Communiqué
Protester est sans effet, il faut
sanctionner
AFPS
Vendredi 4 mars 2016
Jour après jour les autorités
israéliennes poursuivent leur politique
d’épuration ethnique avec son lot de
démolitions de maisons, de bâtiments
publics, d’écoles. Il s’agit de
contraindre la population à déguerpir
pour faire place nette à la colonisation
et rendre impossible la solution à deux
Etats.
Ainsi, les forces d’occupation
israéliennes ont démoli, tôt dans la
matinée du 2 mars, la seule école
palestinienne du hameau de Khirbet Tana
de la commune de Beit Furik à l’est de
Naplouse. Et avec elle, une douzaine
d’habitations laissant les 275 habitants
du hameau sans toit et des récoltes
endommagées par les bulldozers
israéliens.
Dans la nuit du 20 au 21 février,
c’est l’école d’Abu Nawar construite
avec l’aide humanitaire française qui
avait été visée, provoquant un
communiqué du ministère des Affaires
étrangères. Constatant que cette
démolition intervenait dans une zone clé
pour la « viabilité de la solution à
deux Etats », le communiqué déplorait
« les conséquences de démolitions et
confiscations de structures
humanitaires… qui affectent des
populations particulièrement fragiles en
Cisjordanie » et appelait les autorités
israéliennes à y mettre fin.
La diplomatie française est bien
placée pour connaître le caractère
parfaitement inopérant de telles
protestations ou déplorations. Elle
avait naguère brandi la menace de
demandes de compensation financière.
Elle doit passer aux actes, et comme on
peut à l’avance prévoir une fin de non
recevoir israélienne, se donner les
moyens d’y répondre.
Le bureau de coordination des
Affaires humanitaires de l’ONU a relevé
qu’au cours des six premières semaines
de 2016 le nombre de Palestiniens
chassés de leur domicile a dépassé la
moitié de celui de l’ensemble de l’année
2015. Et cela continue à un rythme
accéléré.
Il est clair qu’aujourd’hui le
gouvernement israélien poursuivant son
entreprise de nettoyage ethnique ne se
sent bridé par aucun interdit. Viennent
encore de le montrer les déclarations de
B. Netanyahou reprises par le « Times of
Israël » où il regrette de n’avoir « pas
réussi à provoquer la déportation des
familles des terroristes » (sic) vers
Gaza, ou la Syrie comme le propose un de
ses ministres. Nul doute qu’il compte
s’en donner les moyens : il conteste par
avance la matérialité du crime de guerre
du fait que la mesure ne donnerait pas
lieu à un transfert de masse !
La France est liée par la déclaration
du 17 décembre 2014 des Hautes parties
contractantes aux Conventions de Genève
sur leur applicabilité à l’ensemble du
territoire palestinien occupé,
conventions qui bannissent tout
transfert de population. Elle ne peut
une nouvelle fois se dérober à ses
responsabilités. Elle doit prendre les
moyens effectifs de s’opposer par des
sanctions à la mécanique de
dépossession/colonisation et à toute
violation du droit international et
humanitaire.
Le Bureau national
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