Site d'information sur la Palestine, le Moyen-Orient et l'Amérique latine

 

Palestine - Solidarité

 

Retour :  Accueil  -  Sommaire Cirepal  -  Dossier prisonniers  -  Massacres à Gaza  -  Analyses  -  Mises à jour


Cirepal

« Poursuivre la bataille de la conscience et la résistance »


Photo Al Manar TV

Dimanche 24 mai 2009

 

Discours de Sayyid Hassan Nasrullah, secrétaire général du Hezbollah et dirigeant de la résistance, à l’adresse du congrès permanent de la résistance, le 20 mai 2009

 

Au nom de Dieu, le Compatissant, le Miséricordieux, le Seigneur des mondes, prières et paix sur notre maître et notre prophète, le sceau des prophètes, Abul Qâssim Muhammad b. ‘Abd-Allah et sur sa pure famille et ses compagnons fidèles et sur tous les prophètes et les envoyés,

Messieurs les ulémas, frères et sœurs, paix, miséricorde et bénédictions de Dieu sur vous…

Au début, je voudrai vous féliciter tous pour ces jours glorieux, les jours de la victoire, de la libération, les jours qui ont réalisé pour notre nation une nouvelle gloire, une nouvelle conscience, et un événement historique inoubliable dans la mémoire de notre nation.

Frères et sœurs,

Comme le titre du congrès l’affirme, dès le début, nous livrons une bataille, celle de la conscience dans notre nation, celle de la conscience chez notre ennemi, la mémoire étant une part de cette bataille. En votre présence, je n’ai pas besoin de confirmer ou de prouver l’importance du facteur de la conscience dans la résistance, dans la victoire de la résistance, le redressement de la nation et la réalisation de ses buts, la défense de sa dignité, de son existence, de sa souveraineté et de ses sacralités, mais en termes succints, je voudrai dire que la conscience n’est pas un facteur, une base ou une condition du relèvement du mouvement de la résistance, ou de sa poursuite, mais je le considère comme la principale ou la première condition. C’est la conscience, elle est condition de l’existence de la résistance, condition de l’existence du relèvement, de la révolution et de la victoire, ce n’est ni la deuxième, troisième ou quatrième condition, mais la première, la principale et la plus importante.

Selon les termes utilisés par les ulémas de la voie et du chemin vers Dieu le Très-Haut, le premier pas nécessaire et obligatoire du mouvement de l’être humain vers Dieu, gloire à Lui, est l’éveil. Si l’être humain ne se réveille pas, s’il ne prend pas conscience de qui il est et où il se situe, vers où se dirige-t-il ? Le but n’est pas de bouger, car s’il bouge, son mouvement est anarchique, sans but clair et son chemin est brouillé, les étapes ne sont pas claires, et par conséquent, il piétine. La conscience est ici la condition de l’existence, elle est une condition de la permanence, car le sommeil, à toutes les étapes de la résistance et de la lutte, comme dans toute étape de l’éducation de soi, de son épuration et de sa lutte, peut entraîner la déviation. La conscience est la condition de l’existence, elle est une condition de la permanence, et de la perfection, car au fur et à mesure que cette conscience s’approfondit et s’enracine, se renforce et se consolide, en qualité et en quantité et qu’elle s’élargit, cela aide et hâte la réalisation et l’aboutissement du but.

Je pense que tous les dirigeants et mouvements de la résistance ont, dès le début du conflit avec l’ennemi sioniste, agi avec force pour attirer et polariser les combattants, les militants et les résistants, et cela ne peut se faire que sur la base de la conscience et de la connaissance qu’ils ont de ce qu’ils entreprennent, de ce vers quoi ils s’avancent. C’est la conscience dont nous avons besoin pour que la résistance soit loyale, par ses combattants, c’est la conscience dont nous avons besoin au niveau populaire pour qu’un peuple puisse protéger le mouvement de la résistance. Car nous parlons d’une résistance qui est un choix populaire, et d’une conscience dont nous avons besoin au niveau de la nation, la nature du conflit impliquant qu’une résistance dans un pays ne peut le trancher (seule) mais c’est la nation qui le tranche grâce à la complémentarité entre sa résistance, le rassemblement de ses efforts, l’unité et l’unification de ses énergies et possibilités, mises au service de cette bataille.

Ce que je dois également noter, au début, dans le cadre des accomplissements des mouvements de la résistance c’est le fait que la résistance a, dès le début, accordé une conscience élevée, à cette nation, concernant le conflit arabo-israélien, y tissant une histoire pour la mémoire à laquelle nous pouvons nous reférer. De plus, au cours des dernières années, et notamment au cours de ses récentes étapes, la résistance ne s’est pas seulement contentée d’une activité ou d’un effort défensif sur le plan de la conscience, où l’effort s’est concentré sur l’élaboration de la conscience de nos peuples, de notre nation et de nos résistants, mais elle a entamé une phase offensive, lorsqu’elle a commencé à marquer la conscience de l’ennemi, comme il l’appelle lui-même : le « marquage au fer » de la conscience.

Israël a toujours été en position d’offensive, déclenchant les guerres psychologiques et médiatiques, nous imposant ses modes de pensée, ses estimations ou ses conclusions précises, avec leurs conséquences sentimentales et émotives, et des prises de positions. Mais, en fin de compte, pour la première fois, la résistance, par son action combattante, médiatique, politique, et sa guerre psychologique, marque au fer la conscience israélienne, comme le reconnaissent les dirigeants et l’élite de l’ennemi. Remarquez que l’un des plus importants résultats de la victoire de 2000, ce fut le déclenchement de l’intifada al-Aqsa, puis la guerre de juillet et la résistance à Gaza tout récemment, et parmi les résultats de cette série d’affrontements et d’événements, le coup porté en profondeur à la conscience israélienne. Même si certains médias arabes parlent de la victoire de l’ennemi, les militaires et son peuple reconnaissent avoir subi une véritable défaite et un échec cuisant. Peu importe ce que disent chez nous certains médias arabes, dont nous connaissons l’origine, le financement et le but, l’essentiel est ce qui se passe de l’autre côté, dans la mémoire, la pensée, les sentiments et les émotions, et dans l’évaluation par l’ennemi du cours du conflit, et notamment au cours des dernières années. En exemple, avant la guerre de juillet et au cours de la guerre, les médias israéliens et plus particulièrement les écrans des télévisions israéliennes, passaient en direct mes discours ou ceux de tout dirigeant de la résistance au Liban et en Palestine, et j’ai bénéficié d’une première place, à ce niveau. Les discours traduits étaient transmis en direct sur nombre de télévisions israéliennes. Il ne s’agissait pas ici de la liberté d’expression ou de présenter l’autre opnion, ou la transparence de l’information israélienne, mais plutôt d’une tentative israélienne de me présenter ou de présenter les autres qui parlent au nom de la résistance, (je ne dirai pas les dirigeants de la résistance, car il y a exagération) mais les porte-paroles officiels, et j’en fais partie, pour resserrer les rangs de la société israélienne, ou de défigurer l’image de la résistance, ou de présenter une scène terroriste de cette résistance. Mais après la guerre de juillet, et même aux derniers moments de la guerre de juillet, ils ont tiré la conclusion que cette apparition directe assurée par les médias israélien était plutôt positive pour la résistance auprès de l’opinion publique israélienne, et qu’elle influait sur la conscience, la volonté et la détermination israélienne, elle dénonçait et dévoilait les décisions et les choix des dirigeants de l’ennemi, à cause des données qu’elle founissait et entraînait le marquage au fer de la conscience de l’autre. C’est pourquoi, parmi les leçons tirées de la guerre de juillet, et jusqu’à présent, ils évitent toute transmission directe préfèrant découper des passages, des phrases ou des mots, qui ne servent pas l’influence de la résistance sur la société de l’ennemi, mais présentent des positions pouvant être parcellisées, comme cela se passe chez nous au Liban.

Les discours sont coupés et parcellisés de manière à servir l’ennemi, d’une manière ou d’une autre. En résumé, je voulais expliquer que, dans la bataille de la conscience, nous sommes passés de l’étape défensive à celle offensive, et ici, la bataille médiatique, psychologique, politique, accompagne avec précision et intelligence, dans une volonté stable et un grand effort, le combat sur le terrain, où les combattants en Palestine et au Liban tissent des épopées historiques.

Dans la bataille de la conscience que nous livrons, nous avons des points forts qu’il nous faut souligner et desquels nous devons profiter, comme nous l’avons effectivement fait, mais je les rappellerai pour en profiter encore plus.

- Nous possédons d’abord la force du droit, ce qui veut dire que la cause pour laquelle nous combattons, dans la résistance, (je dis résistance tout court pour ne pas répéter libanaise et palestinienne et… englobant l’affrontement du projet de l’occupation), est une cause juste, une cause de droit, elle est légitime, évidente. C’est un point fort. Parfois, il y a des causes factices, inventées, comme la cause sioniste, où ce sont les circonstances politiques qui les ont amenés en Palestine, ils recherchaient une patrie pour en faire une entité sioniste, il y avait l’Argentine, l’Ouganda, d’autres endroits dans le monde, mais lorsque l’intérêt des grandes puissances, et notamment la puissance du colonialisme britannique, a voulu  planter dans le cœur de notre région arabe une entité hostile, pour en faire une base avancée au service des forces de l’impérialisme occidental, les intérêts se sont entrecroisés en ce point, et les sionistes furent conviés à bâtir leur entité et pour que cela ait une cohérence, ils ont inventé une théorie, l’histoire des 3000 ans, la terre promise, le droit historique et divin des enfants d’Israël sur cette terre. Mais si les entrecroisements et les intérêts politiques avaient emmenés les sionistes juifs en Argentine, ils auraient recherché une autre théorie, différente de la terre promise ou la promesse divine faite à Abraham et Ishâq…

Donc, la théorie, l’idée, la doctrine sioniste sur laquelle il s’appuie pour légitimer son occupation et l’instauration de l’entité sioniste en Palestine est bâtie sur du faux, sur ce qu’ont exigé les intérêts. Mais par contre, en face, concernant la résistance, nous ne recherchons ni intérêts entrecroisés, pour mener la guerre, ni une quelconque théorie pour asseoir une position, mais nous faisons face et nous nous inspirons d’un droit évident, clair, avec tous les critères : il y a une terre qui s’appelle Palestine, d’autres qui s’appellent Liban, Syrie, Egypte, Jordanie, il y a une terre arabe et un peuple palestinien qui vit sur la terre de la Palestine depuis des milliers d’années, ce peuple possède cette terre, il possède la décision, il est le premier à posséder le droit à décider de son sort. Sont venus ceux qui veulent l’avaler ou avaler une partie de son peuple, il l’a jeté dans les camps de réfugiés et dans les pays de l’exil, il l’a tué, massacré, il lui a interdit d’exercer ses droits naturels et a installé sur ses cadavres et les dépouilles de ses enfants un Etat qu’il a appelé Israël.

Selon tous les critères, religieux, célestes, légaux, juridiques, ceux du droit international et les critères moraux, les critères humains, tous les critères de justice et d’équité, nous sommes face à une cause claire et évidente. Je voudrai souligner ici que l’un des éléments de force de la résistance, que ce soit dans sa conscience ou dans l’élaboration de la conscience, dans sa pratique du combat, c’est qu’elle s’appuie sur un droit clair et évident, sans aucune équivoque, aucun doute. Comme je l’ai déjà affirmé, si nous recherchons dans toute la planète, tous les conflits dans le monde, entre des peuples ou des Etats, entre des catégories d’un peuple, entre tel ou tel axe, nous ne trouvons pas de cause plus claire, plus évidente, plus franche, dans son droit, sa légitimité, sa justesse, son humanité et son éthique, que celle de la résistance dans son conflit contre l’ennemi sioniste et le projet sioniste. Dans d’autres causes, il peut y avoir certains doutes, certaines craintes, certains peuvent hésiter ici et là, se demandant si nous sommes dans le vrai, si notre parcours est un parcours dans le droit chemin, si notre but est un but véridique ? Mais en ce qui concerne la cause de la résistance, il ne peut y avoir ni doutes ni hésitations, il y a une clarté absolue sur ce point, et lorsque l’être humain parvient à une clarté absolue au sujet d’une question véridique, plus rien importe, il ne se soucie plus de la mort, quoiqu’il advienne.

 

Le second point fort, sur lequel s’appuyer pour élaborer la conscience et développer la conscience est celui de la crédibilité, la capacité effective de prouver la crédibilité d’une ligne à laquelle la résistance appelle. Ce qui veut dire que lorsque la résistance s’exprime sur une question juste, qui est la question de la libération de la terre, des sacralités et des patries, puis trace un choix unique à ce propos, - s’il y a d’autres qui veulent profiter d’autres moyens, ils sont libres, nous ne les empêchons pas-, mais le choix de la résistance, dont la résistance armée représente la tête - nous ne parlons pas uniquement de résistance armée, à ses côtés se tiennent la pensée, la connaissance, le savoir, la politique, la mobilisation de l’information, etc..

Lorsque ce choix est proposé, la discussion consiste à savoir si ce choix est efficace, s’il peut conduire à un résultat ? Ce qui se rattache à la conscience et à la conviction, et je vous dis dès le début, cette résistance a mené la bataille de la conscience à ce propos. Il n’est probablement pas difficile pour nous, dans le mouvement de la résistance, de convaincre les peuples de notre nation arabe et islamique de la justesse de notre cause, même chez ceux qui diffusent la culture de la démission envers Israël, même ceux qui ont signé des traités de ce qui est appelé paix avec Israël, lorsque nous discutons avec eux, ils admettent la justesse de la cause et disent que la Palestine s’étend de la mer au fleuve, qu’elle est un droit du peuple de la Palestine, et qu’il n’y a aucun droit légal ou juridique en faveur de l’instauration d’une entité israélienne sur une partie de la terre de Palestine, même ceux qui ont signé des traités sont prêt à admettre la justesse de la cause.

Donc, cette étape, et je pense qu’elle est la plus facile, est celle de la bataille de la conscience. Quant à l’étape plus difficile, celle qui consiste à convaincre du choix au service de cette cause, elle n’est pas facile. Beaucoup ont défini le but avec justesse mais ont choisi la voie erronée, ils se sont égarés, pendant des dizaines d’années, des nations se sont égarées et perdues, pour des centaines d’années, et là, je ne parle pas de l’égarement d’individus ou d’un petit groupe, mais d’un peuple et d’une nation, car lorsqu’un individu s’écarte d’un parcours, il peut facilement le réajuster, mais lorsqu’une nation s’écarte d’une voie, cela devient difficile et exige d’énormes efforts et d’un long moment où des intérêts nombreux peuvent être perdus, pour revenir au choix juste et réajuster le parcours.

La principale question dans la bataille de conscience consiste à adopter le choix juste qui conduit au but. Si nous ne choisissons pas le vrai chemin, nous nous perdons en route et nous n’y arrivons pas, notre ennemi devient plus fort, plus arrogant, mieux protégé et plus puissant, plus enraciné et consolidant les bases de son projet. C’est là où gît la difficulté du sujet. Tu parles aux gens du choix militaire, de la lutte armée, du combat armé, tu utilises toute la littérature à ce propos, le jihad dans son sens restreint - son sens large étant plus vaste -, soit la lutte dans la voie de Dieu, et cette question est coûteuse, très coûteuse. Si la personne admet que ta cause est juste, cela est facile car cela n’entraîne aucune charge et il se peut même que sa conscience soit tranquille du fait que ta cause soit juste, mais lorsqu’il admet le choix de la lutte armée, cela entraîne une charge, pour celui qui porte ce choix, celui qui soutient ce choix et une charge sur la nation et le pays où se situent ceux qui portent ce choix. Je prends l’exemple du Liban, nous l’avons vécu et nos frères palestiniens ont vécu une longue expérience dans ce domaine. En 1982, lorsque nous avons fondé la résistance, le Hizbullah n’était pas seul, des groupes avaient fondé l’immense résistance après l’invasion de 1982. Lorsque nous parlions aux gens,- les frères et sœurs se rappellent ces moments -, même dans nos maisons et nos familles, même dans les milieux des croyants en Dieu et dans le jour dernier, croyants dans la promesse divine et le saint Coran, lorsque nous discutions, ils disaient que la cause est juste mais le choix que vous empruntez ne l’est pas, et même certains, - chez les sheikhs, on dit : le juriste trouve toujours une voie de sortie, ce qui signifie que celui qui veut combattre Israël trouve une fatwa (décision juridique), et celui qui refuse de le combattre en trouve aussi, celui qui veut faire un traité de paix avec Israël, également, donc celui qui recherche seulement une fatwa trouvera un juriste pour la lui émettre. Aujourd’hui, celui qui a signé un traité de paix avec Israël, qui a reconnu Israël et remis les deux tiers de la terre à Israël, pourra très facilement trouver un sheikh qui dira : « s’ils se dirigent vers la paix, dirigez-vous y aussi », c’est aussi simple – donc certains nous disaient, alors que nous étions jeunes, en majorité, : vous êtes enthousiastes, mais ce choix signifie se jeter dans le feu, et il est interdit au croyants de se jeter dans le feu, car nous ne pouvons pas affronter Israël. Dans un monde où les discussions juridiques, légales, dans les milieux religieux et les mouvements islamiques, prenaient cett tournure, qui correspondait à ce qui était utilisé au niveau national, par des forces politiques, des médias et des élites, où le proverbe « l’œil ne peut résister au poinçon » était courant. Toute la logique disait : nous sommes faibles, nous n’avons pas les moyens ni les capacités, Israël a vaincu en six jours des armées arabes sur tous les fronts, et nous, un groupe de jeunes libanais, allons-nous vaincre Israël ? Ainsi était la logique.

La question était donc au niveau de la conscience et dans la conviction et dans la prise du choix et de la décision. Nous avions longuement discuté cette question au début, dans sa dimension intellectuelle, juridique, sentimentale, psychologique, nous avions l’enthousiasme et la pensée et avions profité de l’expérience des précédents. Cependant, le point fort de la résistance est qu’elle a pu, en quelques années, agir sur le terrain, grâce à sa lutte, à ses opérations martyres, et à ses martyrs éminents, de tous les partis et les forces, à commencer par l’opération du prince des martyrs, Ahmad Qassir, à Sour, qui a entraîné la destruction du siège du gouverneur militaire israélien, tuant plus de cent officiers et soldats dans une opération qui n’avait pas vu son précédent tout au long du conflit arabo-israélien. Vous vous rappelez tous le visage défait d’Ariel Sharon, debout sur les ruines de ce bâtiment et lorsque Begin a déclaré trois jours de deux en Israël. Grâce à ce sang et ces opérations martyres, nous avons réussi à élaborer une conscience au niveau de notre peuple et notre nation, montrant la justesse et la crédibilité du choix de la résistance.

Par conséquent, nous ne nous appuyons pas sur l’expérience des autres, disant que dans l’histoire, il y a eu ceci ou cela, il y a eu le Vietnam, etc.. Mais il y a une expérience que nous avons nous-mêmes menée, avec nos jeunes, pour que personne ne vienne ensuite nous dire : « oui, mais les autres, c’est une autre situation, le Liban a beaucoup de particularités… » D’accord, le Liban a ses particularités, mais ce sont des jeunes Libanais qui ont mené et dirigé la résistance. Si nous étudions les dirigeants de la résistance, et les dirigeants ne sont connus chez nous qu’après leur martyre, comme le martyr dirigeant Imad Mughnieh, quel âge avaient-ils en 1982 ? Ils avaient 20, 21 ou 22 ans, donc le Liban a une situation particulière, et ses jeunes ont réussi à prouver la justesse du choix de la résistance, ainsi que ceux qui ont accueilli et protégé la résistance. Ici, j’aimerai rectifier à propos du 25 mai, et dire que la première vraie défaite d’Israël, défaite inconditionnelle et humiliante pour les Israéliens, n’a pas été le 25 mai 2000, mais en 1984 et 1985 lorsque les Israéliens furent contraints de quitter, humiliés, Beyrouth, la capitale, la banlieue, la montagne, une partie de la Bekaa-ouest, Saïda, Sour, Nabatiyeh. Lorsque certains alliés d’Israël ont faits les médiateurs, réclamant à Israël de reporter son retrait une semaine afin de leur permettre de maîtriser la situation, les Israéliens refusant de le reporter d’un seul jour. Ce fut la première défaite annonçant la grande défaite de 2000.

Très tôt, donc, la résistance a confirmé, grâce à son action sur le terrain, la justesse et l’efficacité de ce choix, et c’est sur quoi nous devons nous appuyer avec force dans la diffusion de la culture et de la conscience de la résistance, c’est à cause de l’action sur le terrain que nous pouvons construire un discours politique et une guerre psychologique, et marquer au fer la conscience israélienne, puis supprimer un ensemble de concepts mensongers fondés par les Israéliens, et qu’ils ont crus, comme celui de l’armée invincible, celui du peuple choisi par Dieu, ou de l’entité victorieuse par la promesse divine. Cette entité peut être vaincue, et de là vient l’importance de la bataille menée par la résistance pour marquer au fer la conscience. La résistance ne s’est pas appuyée sur les discours, car certains essaient de comparer le discours de la résistance à ceux faits pendant la guerre de 67 ou avant. Non, la guerre médiatique et psychologique menée par la résistance au Liban et en Palestine a entamé la conscience sioniste, n’étant pas une guerre basée sur des suppositions, mais une guerre qui se déroule sur le terrain avec de formidables acquis sur le terrain, l’embourbement des faces israéliennes dans la boue, comme le montre cette scène, celle des cinq soldats israéliens sur la place de Marjeyoun pleurant comme des enfants. C’est cela qui creuse la conscience, comme les fusées de la résistance palestinienne au cours de la dernière guerre contre Gaza, une scène que le monde entier a vue, les Arabes ou les sionistes, où ce responsable ou ministre sioniste s’agenouille lorsqu’il entend les fusées, il cache sa tête sous le pneu de la voiture. C’est une scène et non un discours qui l’a fait, cette scène est issue de la fusée, de la bataille, de la confrontation et l’action sur le terrain.

- Trois : parmi les points forts sur lesquels nous devons nous appuyer, la capacité de mobilisation ouverte aux mouvements de la résistance, en tant que mouvements de résistance. Nous ne venons pas du Mozambique ou d’Argentine, nous sommes les fils de cette terre, de ces patries et de cette région, nos pères et nos aïeux appartiennent à sa civilisation, à ses religions célestes, à sa riche culture, sa poésie, sa littérature, son héroïsme, ses hommes, ses chevaliers, ses sentiments, sa tendresse, sa générosité, ses prophètes, ses messagers, ses saints et ses grands combattants, ses martyrs merveilleux, nous appartenons à sa Thora, son Evangile et son Coran, et de ce fait, nous possédons cet héritage, ce patrimoine et cette richesse intellectuelle, culturelle, doctrinaire, psychologique, et cette fortune qui nous permet d’engager une bataille véritable de la conscience, sur des bases intellectuelles, culturelles, morales, sentimentales, littéraires, poétiques, dans tout le sens du terme. C’est l’un des points forts de la résistance.

Il ne fait aucun doute que le discours coranique qui est entré dans la bataille de la résistance, au cours des dernières décennies, a eu une profonde importance sur  son enthousiasme et sa protection populaire, sur la patience, la capacité des gens à supporter, sur la ténacité face aux pertes et sacrifices. Quels que soient les textes importés de l’est ou de l’ouest, des écrivains ici et là, des poètes ici et là, rien ne pourra influer sur le cœur de la bataille comme ces versets : « Ce n’est pas vous qui les avez tués ! C’est Dieu qui les as tués ! Ce n’est pas toi qui les as déstabilisés par ton geste ! C’est Dieu qui l’a fait. », et pour consolider les gens, les faire supporter ce qui les a touchés et les inciter à poursuivre : « Si vous souffrez, eux aussi souffrent autant que vous, mais la récompense que vous attendez de votre seigneur, eux n’ont aucun espoir d’en bénéficier. », pour consolider les pas des gens, maintenir leur conviction et confirmer leur conscience : « Si Dieu vient à votre secours, personne ne pourra vous vaincre », « Si vous défendez la cause de Dieu, Il vous soutiendra et raffermira vos pas ». D’où est-ce que nous pouvons tirer ce genre de paroles ou mobiliser le monde entier contre ceux qui ont pris ton droit, qui ont comploté contre ta cause et ton peuple ?

Le discours coranique qui parle de lutte, de foi, du paradis, de fierté, dignité, de prise en compte de la souffrance et de la patience, de ce qui attend les martyrs, du soutien divin, de l’aide divine, - que nous n’avons pas uniquement lu dans les versets, mais l’avons vu de nos propres yeux, avec nos esprits et nos cœurs lors des batailles et la guerre de juillet -. Evidemment, nous possédons une fortune aussi vaste qui représente des éléments de force pour nous aider dans la bataille que nous menons.

- Quatre : la mémoire qui constitue le début de ce conflit, et la mémoire historique. L’éducation coranique, islamique, prophétique en général nous appelle à profiter de toutes les leçons de l’histoire. Pourquoi le Coran nous raconte-t-il des histoires, à commencer par celles d’Adam et Eve, Iblis, et les enfants d’Adam, de Noé… ? Est-ce pour occuper le temps, non, parce que l’histoire est leçon, conclusion, école, et celui qui apprend ce qui s’est passé pendant mille ans, c’est comme s’il avait vécu mille ans. C’est l’essence de la leçon. Une grande partie du temps que les peuples ont passé est dissipée dans des gestes quotidiens et répétés, mais les questions principales desquelles les leçons sont tirées sont celles sur lesquelles s’appuient la vie et l’essence de la vie. La force de la résistance aujourd’hui consiste à rappeller les cours des événements, pour constamment activer la mémoire. Cette bataille est essentielle. L’ennemi compte toujours sur le temps pour nous faire oublier, « nous n’oublierons pas, tant que le ciel est bleu » (c’est que dit une affiche du courant de Hariri, pour évoquer ce qui s’est passé le 7 mai 2008, mais sayyid Nasrullah y avait répondu, dans un célèbre discours : « il ne faut pas oublier, pour ne pas refaire la même erreur » ndlt), l’ennemi compte toujours sur l’oubli, le temps qui passe ferait oublier au Palestinien sa terre, les Palestiniens qui vivent dans les camps seront âgés, ceux qui sont nés en Palestine avant la Nakba mourront, et les nouvelles générations, qui n’ont pas vécu en Palestine, qui n’ont pas humé l’odeur de ses oliviers, de ses fleurs, de ses fruits, oublieront. Ceci fait partie du projet sioniste, et beaucoup d’Arabes comptent là-dessus. Mais en face, tu dois mener la bataille et activer la mémoire, car elle est essentielle dans la conscience dont nous parlons.

C’est pourquoi les chaînes satellitaires arabes et tous les médias, centres de recherches, études, livres, expositions, chants, fêtes du patrimoine, etc.. et même la clef que nous voyons avec force ces dernières années dans les camps et diverses occasions, dans les manifestations à l’intérieur de la Palestine occupée, où se trouvent les réfugiés. Certes, cette clef doit se transformer en symbole, la clef de la maison à Haïfa et à Yafa, elle doit devenir un symbole sur lequel s’appuie l’éducation des enfants. Nous, nous devons les affronter avec les points forts de la résistance, l’expérience de la résistance et notamment celle des dernières années, et c’est une résistance équitable.

Je parle par exemple du Hezbollah et de la résistance islamique, nous admettons, nous reconnaissons et nous honorons toutes les expériences qui nous ont précédés, quelle que soient leurs bases intellectuelles, idéologiques ou doctrinaires, nous respectons ces expériences, profitons de leurs actes et de leurs acquis, de leur parcours, de leurs points forts et faibles, nous construisons par-dessus et nous les prenons en compte dans tous les acquis. Vous vous rappelez le 25 mai 2000, lorsque je me trouvais à Bint Jbayl, je n’ai pas affirmé que cette victoire revenait à telle ou telle partie, mais j’ai parlé du premier jour où la résistance a commencé, de la première balle contre l’ennemi israélien et le projet sioniste, dans la région. Lorsqu’il y a une résistance qui préserve cette mémoire et ne la renie pas, qui non seulement la respecte mais en est fière et lui donne son droit, et par conséquent poursuit là où s’est arrêtée la précédente, car il n’y a rien qui s’appelle commencer à zéro, il y a beaucoup d’acquis, de points positifs et beaucoup de résultats sur lesquels nous devons construire et que nous devons poursuivre, c’est ce à quoi j’appelle en permanence. Si nous sommes ainsi, je pense que cette mémoire, la mémoire de la réalisation, des sacrifices, la résistance et les résistants de tous côtés, au cours de la période précédente, cela nous aide. Mais aussi les agressions de l’ennemi, ses massacres, la manière dont il a construit son entité, les complots, la connivence, la sauvagerie qu’il a pratiquée pendant 61 ans ou au cours des années précédentes, tout cela doit rester présent dans l’élaboration de la conscience, et il faut que soient également présentes les opérations de la résistance, ses réalisations, ses acquis en vue de marquer au fer la conscience sioniste.

5 – La jurisprudence des priorités ou la culture des priorités pour le mouvement de la résistance, qui une partie essentielle de la conscience et de la formation de la conscience, et par conséquent, nous sommes toujours partisans d’accorder une priorité absolue et non relative à la résistance contre l’occupation et à l’affrontement du projet sioniste. C’est ce qui a dirigé notre action toutes ces années et la dirige encore, c’est ce à quoi nous appelons et appelons en Palestine également, pour l’action des organisations palestiniennes, que ce soit à l’intérieur ou l’extérieur de la Palestine, et même par rapport à l’Irak - les remarques que nous avions faites concernant certaines actions, nous avons cependant affirmé notre soutien à la résistance contre les forces de l’occupation, mais il est évident que nous dénonçons ce qui touche au peuple de l’Irak, les massacres, etc..

La jurisprudence ou la culture des priorités est une question essentielle dans l’élaboration de la conscience et un appel à suivre le chemin juste. A partir de ces points forts, que nous possédons, nous devons poursuivre l’action. Aujourd’hui, le vrai défi dans la bataille de la conscience est celui-ci : nous menons une grande et nouvelle bataille concernant la conscience, elle concerne la définition de l’ennemi. La résistance a réussi, tout au long de ces années, d’établir clairement qu’Israël est l’ennemi et que le projet israélien soutenu et adopté entièrement et absolument par les Etats-Unis est l’ennemi, il représente le danger sur la nation et les peuples arabes et même sur les gouvernements arabes, et même ce qui s’appelle les régimes modérés arabes.

Mais depuis quelques années, il y a un effort américain, occidental et israélien qui rejoint un certain effort arabe, essayant de présenter ou d’inventer un ennemi pour la nation, un ennemi illusoire, pour la détourner de l’ennemi véritable et de l’affrontement véritable, et cet ennemi illusoire s’appelle parfois république islamique en Iran, ou bien les ambitions perses sur la terre arabe. On se remémore alors l’Etat perse et son conflit avec l’Etat ottoman, ou bien parfois les shi’ites et la conversion au shi’isme ou l’invasion shi’ite, le croissant shi’ite, etc… Ils agissent sur ce terrain depuis un certain temps, et de manière intense. A présent, avec l’arrivée au pouvoir de Netanyahu et Lieberman, ils disent : reconnaissez les deux Etats, ils leur répondent : le nucléaire iranien. Ils réclament la résolution du conflit arabo-israélien, ces derniers répondent commençons par l’Iran d’abord. Ils disent : L’Iran constitue une menace pour Israël et les Arabes, donc Israël et les Arabes devront collaborer pour faire face à cette menace iranienne, et ensuite, nous règlerons la question palestinienne  et les problèmes arabo-israéliens. N’est-ce pas la logique adoptée par le gouvernement de Netanyahu auquel répondent quelques Arabes ?

Nous avons certes entendu ces derniers jours des déclarations positives du secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amru Musa, et j’ai entendu une déclaration similaire de Sa’ib Urayqat et d’autres responsables, disant que la menace c’est Israël et le nucléaire israélien, et non l’Iran ou le nucléaire iranien. Mais la bataille pour élaborer la conscience est très vive, pour ne pas dire que nous avons franchi cette phase, car les moyens sont très importants, qu’ils soient financiers ou médiatiques, les élites mercenaires.  Il y a donc énormément de moyens, l’histoire, le passé et le présent sont mis au service des analyses, des mensonges, des faux bruits, des fatwas et des feuilles jaunes. Je considère aujourd’hui que c’est le défi, et je voudrai rappeler aux Libanais et peuples de la région, que l’Israélien a toujours joué sur cette crainte, au Liban même : il surveille avec précision le milieu intellectuel, culturel, émotionnel et ce que disent les gens, lorsqu’il lance une opération militaire ou une guerre contre un pays, ses calculs ne concernent pas uniquement les armes, les matériels ou les combattants, mais il prend en compte le milieu social. En 1982, par exemple, qui est la cause de notre résistance ayant abouti à la victoire du 25 mai 2000, l’ennemi israélien, quand il a pris la décision de la guerre contre le Liban et d’avancer jusqu’à la capitale Beyrouth, il avait minutieusement étudié le milieu et était parvenu à la conclusion, à cause des différentes accumulations (sans les évaluer à présent), de 1975 jusqu’en 1982, Israël est parvenu, aidé par des circonstances et des facteurs, à croire ce qui suit : vous les chrétiens du Liban, vous êtes une minorité dans une mer islamique très vaste, vous êtes menacés de déracinement, votre seule garantie est Israël qui vous protège et par conséquent, votre existence et votre intérêt stratégique consistent à collaborer avec Israël et vous allier à Israël. Des élites du milieu chrétien ont alors théorisé ce choix.

Du côté des druzes, en résultat du conflit qui existait avant 1982, des éléments israéliens ont essayé de convaincre les druzes au Liban que leur ennemi n’est pas Israël, mais les maronites plus particulièrement et les chrétiens plus généralement, qui représenteraient un danger sur leur existence, et par conséquent, pour faire face à la menace manorite chrétienne, ils doivent faire appel à Israël qui garantit l’existence des minorités religieuses et confessionnelles dans la région. Puis ce fut au tour des shi’ites après 1982, les shi’ites éduqués par l’imam Musa al-Sadr sur le fait qu’Israël est un mal absolu, qu’il est illégal de nouer des relations avec Israël, ou avec les collaborateurs d’Israël, qui ont été aussi éduqués par l’imam Musa al-Sadr à refuser ce qui s’appelait à l’époque « la zone des relations amicales », déclarant sans aucune hésitation que même si une personne se trouvant dans les villages frontaliers était malade et risquait de mourir faute de soins, elle ne devait pas entrer chez l’ennemi pour recevoir des soins, sa mort étant considérée martyre. Et du fait de nombreuses circonstances en 1982, et nous pensons qu’il y avait de nombreuses infiltrations israéliennes comme nous le voyons aujourd’hui, - il semble bien aujourd’hui que concernant les espions arrêtés, leur fonction ne consistait pas seulement à rassembler les informations, mais aussi à semer les discordes, à mener des affrontements armés entre les organisations, les forces et les partis -, si lors la situation après 1982, les Israéliens ont considéré, du fait du climat social dans le sud et des shi’ites au Liban plus généralement, que s’il entrait au Liban, les shi’ites, qui étaient inquiets de la situation présente, ne combattraient pas, leur analyse s’est effondrée, elle a tenu au cours des premiers jours, et de manière limitée, mais immédiatement après, elle a été démentie au cours des premières semaines et le mouvement de la résistance a été déclenché, les Israéliens affirmant clairement avoir été surpris par la résistance qui s’est principalement déclenchée dans le sud du Liban.

L’Israélien essaie d’influer, en permanence, sur les minorités au Liban et dans la région, l’expérience a prouvé, aux chrétiens comme aux druzes et à tous ceux qui ont collaboré avec les Israéliens, comme Saad Haddad, Antoine Lahd, que les sionistes ne sont pas intéressés, ni par cette région, ni par ses peuples, ses populations, ses confessions, ses minorités ou majorités, ils ne s’intéressent qu’à leur projet, à la protection de leur projet et ils n’ont aucun lieu humain ou moral avec toute personne, confession ou groupe au Liban. Donc, c’est ce qu’ils ont fait dans le passé, et aujourd’hui, ils agissent sur cette question, mais en plus grand.

Imaginez que des voix sortent de certains pays du Golfe et d’autres pays, les voix des élites, pour dire qu’il faut collaborer avec Israël, s’allier avec lui, pour protéger le monde arabe, et certains vont même plus loin en parlant de protéger les sunnites, contre l’Iran persique et shi’ite. Que signifie tout cela ?

Aujourd’hui, nous faisons face à un défi énorme, personne ne doit le minimiser, et à mon avis, la dernière bataille menée par le projet américano-sioniste dans la région est celle de susciter un conflit arabo-iranien, sunnite-shi’ite. Si nous parvenons à le faire échouer, les armes de la diabolisation et l’esprit diabolique américano-sioniste dans notre région disparaîtront. Nous allons vers une clarification de l’affrontement à ce projet.

Concernant l’Iran, il est clair, l’Iran dont l’imam a déclaré le jour le plus sacré dans l’année, pour les musulmans, qui est le dernier vendredi du mois de Ramadan, la journée mondiale en faveur d’al-Quds, pour qu’al-Quds reste présente dans la mémoire, dans la religion, dans la prière, dans le jeûne, et lors de la nuit du destin. L’Iran, qui a changé les alliances stratégiques dans la région lorsqu’elle a mis fin au règne du shah, le pays qui a ouvert la première ambassade de la Palestine dans le monde, sur son sol à Téhéran, l’Iran qui n’a pas hésité et qui n’hésite pas à soutenir le peuple palesstinien et les mouvements de la résistance palestinienne. L’Iran, au moment où sont menacés tous ceux qui aident les Palestiniens, où il est accusé de protéger le terrorisme, se tient en plein jour et déclare qu’il est fier de soutenir le peuple palestinien, la résistance en Palestine et au Liban, l’Iran qui se tient inconditionnellement aux côtés du mouvement de la résistance dans la région, il ne faut pas avoir honte de dire que nous sommes en relation avec l’Iran ou en liaison avec l’Iran, oui, nous sommes fiers du soutien iranien et espérons que tous les pays arabes et islamiques, que tous les gouvernements et régimes, tendent la main et soutiennent à tous les niveaux les mouvements de résistance au Liban et en Palestine, comme font l’Iran et la Syrie. Est-ce honteux ?

Aujourd’hui, la voix de l’Iran est la plus élevée dans le monde pour affronter le projet sioniste. Qui ose dire, à la conférence des Nations-unies, ce qu’a dit le président Ahmadi Najad à propos du sionisme et d’Israël ? Il n’est pas dirigeant d’un mouvement de résistance pour ne pas tenir compte des retombées de telles déclarations, mais un chef d’Etat qui a des relations commerciales, économiques et des grands intérêts avec le monde, mais lorsque les dirigeants iraniens se comportent ainsi avec la question de la Palestine, avec le projet sioniste, ils le font hors de tous calculs. Nous connaissons très bien les dirigeants iraniens, lorsqu’ils nous ont soutenu et aidé pour libérer notre terre et combattre notre ennemi, ils ne nous pas posé des conditions, ils ne nous ont rien demandé, ils n’ont pas ordonné, ni défini ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas, et même lorsque nous passons sous silence l’Iran, nous ne la louons pas, personne ne nous le reproche, ils disent, nous comprenons vos circonstances. Evidemment, c’est un exemple unique dans le monde, lorsque nous essayons de l’expliquer aux gens, ils nous disent que cela est impossible. Cela est cependant possible, car cette attitude est liée à un arrière-plan, la direction en Iran considère qu’elle accomplit son devoir doctrinaire, religieux, historique, moral, duquel elle devra rendre compte le jour de la résurrection. Mais que l’Iran aujourd’hui ouvre ses portes, fasse des concessions sur la question palestinienne et le peuple palestinien, qu’elle négocie les droits des peuples de la région, et même leur souveraineté et leur dignité, les Etats-Unis n’ont alors aucun problème, ils sont prêts à adopter tout ce qui sert leurs intérêts ou stoppe l’effondrement de leur projet.

Je clos en rappelant que la bataille de la conscience consiste à affronter les plans de sédition, les plans qui inventent un ennemi illusoire, qui rendent les gens ignorants, qui éloignent les gens de l’ennemi véritable et qui poussent la nation vers un combat et un affrontement desquels ne profite que l’ennemi sioniste. Nous devons engager la bataille de la conscience, poursuivre notre résistance et notre voie, si Dieu le veut, et je fais partie de ceux qui pensent que cette nation a franchi la phase de la conscience fondatrice de la victoire et entamé la phase de la conscience qui réalise la victoire réelle, comme en 2000 et 2006. Nous sommes, en tant que nation, dans l’arc ascendant et notre ennemi dans l’arc descendant. La victoire ne vient que de Dieu, le Tout-Puissant.

Traduction CIREPAL
Centre d'Information
sur la Résistance en Palestine



Source : Cirepal


Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Moyen-Orient, de l'Amérique latine et de la Corse.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
Pour contacter le webmaster, cliquez < ici >

Retour  -  Accueil Ressources  -  Analyses  -  Communiques  -  Originaux