Communiqué
Urgence en Birmanie :
stoppez le « nettoyage ethnique » des
Rohingyas
EÉLV
Jeudi 14 septembre 2017
La minorité Rohingya est l’une des plus
persécutées au monde selon les
Nations-Unies. La situation actuelle
atteint un tel paroxysme qu’elle a
poussé le Haut-Commissaire de l’ONU aux
droits humains à la qualifier le 11
septembre de « nettoyage ethnique ».
Depuis le 25 août, un pic de violence a
poussé à l’exil près de 294 000
Rohingyas, ce qui porte le nombre de
réfugiés au Bangladesh à près de 700
000. Le nombre de déplacés internes, se
comptant en centaines de milliers reste
flou. Mais au Bangladesh comme en
Birmanie, se pose la question des
conditions de vie dans les camps de
réfugiés, que même le Haut-Commissariat
aux réfugiés n’arrive plus à gérer.
Outre les campagnes de violence
systématiques, les Rohingyas se trouvent
privés de leur liberté de mouvement, de
l’accès aux soins, à l’éducation ou
encore au marché du travail.
L’attitude de Aung
Saan Suu Kyi a surpris les organisations
des droits humains, qualifiant tantôt
les exactions décrites « d’iceberg de
désinformation » et tantôt omettant de
faire une distinction entre la
population civile Rohingyas et ceux
ayant perpétrés des attaques armées à
l’encontre des forces birmanes.
Aung Saan Suu Kyi,
à la tête de l’État birman, semble tenue
par les militaires qui détiennent 25%
des sièges du parlement birman d’un côté
et par la pression des religieux de
l’autre, incarne bien peu son statut de
prix Nobel de la Paix.
Facteur aggravant :
en coulisses la défense d’intérêts
économiques agite la situation, le
gouvernement birman voulant rendre la
zone de l’état de l’Arakan attractive
pour les investisseurs étrangers
(minerais, cultures industrielles,
etc.), semble vouloir vider ces terres
de leurs populations.
Europe Écologie Les
Verts appelle la communauté
internationale à faire pression sur le
pays à travers les Nations-Unies, voire
par le vote d’une résolution condamnant
la Birmanie au Conseil de sécurité qui
se réunit aujourd’hui. L’embargo
sur les armes reste insuffisant pour
exercer une réelle pression économique
sur le régime.
Pour les
écologistes, il est du devoir de Aung
Saan Suu Kyi de dénoncer ouvertement les
exactions commises à l’encontre des
Rohingyas et d’utiliser les outils
pacifiques de la communauté
internationale et la légitimité que lui
confère le prix Nobel de la paix pour y
mettre un terme.
Il est urgent que
le gouvernement birman autorise les
experts de la mission internationale
indépendante, mandatée par le Conseil
des droits de l’homme de l’ONU, à se
rendre sur place.
Le gouvernement
birman s’était engagé à respecter et à
mettre en place les recommandations du
rapport Kofi Annan qui rappelle
notamment le droit des Rohingyas à la
citoyenneté birmane sur le même plan
d’égalité que les autres communautés
alors qu’ils en sont exclus par la loi
birmane sur la citoyenneté depuis
1982. Cela permettra de mettre fin à la
violence entre communautés et assurera
un retour pacifique et sécurisé des
Rohingyas sur leurs terres.
Europe Écologie Les
Verts demande à la Commission européenne
de suspendre les négociations sur
l’accord de protection des
investissements européens en cours entre
la Birmanie et l’Union européenne. Il
est intolérable que les intérêts
économiques de certains priment sur les
droits humains d’autres.
Dans ce sens, les
écologistes soutiennent l’appel à la
manifestation appelée par Human Rights
Mission et du Collectif Hameb pour
sensibiliser au sort des Rohingyas et
dénoncer les exactions dont elles et ils
sont victimes. Europe Écologie Les
Verts appelle à se joindre à cette
manifestation qui aura lieu le 15
septembre à 14h à Paris, place du
Trocadéro.
Julien Bayou et
Sandra Regol, porte-parole nationaux
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