
Le ministre des
AF salue ainsi le patriarche maronite Nasrallah Sfeir pour avoir
fourni une liste de candidats potentiels à la présidence de la république
libanaise dont le mandat du tenant actuel s’achèvera le 24
novembre prochain. Il a ainsi indiqué que toutes les factions
libanaises se sont mises d’accord pour que soit présenté ces
noms lors du scrutin présidentiel qui aurait lieu entre le 21 et
le 23 novembre et de se déclarer surpris par le refus d’un
parti qu’il refuse de nommer en ajoutant que les pays
environnants et notamment Damas avait également fait part de son
accord.
« Tout le
monde a donné son accord. Maintenant je m'étonne. La France s'étonne
que quelque chose ait coincé, que quelque chose ait bloqué, que
quelque chose ait dérapé. Je voudrais que chacun prenne ses
responsabilités. La France a pris les siennes. La France veut
aider le Liban dans toutes ses communautés. Toutes ces communautés
étaient d'accord pour que le Patriarche intervienne pour l'élection
présidentielle, je ne parle pas du reste, je ne parle pas du
gouvernement, je ne parle pas du Premier ministre. Tout le monde
était d'accord, pour que cette liste soit celle à partir de
laquelle la majorité du 14 mars et l'opposition de M. Nabih Berry
soient d'accord pour présenter les noms.
Je le répète,
les Syriens étaient d'accord. Je voudrais savoir qui n'est pas
d'accord. Je voudrais savoir qui a intérêt au chaos, qui a intérêt
à ce que l'élection ne puisse avoir lieu. Qui a intérêt à ce
que ce soit plus compliqué encore pour la vie de tous les
Libanais. Nous sommes des amis des Libanais, cela ne veut pas dire
que nous ne sommes pas des amis des chrétiens. Nous sommes les
amis des chrétiens aussi. Je voudrais savoir qui bloque, qui
portera
la responsabilité. Celui
qui portera la responsabilité d'avoir bloqué ce processus accepté
par tout le monde portera la responsabilité de la déstabilisation
du Liban et de ses conséquences régionales. Je voudrais qu'il en
prenne conscience, qu'ils en prennent conscience, et qu'ils soient
sûrs que la France le fera savoir au monde entier. »
A la question si
le candidat à la présidence le Général Michel Aoun était à
l’origine du blocage actuel de la situation, Bernard Kouchner
indique que ce dernier n’en était pas responsable et de déclarer
vouloir consulter tous les partis pour parvenir à la résolution
de ce problème. Cette déclaration intervient alors que le
dirigeant du CPL avait estimé possible la tenue du scrutin présidentiel
après le fin du mandat du président Emile Lahoud.
« Les noms
ne m'intéressent pas, je veux que la majorité et l'opposition
s'entendent. Je sais la position du général Aoun, je sais ce
qu'a dit le Hezbollah, mais il faut s'entendre sur un nom. Ce
n'est pas moi qui le ferai. Moi je ne peux qu'écouter les uns et
les autres, essayer de mettre les bonnes volontés ensemble, »
a-t-il ajouté et de conclure que ce n’est pas le rôle de la
France de choisir le prochain locataire du Palais de Baabda.
« Chers
Libanais, ce n'est pas la France qui choisira le nom, ce n'est pas
la France qui votera. Ce n'est pas la France qui va déterminer
l'avenir du Liban. Ce sont les Libanais, la majorité et
l'opposition. Les chiites, les sunnites, les maronites : tout le
monde. C'est cela un président. Le président n'a pas des
pouvoirs exceptionnels, selon
la Constitution. Mais
il faut l'élire à la date prévue par
la Constitution. Le
président c'est essentiel. »
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