Communiqué
Retrait d’Alstom du projet de tramway de
Jérusalem : une victoire du droit et
de la mobilisation de la société civile
AFPS
Jeudi 16 mai 2019
A l’issue d’une
intense campagne de mobilisation, nos
organisations se félicitent aujourd’hui
du retrait d’ALSTOM de l’appel d’offre
pour l’extension du réseau de tramway à
Jérusalem-Est, outil de la politique de
colonisation et d’annexion israélienne à
Jérusalem. Après le retrait en juin de
Systra, filiale de la SNCF et de la
RATP, nous demandons à la dernière
entreprise française historiquement
impliquée dans le projet : la Caisse des
Dépôts et Consignations via sa filiale
EGIS, de s’en retirer pour ne pas se
rendre complice de violations du droit
international. Nous demandons à l’État
de jouer son rôle au titre de ses
responsabilités en matière de relations
internationales comme d’investisseur.
Paris, le 16 mai
2019 – La situation de Jérusalem,
avec l’annexion illégale de
Jérusalem-Est, le développement galopant
de ses colonies et les transferts forcés
de sa population palestinienne, est un
concentré des violations du droit
international par Israël. La
reconnaissance de Jérusalem comme
capitale d’Israël par Trump et le
déplacement officiel de l’ambassade des
États-Unis à Jérusalem le 14 mai 2018,
en contradiction avec les engagements de
la communauté internationale, ont encore
accéléré la dégradation de la situation
sur le terrain.
La ligne de tramway
existante et les extensions en projet
visent à relier Jérusalem-Ouest à ces
colonies israéliennes implantées sur le
territoire palestinien occupé de
Jérusalem-Est et à favoriser le
développement de colonies illégales en
violation du droit international. C’est
pour cette raison que, le 13 juin 2018,
huit organisations (L’Association France
Palestine Solidarité, la CFDT, la CGT,
la FIDH, Al-Haq, la LDH, l’Union
syndicale Solidaires et la Plateforme
des ONG françaises pour la Palestine)
ont publié le rapport
« Tramway de Jérusalem : des entreprises
françaises contribuent à la colonisation
israélienne du territoire palestinien
occupé », et lancé officiellement la
campagne pour le retrait de ce projet
des entreprises françaises qui y sont
impliquées.
Le retrait de
Systra, filiale commune de la SNCF et de
la RATP, a été annoncé dès le 20 juin
2018 par la voix du président de la
SNCF. C’est maintenant au tour d’Alstom
de se retirer de ce projet : ce retrait
a été annoncé par les deux sociétés
israéliennes qui étaient ses partenaires
dans un consortium qui devait soumettre
son offre au plus tard le 13 mai.
L’argument initial d’Alstom présenté aux
deux entreprises était que « l’appel
d’offres et le projet lui-même sont
ostensiblement nuisibles, ou pourraient
potentiellement nuire aux droits de
l’Homme. En outre, selon Alstom, la
participation à l’offre est contraire au
droit français ».
Le nombre de
consortiums candidats à la construction
de la phase 2 du projet est passé de
sept à deux. Nous appelons maintenant
les consortiums restants à se retirer de
ce projet, pour marquer qu’ils ne
peuvent pas cautionner l’annexion de
territoires par la force, la
colonisation de territoires occupés et
la violation constante du droit
international par Israël.
Au moins une
société française reste impliquée dans
le projet du tramway colonial de
Jérusalem. Il s’agit de Egis Rail, dont
l’actionnaire majoritaire est la Caisse
des Dépôts et Consignations (CDC), et
donc majoritairement à capitaux publics.
Nous demandons d’urgence au gouvernement
et à la direction de la CDC qu’au nom de
l’éthique de l’entreprise, qui ne doit
souffrir aucune exception, ils exigent
d’Egis Rail son retrait immédiat de ce
projet.
Après la belle
victoire pour le droit que constitue le
retrait d’Alstom du projet de tramway,
il est indispensable que le gouvernement
français et l’ensemble des gouvernements
européens prennent clairement position
contre toute implication des entreprises
dans le déni du droit que constitue la
politique israélienne d’annexion, de
colonisation et d’occupation.
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en pdf en français
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68 29 02 17
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